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Consulter l'étude (PDF - 338Ko) - Parc de la Villette

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2. CARACTÉRISTIQUES ET ATTITUDES DES PUBLICS 27<br />

branchements.… Les animateurs viennent les rechercher. Ils font maintenant <strong>la</strong> queue pour <strong>la</strong> photo, mais<br />

comme l'attente se prolonge, <strong>la</strong> plupart repartent.<br />

Un peu plus tard, à l'entrée au pays d'origine, au moment <strong>de</strong> l'apposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> pastille, il s'avère qu'une<br />

partie <strong>de</strong>s enfants ne connaissent même pas le nom <strong>de</strong> leur personnage ; sur indication du comédien, ceuxlà<br />

retournent avec un animateur <strong>de</strong>vant les panneaux. Ils reviennent et se présentent à l'entrée <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone<br />

"pays d'origine". L'animateur n'a pas <strong>de</strong> pastille sur le front parce qu'il s'est spontanément mis hors jeu. Le<br />

soldat du pays d'origine l'apostrophe : "c'est quoi, ça ? tu est qui, toi ? Retourne là-bas !". Les enfants<br />

ricanent. L'animateur leur dit : "mais non, c'est <strong>de</strong>s comédiens ; ce n'est pas moi qu'ils engueulent…". La<br />

comédienne qui donne <strong>la</strong> pastille lui explique qu'il ne peut faire le parcours comme ça et qu'il doit soit être<br />

un personnage, soir aller chercher un badge d'observateur international à l'accueil. Il hésite à <strong>la</strong>isser les<br />

enfants seuls, part finalement en courant et revient avec un badge… Entre temps, les enfants sont passés<br />

dans le pays d'origine.<br />

Le reste du parcours s'effectue au petit bonheur <strong>la</strong> chance ; certains enfants (<strong>de</strong>s filles surtout) s'appliquent<br />

et cherchent à comprendre les différentes étapes ; d'autres saisissent toutes les occasions <strong>de</strong> s'amuser. A <strong>la</strong><br />

sortie, certains (<strong>de</strong>s garçons qui ont choisi Tarik) sont très déçus : "c'est nul, on n'a rien fait, on est sortis<br />

avant tout le mon<strong>de</strong> et, maintenant, on n'a même plus le droit <strong>de</strong> rentrer". Et ils essayent <strong>de</strong> tromper<br />

l'attention du médiateur en fin <strong>de</strong> parcours pour rentrer à l'envers.<br />

Pourtant, quelques cas, rares mais significatifs, démontrent qu'il pouvait en être autrement.<br />

Certains animateurs, qui connaissaient préa<strong>la</strong>blement l'exposition parce qu'ils étaient venus<br />

avant ou en avaient parlé entre eux, et qui avaient une bonne connaissance <strong>de</strong>s jeunes parce<br />

qu'issus <strong>de</strong>s mêmes milieux et ayant le même vécu, ont organisé <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> visite telles<br />

que l'exposition puisse être une expérience intéressante pour ce public : ils ont notamment<br />

emmené très peu <strong>de</strong> jeunes en même temps, leur ont expliqué <strong>de</strong> quoi il s'agissait, les ont<br />

séparés en les faisant entrer dans l'exposition avec <strong>de</strong>s visiteurs individuels et en leur<br />

<strong>de</strong>mandant <strong>de</strong> choisir <strong>de</strong>s personnages différents. Et on verra, dans le <strong>de</strong>rnier chapitre, le<br />

profit qui pouvait être tiré <strong>de</strong> <strong>la</strong> visite par ce public, notamment par les jeunes d'origine<br />

immigrée.<br />

- Djamel en a pris très peu, huit, et les a fait passer <strong>de</strong>ux par <strong>de</strong>ux avec <strong>de</strong>s visiteurs normaux et leur disant<br />

<strong>de</strong> ne pas prendre le même personnage. Mais lui y avait été avant avec <strong>de</strong>s copains et il est très pédago, il<br />

a une expérience <strong>de</strong>s ados : un tout seul peut être adorable, et le même peut être atroce en groupe. A mon<br />

avis, il faut former, préparer les accompagnateurs pour une exposition comme ça. Lui, il avait préparé<br />

avant : il avaient emmené les jeunes à une exposition photos, puis rencontrer une association d'enfants<br />

maliens (...) Il faut aussi casser le groupe pour que les individualités se mettent en p<strong>la</strong>ce sinon ils<br />

s'inhibent entre eux. : quand ils sont entre eux, surtout les ados, il ne faut surtout pas montrer ce qu'on<br />

ressent à ses potes, son émotion, qu'on est ému, donc ils font les cons. Et si en plus ils pensent qu'ils<br />

viennent s'éc<strong>la</strong>ter… Et comme ils savent parfaitement mettre à bout les gens quand ils sont en groupe,<br />

c'est sur qu'avec tout ça, ça ne peut pas marcher… (animatrice)<br />

2.5 LA QUESTION PRIMORDIALE D'UNE GESTION DIFFERENCIEE DES PUBLICS<br />

Il est c<strong>la</strong>ir qu'une exposition comme Un voyage pas comme les autres , dont le<br />

fonctionnement et le "mo<strong>de</strong> d'emploi" étaient complexes, nécessitait, plus encore que les<br />

autres, l'organisation <strong>de</strong> conditions <strong>de</strong> visite ajustées à chaque public, mais aussi, en amont, y<br />

compris dans <strong>la</strong> mise en scène, <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong>s dispositions et <strong>de</strong>s postures mentales <strong>de</strong><br />

chacun à l'arrivée.<br />

Or il semble bien qu'en l'occurrence, l'exposition ait plutôt été conçue comme un système<br />

général d'offre, c'est à dire, en fait, pour une clientèle c<strong>la</strong>ssique d'adultes venus,<br />

éventuellement accompagnés <strong>de</strong> leurs enfants, dans le cadre d'une démarche individuelle et

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