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Beowulf 2720-3
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Guy Bourquin
Université de Nancy II
Beowulf 2720-3 : que cachent les traductions ?
I. Pourquoi ce titre?
« At the beginning we did a lot of work to really
understand that verse is nothing to do with the
intellect, that it comes from the body. »
(Declan Donellan sur la mise en scène
du Cid de Corneille)
«Le bon lecteur lit avec son dos, là où les sensations
s'expriment en menus frissons... Il va de soi que la
tête réunit ces voluptés, les organise, mais cette
conceptualisation est seconde. Lire d'abord avec son
cerveau c'est écarter ce qui fait la chair d la littérature,
sa respiration. »
(Nabokov)
«L'oralité, comme marque caractéristique d'une
écriture, réalisée dans sa plénitude seulement par une
écriture, c'est l'enjeu de la poétique du traduire... Il en
découle clairement que, dans un texte littéraire, c'est
l'oralité qui est à traduire. »
(H. Meschonnic, Poétique du traduire, 1999)
La mise au programme de l'Agrégation d'anglais (1999) du
poème de Beowulf dans une traduction en anglais moderne est à
l'origine du titre de cette communication. Certes, les anglicistes de
France (et les anglophones de la planète) ne connaissent pour la
plupart Beowulf qu'au travers de traductions. Une traduction peut sans
doute suffire à l'historien des idées, au civilisationniste, voire au