L'INSTITUT ARCHÉOLOGIQUE - Ialg.be

UNE DOUBLE ÉVOCATION
D'UN ABBÉ DE LOBBES
AU MUSÉE CURTIUS
par André GEORGES
Au Musée Curtius, est exposée au rez-de-chaussée, sous le palier
de l'escalier qui mène au premier étage, une taque, inventoriée sous
le numéro 1/4823, qui provient de la loge maçonnique, selon le
registre d'entrée. Elle porte, bien lisible, le millésime 1660, en deux
parties placées de part et d'autre d'un blason central, légèrement
au-dessus du milieu de ce dernier. Sa forme est presque carrée :
86 cm de large et 89,5 cm de hauteur. Le côté supérieur supporte,
en son milieu, un fronton semi-circulaire de 57 cm de diamètre.
Sur un motif en cuir découpé, le blason présente trois lions naissants.
Derrière l'écu sont croisés deux clefs, dont les poignées apparaissent
à la partie inférieure et les pannetons au-dessus. Le cuir découpé
est surmonté d'une mitre et sans doute d'une crosse, qui a été usée
par le temps. Des végétaux gras d'allure baroque meublent le champ.
Sous le blason, dans un phylactère, l'on voit une inscription que
François Boniver disait illisible dans une description qu'il a donnée
de la taque dans la « Chronique archéologique du pays de Liège »
(1934, n° s 1-2, p. 50). En fait, depuis l'entrée de la pièce dans les
collections de l'Institut archéologique liégeois en 1874, le texte avait
été lu : « Veritas fortior ».
En 1974, la collection « Feuillets archéologiques de la Société
royale Le Vieux-Liège» s'enrichissait d'un fascicule rédigé par
M. Richard Forgeur et consacré à « L'Eglise Saint-Antoine à Liège ».
Dans ces pages, l'auteur rapporte que les fenêtres ovales des bas-
côtés furent ornées, aux xix e siècle, de fragments de vitraux de
provenances diverses. A la quatrième fenêtre rencontrée dans la nef
méridionale par celui qui vient du fond, à droite au-dessus, se voit
un blason de gueules à trois lions naissants d'argent. L'écu est posé
sur un motif en cuir découpé sur lequel se trouve la partie inférieure