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Ce document est le fruit d'un - Bibliothèques de l'Université de ...

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I.4 Un peu d’histoire : exemp<strong>le</strong> d’une enquête épidémiologique sur<br />

<strong>le</strong>s helminthiases à la cour <strong>de</strong> Louis XIV<br />

Nous allons voir comment la parasitologie peut intervenir dans<br />

l’interprétation <strong>de</strong>s sites archéologiques.<br />

Il s’agit <strong>de</strong> paléoparasitologie ; qui a pour originalité d’allier <strong>le</strong> diagnostic<br />

parasitologique, épidémiologique et l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s processus physico-chimiques qui<br />

prélu<strong>de</strong>nt à la qualité <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong>s r<strong>est</strong>es parasitaires issus <strong>de</strong>s chantiers<br />

archéologiques.<br />

Dans l’Ancien comme dans <strong>le</strong> nouveau mon<strong>de</strong>, l’analyse paléoparasitologique<br />

démontre que l’homme a, <strong>de</strong> tout temps, été inf<strong>est</strong>é par <strong>de</strong> nombreux endoparasites<br />

int<strong>est</strong>inaux dont <strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s formes <strong>de</strong> résistance (coques <strong>de</strong>s œufs d’helminthes)<br />

nous parviennent au travers <strong>de</strong>s prélèvements archéologiques.<br />

Les résultats permettent <strong>de</strong> percevoir certains aspects du quotidien <strong>de</strong> nos ancêtres<br />

et complètent <strong>le</strong>s données archéologiques classiquement recueillies, en apportant<br />

<strong>de</strong>s informations sur <strong>le</strong>urs maladies parasitaires, <strong>le</strong>urs habitu<strong>de</strong>s alimentaires et <strong>le</strong>ur<br />

adaptation nutritionnel<strong>le</strong> à l’environnement animal et végétal.<br />

L’étu<strong>de</strong> s’appuie sur l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s œufs fondée sur <strong>de</strong>s critères<br />

morphoscopiques et sur la soli<strong>de</strong> connaissance <strong>de</strong>s cyc<strong>le</strong>s biologiques <strong>de</strong>s parasites<br />

actuels, aussi bien en mé<strong>de</strong>cine humaine que vétérinaire.<br />

I.4.1 Un terrain d’application : <strong>le</strong> site <strong>de</strong> Marly-<strong>le</strong>-Roy (Yvelines)<br />

Dans <strong>le</strong> cadre d’une série <strong>de</strong> travaux menés sur <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s récentes<br />

(XVIIème et XVIIIème sièc<strong>le</strong>s), <strong>le</strong> site <strong>de</strong> Marly-<strong>le</strong>-Roy se révè<strong>le</strong> être un exemp<strong>le</strong><br />

remarquab<strong>le</strong> par l’excel<strong>le</strong>nte préservation <strong>de</strong> la faune parasitaire.<br />

<strong>Ce</strong>t ancien domaine royal comportait cinq pavillons dits du « Levant » qui ont été<br />

détruits à la Révolution. Les fouil<strong>le</strong>s archéologiques entreprises ont permis <strong>de</strong> situer<br />

l’emplacement <strong>de</strong> « cabinets d’aisance », construits en 1680 et utilisés jusqu’en<br />

1715.<br />

Leur remplissage sédimentaire <strong>est</strong> essentiel<strong>le</strong>ment constitué <strong>de</strong> matières<br />

excrémentiel<strong>le</strong>s. L’utilisation strictement anthropique <strong>de</strong> ces latrines <strong>est</strong> clairement<br />

établie par l’étu<strong>de</strong> archéologique : du fait <strong>de</strong> l’éloignement <strong>de</strong>s communs, <strong>le</strong>ur<br />

localisation exclut tout rejet <strong>de</strong> déchets <strong>de</strong> cuisine ou <strong>de</strong> viscères <strong>de</strong> gibier.<br />

I.4.2 Les parasites retrouvés<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s échantillons pré<strong>le</strong>vés sur <strong>le</strong> site a révélé plusieurs parasitoses.<br />

Deux sont particulièrement bien développées : l’ascaridiose et la trichocéphalose<br />

représentées respectivement par <strong>de</strong>s œufs d’Ascaris (50-60 µm) et <strong>de</strong> Trichuris (55-<br />

65 µm) qui sont classiquement associés dans <strong>le</strong>s prélèvements archéologiques.<br />

(Figure n°10 et Figure n°11 ) Actuel<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s espèces d’ascaris qui prospèrent dans<br />

nos régions sont A. lumbricoi<strong>de</strong>s (parasite <strong>de</strong> l’homme) et A. suum (parasite du porc<br />

et du sanglier). Les oeufs <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux espèces présentent la même coque<br />

mamelonnée caractéristique.<br />

Le problème du Trichuris <strong>est</strong> plus comp<strong>le</strong>xe, car ce parasite ubiquiste peut inf<strong>est</strong>er<br />

l’homme, <strong>le</strong>s animaux dom<strong>est</strong>iques (chien, porc), sauvages (sanglier) et<br />

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