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Tradition orale dans Beowulf
55_(12U
Ðonne is þæt þrydde þinga gehwelces
fæsten on foldan fyra bearnum
dihte gelicum on þam deoran hofe
to brymenne beorhtum sange
on þære wucan þe ærur byð
emnihtes dæge ælda beornum,
on þam monþe, mine gefræge,
þe man September genemneð. (Seasons for Fasting 63-70)
[Ensuite vient le troisième de tous les jeûnes sur la terre pour les
enfants des humains, selon la règle, à célébrer en ce glorieux
sanctuaire par des chants splendides en cette semaine qui vient avant
le jour de l'équinoxe, pour les enfants des hommes, en ce mois, à ce
que j'ai entendu dire, que l'on appelle septembre.]
se maga wáes
on hís mægðe, mine gefræge,
guma on geogoðe, iáred haten. (Genèse A 1172-74)
[Ce garçon était // dans sa tribu, / à ce que l'on m'a dit, // le jeune
homme, / appelé Yéred.]
Le superlatif qui justifierait l'utilisation de cette formule par la nature
exceptionnelle de l'objet auquel elle est appliquée manque bien
évidemment. La solennité de la formule convient mal à l'utilisation
terre-à-terre qui en est faite ; dans ce type de contexte elle paraît
déplacée, voire quelque peu ridicule. Est-il vraiment besoin de faire
appel à l'autorité de la tradition pour corroborer les dires du poète à
propos de la date de la mort de saint Matthieu ou du troisième jeûne,
ou bien du nom du fils de Mahalaléel? 15
Le traducteur des Mètres de Boèce utilise de façon tout aussi
déplacée cette formule pour confirmer une donnée scientifique ou
considérée comme telle : le fait qu'au contraire du feu, de l'eau ou de
15 . L'auteur de la Genèse A utilise plus fréquemment (swa) us secgað bec ou us
gewritu secgað pour justifier ce type d'information. Le désir d'imiter la poésie
héroïque est probablement à l'origine de cet emploi maladroit de < mine
gefræge >.