Planescape Chapitre 3 : Factions
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<strong>Planescape</strong><br />
influence sur Sigil, et cela en raison de l’accès qu’elle leur offrait sur tous les lieux du Multivers. Elles<br />
étaient alors convaincues que contrôler la cité des Portes leur permettrait d’influencer les Plans dans une<br />
large mesure. A défaut de ce contrôle total, elle leur permettait de répandre leur message à une vaste<br />
population de Planaires et de Primaires qui traversaient la Cage quotidiennement.<br />
Voilà six cent ans, on pouvait dénombrer approximativement cinquante deux factions à Sigil. A cette<br />
époque, aucune d’entre elle n’était aussi bien organisée ni aussi étendue en nombre de membres que les<br />
factions actuelles, mais elles étaient suffisamment puissantes pour s’engager dans le kriegstanz. Le<br />
kriegstanz était une guerre aussi bien ouverte que souterraine entre toutes les factions dont l’objectif<br />
était d’assurer leur pérennité dans la cité et leur influence sur les habitants. Le conflit était alors si<br />
intense que les batailles rangées étaient devenues fréquentes dans les rues, et impliquaient aussi bien les<br />
membres des factions que les passants innocents se retrouvant entre les différents camps. Certaines<br />
factions avaient des points de vue si fanatiques ou si totalement opposées qu’elles étaient convaincues<br />
que la guerre n’atteindrait jamais son terme avant qu’elles n’aient balayées purement et simplement<br />
toute opposition. Du moins, c’était sans compter sur le responsable de Sigil, la Dame des Douleurs. Elle<br />
mit soudain un terme au conflit en envoyant ses serviteurs, les dabus, porter le message suivant à chaque<br />
faction :<br />
“Par ordre de la Dame des Douleurs, il y aura quinze factions à Sigil.<br />
Choisissez vos couleurs sous une quinzaine – ou mourrez.”<br />
Après deux semaines de troubles intenses, le nombre final de factions à Sigil tomba à quinze. Certaines<br />
fuirent la Cage, tandis que d’autres se trouvèrent complètement dissoutes. Les obstinés moururent<br />
atrocement, probablement de la main de la Dame des Douleurs. Plus de dix mille personnes périrent, et il<br />
semblait que le kriegstanz avait trouvé son terme dans ce qu’on appellerait plus tard le “Grand<br />
Bouleversement”. En fait, la guerre n’avait atteint qu’une nouvelle phase, tandis que les factions<br />
prenaient peu à peu la direction des institutions de Sigil et se disputaient de nouveau le contrôle de la<br />
cité.<br />
Les survivants du Grand Bouleversement<br />
Parmi les quinze factions qui avaient survécu au Grand Bouleversement, on trouvait les Athars, les<br />
Adorateurs de la Source, la Morne Cabale, l’Opposition Discordante, la Garde Fatale, les Hommes-<br />
Poussière, les Marqués, la Fraternité de l’Ordre, la Libre Ligue, la Ligue Révolutionnaire, le Signe de l’Un,<br />
la Société des Sensations et l’Ordre Transcendantal. Les Rectifieurs naquirent de l’union de deux factions<br />
distinctes avant le Bouleversement : les Brutes et les Fils de la Miséricorde, l’Opposition Discordante était<br />
plus connue sous le nom des Xaositectes, et l’Harmonium – à l’origine une organisation du Plan Primaire –<br />
n’apparut à Sigil que bien plus tard. Les historiens les plus pointilleux de Sigil remettent pourtant souvent<br />
cette liste en question. Après tout, peu de documents attestent des évènements exacts qui se produisirent<br />
lors du Grand Bouleversement ; la panique et le chaos étaient si tangibles que personne n’avait vraiment<br />
d’idées claires sur ce qui était en train de se produire. On raconte que certaines factions, comme les<br />
Marqués, le Signe de l’Un ou la Société des Sensations sont en fait plus récentes qu’on ne le pense<br />
habituellement et qu’elles remplacèrent simplement certaines factions issues du Grand Bouleversement.<br />
D’autres encore pensent que l’Harmonium existait dans les Plans bien avant son apparition officielle, et<br />
qu’il manigançait déjà activement la chute de son prédécesseur dans la Cité des Portes. Même si tous ces<br />
commentaires paraissent peu probables, toutes ces rumeurs et hypothèses permettent de mieux<br />
comprendre le scepticisme de la plupart des historiens sur les “sources” les plus sûres de l’histoire des<br />
factions : les archives de la Fraternité de l’Ordre et de la Société des Sensations.<br />
Beaucoup de personnes perdirent la vie des suites du Grand Bouleversement, certaines lors du conflit qui<br />
opposa les factions survivantes pour le contrôle des institutions de la ville, les autres de façon bien plus<br />
étrange à cause de maladies ou de disparitions. De nombreuses factions exilées (que l’on appelle des<br />
“sectes” depuis cette époque) luttèrent elles-aussi clandestinement contre les factions autorisées au sein<br />
des murs de la cité, et rendirent cette transition encore plus difficile. Même si on admet encore<br />
aujourd’hui que le kriegstanz d’origine était bien pire que cette situation de pseudo-statu quo, certains<br />
révisionnistes pensent encore que le Grand Bouleversement a causé la mort de bien plus de personnes<br />
qu’il n’en a sauvées. La seule chose certaine dans tout ça est que le Grand Bouleversement contenta la<br />
Dame des Douleurs – quel qu’est été son objectif. En fait, Sigil devint bien plus stable lors des siècles<br />
suivants qu’elle ne l’avait jamais été : les factions survivantes avaient structurées les instances de la cité<br />
et le kriegstanz des factions était moins visible – même s’il existait encore en souterrain. Cet ordre<br />
nouveau ne dura pourtant guère plus de six siècles, et bien que l’organisation de la cité fut une merveille<br />
d’équilibre, les tensions s’accrurent de nouveau et les choses s’apprêtaient à changer – très