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C) Le recensement et les registres de la bienfaisance.
Il s'agit maintenant de percevoir quel était le statut social de cette
foule de fileurs, tricoteuses, journaliers, etc. Dans son rapport sur
les professions exercées à Visé en 1812-1813, le maire termine par
ces mots : « Le reste file et mendie » ou « le reste est incapable de
travail ou file » (-). Cette association du fileur et du mendiant en
apprend long sur le sort des ouvriers du textile, mais elle doit être
nuancée. La ville était-elle peuplée de mendiants ainsi qu'une lecture
crédule du rapport le ferait croire? Au contraire, Visé n'avait-il que
5 pauvres si on s'en tient au recensement ?
TABLEAU 20. Personnes secourues au moins une fois L'an par le Bureau de bienfaisance
de Visé.
Années
1802-1803 97
1803-1804
40
1804-1805
63
1807
123
1808
116
Bénéficiaires
de secours Années
Bénéficiaires
de secours
1809 115
1810
113 (45)"
1811
116"
1812
110
Références : A. E. L., F. F. P.. 1615.
" « Distribution de chemises », le 30 décembre 1810.
" « Distribution de pains aux indigens », le 26 décembre 1811.
Ces chiffres représentent le nombre total de personnes différentes
qui furent aidées au moins une fois au cours de l'année envisagée.
On peut estimer à 115 le nombre d'indigents assistés régulièrement
et il s'agit d'ailleurs d'un minimum car ceux-ci se présentaient au
Bureau de bienfaisance en tant que chefs de famille (ou plus exacte-
ment ils y envoyaient leur femme).
Ainsi au moins un dixième de la population recevait régulièrement
des secours du seul Bureau de bienfaisance sans pour autant être
considéré comme mendiant. Il est probable que les assistés ne men-
diaient pas et qu'ils avaient une occupation (tableau 22).
(!) A. E. L., F. F. P., Visé, 210, farde 6. En 1812, la population s'élevait à
1805 habitants et le nombre de travailleurs recensés par le maire était de 301,
ce « reste » est donc de 1 504 personnes !