22 enregistrer le bas d'un visage (la bouche, les joues et le con), son propre visage et celui d'une amie . Me"me chose dans les r6centes bandes des Californiens Ante Bozanich et Pier Marton . Nil Yalter, quant a elle, dirige l'objectif de la camera sur ses hanches et sur son ventre dans La Femme sans te"te (1974) . Pendant la demi-heure qua <strong>du</strong>re cat enregistrement, on pent lire au fur et A mesure qu'elle les 6crit a meme la peau, les phrases successives d'un texte (4) concernant la sexualit6 feminine, jusqu'A ce que les mots film6s en gros plan soient entrain6s dans la danse <strong>du</strong> ventre que N . Yalter entreprend, en guise de conclusion . Elle a repris ces proc6d6s pour r6aliser Le Harem (1980) . Dans une performance intitul6e Les Rituals (r6alis6e en f6vrier 80 au cours d'une manifestation video <strong>org</strong>anis6e par 1'ARC an mus6e d'Art Moderne de la ville de Paris), Nil Yalter et Nicole Croiset communiquent A distance par un circuit ferm6 de video reliant deux lieux sc6niques dotes chacun d'une camera, d'un t616viseur posh a meme le sol et d'un magn6toscope . La communication est essentiellement visuelle et repose sur des symboles de 1'identit6 et de la diff6rence des sexes (masques, caches, miroir, etc .) v6hicu16s par des (4) "Erotique et civilisation", de Rene Nelli . LA PRISE DE VUES La possibilit6 qu'offre la technique video d'utiliser plusieurs fois la meme bande a pour cons6quence qu'il n'est plus n6cessaire, comme pour la r6alisation de la plu part des films commerciaux, de proc6der, par mesure d'6conomie, A un d6coupage extremement pr6cis, plan par plan, image par image . L'utilisation d'une camera video reli6e au magn6toscope laisse libre cours A toute les tentatives . Chaque prise de vue qui s'attarde, Chaque impulsion suivie ne vient pas se monnayer en metres de pellicule d6sormais inutilisables . La video permet d'insister, de suivre son d6sir, voire meme son caprice . Comme le dit si bien France Huser (5), "La video a le temps . . . " . A la relecture, il sera facile d'effacer les sequences paraissant, a la reflexion, superflues . C'est bien pourquoi on peut, r6ellement, parler de matiere video, et pas seulement de support d'enregistrement. La bande magnetique permet de respecter toutes les etapes <strong>du</strong> processus de creation - enregistrer, sans retenue, des sequences correspondant (5) Huser (F.) : "La Video et le temps", Ed . Uge, coll. 10118 . Revue d'Esthetique 197614, "Voir, entendre". II . INVESTIGATIONS DE L'ESPACE/TEMPS VIDEO ART EXPLORATIONS images directes en provenance des cameras et d'images magn6toscop6es . Dans Identite III, installation en circuit ferm6 de Catherine Ikam, huit cameras 6quip6es de divers objectifs sont braqu6es sur le spectateur qui peut, en simultan6, observer les elements de son propre visage diffuse en morceaux 6pars sur onze moniteurs lui faisant face . Dans ces derniers exemples, au lieu d'ajouter une dimension 6rotique a 1'image, l'isolation tr6s accentu6e des diverses parties <strong>du</strong> corps tend plut8t vers une sch6matisation conceptuelle. Dans le meme ordre d'id6es, on retrouve des 61ements de 1'hyperr6alisme et de certaines peintures de Schlosser dans l'immobilisme prolong6 des gros plans que Paul Armand Gette effectue, tel un consciencieux 6chantillonnage, sur le corps d'une petite fille (Emilie ou la notion d'ecotone), visant les frontieres entre chair et vetement . Le mode d'utilisation <strong>du</strong> dispositif video par les artistes dont il vient d'etre question se limite done A 1'enregistrement passif : cadrage fixe et immobilit6 de la camera, ce qui provoque chez celui qui enregistre et chez ceux qui visionnent une prise de conscience <strong>du</strong> Temps, de la Dur6e comme 616ments essentiels . au concept de base ; - les contr6ler, instantan6ment ou apres un temps de r6flexion, les s6lectionner, les effacer ; - recommencer les prises de vue, surajouter des images et des sons . Nous verrons plus loin que lorsqu'il est fait usage d'une r6gie on d'un synth6tiseur-video, ce processus de creation s'enrichit, <strong>du</strong> fait de la complexit6 <strong>du</strong> dispositif. Mais avant d'aborder, plus pr6cis6ment, les exp6riences d'artistes-video en matiere de prise de vue, notons an passage cette r6flexion d'une cin6aste am6ricaine d6cou vrant le medium apres de longues ann6es d'exp6rimentations cin6matographiques : "J'ai aime, d'emblee, la video en tant qu'artiste . Elle me donne une entiere liberte de creation . Elle supprime la crainte de l'image ; la camera est mon alliee, mon amie et non plus mon ennemie . Je vois tout de suite ce que je fais . Elle ma beaucoup appris sur moi-me"me et sur les autres". (Shirley Clarke, dans une interview donne'e an journal "Le Monde" <strong>du</strong> 18 avril 1974) . L'6tude des rapports de 1'ESPACE et <strong>du</strong> TEMPS a deJA 6t6 fr6quemment abord6e par de nombreux cin6astes exp6rimentaux bien avant, il faut le reconnaitre, 1'apparition des 6quipements de video 16g6re.
VIDEO ART EXPLORATIONS Identite 111, installation de Catherine lkam, janvier-fevrier 1960 (Centre Ge<strong>org</strong>es Pompidou) Rituels, performance de Nicole Cro is et et Nil Yalter (ARC 1980) C'est quand q u'elle revient ? (peinture de Gerard Schlosser, 1979) 23
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(1) Extrait dun travail en tours .