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Consulter l'étude (PDF - 338Ko) - Parc de la Villette

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4. LES APPORTS DE LA VISITE 49<br />

moyen le plus facile et le plus immédiat, c'est <strong>de</strong> partager à chaud leur émotion et leur<br />

expérience avec d'autres. Ainsi, si certains restent silencieux à <strong>la</strong> sortie <strong>de</strong> l'exposition, <strong>la</strong><br />

plupart ont spontanément envie <strong>de</strong> parler : pour se raconter ce qu'ils ont vécu, ce qu'ils ont<br />

ressenti, échanger sur leur parcours, leur expérience, quitte à renoncer à une séance <strong>de</strong> cinéma<br />

"pour rester entre soi" et "continuer à parler <strong>de</strong> nos galères au café". De façon générale,<br />

comme le remarque quelqu'un, "sur le moment on fait le parcours, mais on passe beaucoup<br />

plus <strong>de</strong> temps à en parler après".<br />

- A <strong>la</strong> sortie, on est parties doucement, on a pris un pot ; on ne pouvait pas repartir comme ça dans <strong>la</strong><br />

ville…<br />

- J'aurais eu envie <strong>de</strong> parler aux autres personnes du groupe, <strong>de</strong>s Leï<strong>la</strong> comme moi avec qui j'avais fait <strong>la</strong><br />

parcours, savoir comment elles avaient vécu ça, prendre un pot. J'avais <strong>de</strong> <strong>la</strong> sympathie pour ces gens, on<br />

avait vécu <strong>la</strong> même chose…<br />

- Quand je suis sortie, il y a eu un petit b<strong>la</strong>nc, puis on est allés au Café <strong>de</strong> <strong>la</strong> Musique. Mais on est restés<br />

entre nous et, en fait, on a continué à parler <strong>de</strong> nos galère. On était encore un peu dans <strong>la</strong> peau <strong>de</strong> nos<br />

personnages, un peu retournés. On est revenus environ dix jours après, prendre <strong>de</strong>s documents, acheter<br />

<strong>de</strong>s bouquins, prendre un thé et discuter…<br />

- A <strong>la</strong> sortie, on avait prévu d'aller au cinéma mais, finalement, j'ai préféré dîner avec mon amie et on a<br />

continué à en parler. Sinon <strong>la</strong> transition aurait été trop brutale. On a un peu discuté avec <strong>de</strong>s personnes qui<br />

vendaient cartes et livres, mais c'était assez banal. On a acheté un petit bouquin sur les Droits <strong>de</strong> l'homme,<br />

on a discuté <strong>de</strong>ux ou trois minutes avec une comédienne qui nous a <strong>de</strong>mandé ce qu'on pensait <strong>de</strong><br />

l'exposition.… Mais ce que j'aurais aimé, c'est discuter avec d'autres pour échanger notre expérience,<br />

savoir ce qu'en pense les autres, si ça sert à quelque chose…<br />

- Il aurait fallu un débat, une discussion, à <strong>la</strong> fin, que les gens ne rentrent pas chez eux comme ça. Quand<br />

je suis sorti, j'aurais voulu discuter (peut-être parce que je suis bavard) avec d'autres visiteurs, savoir ce<br />

qu'ils avaient vécu, dire ce que j'avais ressenti…<br />

Ainsi une partie <strong>de</strong>s visiteurs ont été frustrés <strong>de</strong> ne pas trouver à <strong>la</strong> sortie <strong>de</strong> l'exposition un<br />

temps et un lieu d'échanges qui leur aurait permis à <strong>la</strong> fois une décompression psychologique<br />

et un décodage <strong>de</strong> leur expérience. Sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> réactions assez primaires - les visiteurs ont<br />

d'abord envie <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> quelque chose qu'ils ont vécu et qui les a touchés, voire choqués -<br />

aurait pu en effet se greffer un processus <strong>de</strong> réflexion.<br />

D'une certaine façon, <strong>la</strong> sortie était donc trop rapi<strong>de</strong>, et il aurait fallu ménager, en<br />

prolongement <strong>de</strong> <strong>la</strong> visite, un lieu d'expression et <strong>de</strong> parole qui aurait constitué un espace <strong>de</strong><br />

transition ; à l'image <strong>de</strong> <strong>la</strong> première salle <strong>de</strong> l'exposition qui avait, elle, pour fonction <strong>de</strong><br />

faciliter le passage <strong>de</strong> l'extérieur vers l'intérieur par l'accueil et <strong>la</strong> mise en condition du<br />

visiteur.<br />

Le dispositif dit <strong>de</strong> médiation <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> visite al<strong>la</strong>it dans ce sens mais ne constituait pas une<br />

véritable réponse. En effet, l'échange entre le médiateur et le visiteur - pour utile qu'il soit - se<br />

situait encore à l'intérieur du parcours, dans l'histoire du personnage, et sans distance par<br />

rapport aux événements vécus.<br />

Le visiteur passait ensuite dans l'espace convivial <strong>de</strong> sortie d'exposition : cet espace s'est avéré<br />

bien remplir un rôle <strong>de</strong> "sas" <strong>de</strong> décompression (les gens s'y sont attardés quelquefois<br />

longtemps en famille ou groupe constitué) mais il ne constituait qu'imparfaitement le lieu<br />

d'échange et <strong>de</strong> parole dont les visiteurs ressentaient le besoin… Ils y trouvaient en effet le<br />

livre d'or, abondamment utilisé, ce qui témoigne bien <strong>de</strong> ce que les gens avaient envie <strong>de</strong><br />

parler, mais ce n'était, par nature, qu'un outil <strong>de</strong> témoignage et non pas d'échange ; quant au<br />

comptoir associatif, il n'était que rarement repéré et, <strong>de</strong> plus, il n'y avait pas souvent

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