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Consulter l'étude (PDF - 338Ko) - Parc de la Villette

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4. LES APPORTS DE LA VISITE 40<br />

C'est <strong>de</strong> cette troisième situation dont nous allons parler : elle témoigne <strong>de</strong>s impacts que peut<br />

avoir ce type d'exposition sur le public aux conditions qui ont été examinées précé<strong>de</strong>mment,<br />

et ces résultats sont finalement porteurs <strong>de</strong> plus d'enjeux pour l'avenir que le fait <strong>de</strong> savoir s'ils<br />

concernent <strong>la</strong> moitié ou les trois quart <strong>de</strong>s visiteurs.<br />

4.1 QUELS EFFETS IMMÉDIATS ?<br />

4.1.1 LE PUBLIC ADULTE<br />

Ils ont "appris" le ressenti, vecteur <strong>de</strong> toutes les acquisitions<br />

Comme on l'a plusieurs fois évoqué, le public adulte <strong>de</strong> l'exposition était en gran<strong>de</strong> partie déjà<br />

plus ou moins sensibilisé à <strong>la</strong> question <strong>de</strong>s réfugiés et, <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue, on peut penser que<br />

l'exposition n'avait pas grand chose à leur apporter. Ainsi, <strong>de</strong> façon cohérente, beaucoup<br />

d'entre eux, lorsqu'on les interroge, déc<strong>la</strong>rent qu'ils n'ont "pas vraiment appris grand chose<br />

parce qu'on était déjà quand même pas mal informés", "parce que je connaissais déjà par mon<br />

métier", "parce que, moi, je suis très au courant"… Mais, comme le dit quelqu'un, "je n'ai pas<br />

appris, j'ai ressenti", ou encore, comme le dit un autre, "je n'ai pas mieux compris, j'ai mieux<br />

ressenti ; ce n'est pas cérébral, cette exposition, c'est un travail sur l'émotion". Un visiteur<br />

parle "d'apports sur le p<strong>la</strong>n humain, sur le p<strong>la</strong>n du vécu : vivre <strong>la</strong> peur et l'arbitraire". Un autre<br />

explique : "je le savais, mais c'est pas pareil <strong>de</strong> le vivre : c'est comme quand on parle <strong>de</strong><br />

famine ou qu'on le montre, même, ça n'a rien à voir avec le fait <strong>de</strong> faire l'expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

faim".<br />

Ainsi donc, même ceux qui savaient déjà ont "appris" quelque chose <strong>de</strong> nouveau : ils ont<br />

ressenti <strong>de</strong> façon sensible et concrète ce qu'ils connaissaient <strong>de</strong> façon théorique et rationnelle,<br />

ils ont enrichi leur appréhension <strong>de</strong> <strong>la</strong> question par le vécu d'une expérience humaine. On<br />

retrouve ici les effets <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en situation, principe central <strong>de</strong> l'exposition, dont on doit<br />

souligner à nouveau <strong>la</strong> richesse et l'intérêt : s'il favorise le recrutement <strong>de</strong> publics nouveaux<br />

attirés par <strong>la</strong> forme plus que par le fond, il se révèle servir aussi les "initiés" en leur apportant<br />

une expérience inédite.<br />

De façon plus générale, quel que soit le niveau d'information <strong>de</strong>s visiteurs à l'arrivée,<br />

l'expérience sensible induite par <strong>la</strong> mise en situation apparaît comme le support <strong>de</strong>s différents<br />

apprentissages, acquisitions, changements <strong>de</strong> perception ou <strong>de</strong> comportement liés à <strong>la</strong> visite.<br />

A l'extrême, l'émotion est telle qu'elle bloque tout autre processus, du moins dans l'instant :<br />

"je n'ai pas retenu grand chose : tout ce que j'ai retenu, c'est ce que j'ai ressenti".<br />

C'est à partir <strong>de</strong> cette expérience sensible que sont mémorisées les notions et les<br />

connaissances, comme dans le cas <strong>de</strong> ces jeunes qui ont éprouvé physiquement l'attente à <strong>la</strong><br />

préfecture et qui expliquent à <strong>la</strong> sortie <strong>de</strong> l'exposition : "<strong>la</strong> différence réfugié / exilé ? Non, on<br />

ne voit pas vraiment… L'OFPRA ? Oui, c'est à gauche, là où on fait <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'asile ; on ne<br />

pensait pas que c'était aussi long d'avoir ses papiers… ".<br />

C'est <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong> cette expérience sensible, concrète, active, "une mémoire plus forte que <strong>la</strong><br />

télé parce que mon corps a été ému" comme le dit quelqu'un, qui modifie les perceptions en<br />

mobilisant l'attention sur <strong>de</strong>s situations auparavant ignorées ou banalisées comme l'exil d'une<br />

famille kosovar, ou qui peut donner envie <strong>de</strong> s'impliquer concrètement pour <strong>la</strong> cause <strong>de</strong>s<br />

réfugiés. Comme le résume un visiteur, "l'exposition est un cadre qui ai<strong>de</strong> à réfléchir parce<br />

qu'il apporte un ressenti" ; on ne peut être plus explicite.

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