L'INSTITUT ARCHÉOLOGIQUE - Ialg.be

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prudence locale. Le droit liégeois est représenté par des œuvres
ayant trait au droit bénéficiai et à la procédure. Elles comptent peu
d'autres matières : Defooz, le plus conservateur, possède des ouvrages
de théologie et les écrivains classiques; Dothée a sous la main les
œuvres de Descartes; Stellingwerff connaît Grotius et Puffendroff,
mais ce ne sont pas ces classiques mais des philosophes qui ont marqué
le siècle des Lumières. Les doctrines politiques nouvelles, les pionniers
de 1' « irréligion » et des réformes sociales, Voltaire, Rousseau, ne
figurent pas sur les rayons...
Si les bibliothèques de Bassompierre et de Liben sont plus éclec-
tiques, c'est en raison, pour le premier, de sa profession et, pour le
second, du caractère particulier des provenances. Cette dernière
reflète moins les goûts de Liben que ceux de Lassence et Levooz.
La production littéraire, philosophique et scientifique y occupe une
place importante par rapport aux bibliothèques juridiques. Les livres
de morale et de piété sont vraisemblablement la propriété personnelle
de Liben.
A l'origine, le regroupement de ces cinq catalogues tient aux
hasards des événements : les révolutions, les contre-révolutions,
l'annexion à la France et les tentatives d'Ecoles Centrales. En fait,
la composition des bibliothèques reflète bien un dix-huitième siècle
b:aucoup plus composite qu'on ne le représente d'habitude. A côté
des courants progressistes qui ont préparé 1789, il faut tenir compte
de l'inertie des traditions.