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4. LES APPORTS DE LA VISITE 50
quelqu'un. En fait, quand les gens ont pu discuter à la sortie, c'est surtout avec des comédiens
motivés, ou avec des membres de la cellule de coordination présents à l'accueil, au hasard de
leur temps disponible. Enfin, il faut signaler que les débats et conférences organisés en
parallèle ne pouvaient jouer ce rôle d'espace de parole en sortie d'exposition, à la fois pour des
raisons de décalage de temporalité et parce que seulement une très petite proportion des
visiteurs ont été concernés.
En fait, ceux qui ont pu bénéficier d'un accompagnement en prolongement de l'exposition sont
les scolaires (ou partie d'entre eux) parce que leurs enseignants ont joué un rôle de médiateurs
et ont créé, après la visite, des occasions de discussions, de retour sur l'expérience, d'analyse et
de réflexion. Concrètement, les discussions se sont amorcées dès la sortie, sur le trajet de
retour. Il y a ensuite des prolongements dans le cadre de travaux scolaires : discussions,
devoirs, exposition…
Pour les autres visiteurs, dans la mesure où l'exposition n'offrait pas de dispositif de
valorisation de la visite, un certain nombre d'entre eux sont repartis avec un sentiment de
frustration de ne pas avoir pu aller jusqu'au bout de leur expérience.
Le passage à l'action
Les associations sont présentes dans l'exposition : de façon passive, par le biais de panneaux
informatifs, et physiquement par le biais du comptoir associatif et des stands de vente.
Pourtant, l'implication des associations dans l'exposition n'était pas lisible pour la majorité des
visiteurs : "les organisateurs ? Aucune idée ; un comité de défense des réfugiés, j'imagine…",
"le HCR ?", "des associations avec aide publique, j'imagine", "je ne sais pas du tout"…
Par contre, pour ceux - souvent membres actifs d'associations - qui étaient au courant, la
collaboration qui s'est établie entre les organismes, voire entre les organismes et les
ministères, a été jugée très positivement
- J'ai trouvé très très bien qu'une multitude d'associations travaillent ensemble parce que, souvent, il y a de
bonnes intentions mais chacun fait de son côté. En plus, ça donne plus de poids à l'opération.
- Des organisations humanitaires et des ministères qui travaillent ensemble, c'est bien ! Et c'est étonnant
parce qu'il y a un réel décalage entre les mouvements associatifs, l'implication de la société civile et le
niveau gouvernemental qui est en réelle régression du point de vue social…
En fait, les visiteurs, comme on l'a déjà plusieurs fois évoqué, n'étaient pas dans un état
d'esprit à lire des panneaux ; mais, de plus, à la sortie, ils n'ont que très rarement pu rencontrer
des représentants des associations, pas assez présents sur place et ont, au mieux, emporté des
prospectus. De ce fait, ceux qui sont sortis dans une disposition de recherche d'une
opportunité d'action pour positiver ce qu'ils avaient vécu au cours de la visite se sont retrouvés
démunis et frustrés, restant dans l'ignorance des formes précises qui leur sont accessibles et
des modalités concrètes d'y accéder.
- Ça manque de pouvoir discuter à la sortie. On reste sur une idée. Ce serait bien de pouvoir discuter de ce
qu'on a ressenti et vécu pendant la visite. Et on ne sait pas très bien ce qui est fait derrière et ce qu'on peut
faire. Le jeune avec qui j'étais m'a dit : maintenant qu'on sait, qu'est-ce qu'on peut faire ?
- En sortant, j'ai regardé les revues, flâné en quelque sorte pour ne pas sortir tout de suite après
l'exposition. J'attendais de voir quelqu'un, un membre d'une association… mais tout le monde était occupé,
et donc personne pour relais, sauf mon amie et le grand livre… J'aurais aimé en discuter…