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36_(12U<br />

Colette Stévanovitch<br />

des livres a ajouté aux deux premières une troisième méthode qui, de<br />

nos jours, les a largement supplantées. A l'époque où Beowulf a été<br />

composé l'écriture commençait à faire fortement concurrence à la<br />

tradition orale chez les Anglo-Saxons. Il n'est cependant jamais<br />

question de sources écrites dans Beowulf, soit parce qu'en effet les<br />

récits héroïques étaient encore transmis oralement au moment de la<br />

composition du poème, soit parce que les formules traditionnelles<br />

faisant allusion à des sources orales continuent à être employées alors<br />

qu'elles ne correspondent plus à une réalité vécue. 2<br />

La transmission orale de l'information revêt deux aspects : d'une<br />

part, les propos tenus par des contemporains des faits évoqués ; d'autre<br />

part, la tradition dans laquelle puise le poète pour composer son<br />

poème. Ce sont deux types de phénomènes tout à fait distincts, pour<br />

lesquels les auteurs ont recours à des formules différentes. Le second<br />

fait seul l'objet de la présente étude.<br />

Deux verbes seulement sont utilisés lorsqu'il s'agit de tradition<br />

orale, (ge)frignan et (ge)hyran ; les autres verbes de sens voisin,<br />

secgan ou gelæran par exemple, indiquent une transmission à des<br />

contemporains. Le verbe est conjugué à la première personne du<br />

singulier (représentant le narrateur) ou du pluriel (le narrateur et son<br />

public). On ne rencontre qu'un petit nombre de schémas syntaxiques,<br />

que nous passons en revue ci-dessous. 3<br />

2 . En tout état de cause, certains poètes utilisent des formules évoquant une<br />

source orale même dans des cas où il est évident qu'il s'agit de source écrite.<br />

On trouve mine gefræge «à ce que j'ai entendu dire » dans la Genèse A à<br />

propos du nom de Yéred, information certainement d'origine livresque, et,<br />

dans Elene et The Fates of the Apostles, la surprenante formule we þæt<br />

(ge)hyrdon þurh halige bec qui associe la source écrite (la Bible) à la<br />

transmission orale.<br />

3 . Voir l'inventaire donné par André Crépin, Beowulf, édition diplomatique et<br />

texte critique, traduction française, commentaires et vocabulaire, Göppingen<br />

: Kummerle (Göppinger Arbeiten zur Germanistik, 329), 1991, pp. 403-404,

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