28 une verite psychologique, celle-ci etant conditionnee par le fait que la faucille ou le tas de chaussures ne prennent leur veritable signification que dans la mesure oil ils sont situes dans le contexte d'un programme de television . Il en resulte la naissance a la fois d'une realiteplastique (d'une sculpture-evenement) et d'un devoilement psychologique etroitement lie aux programmes televises ". " . . .Il doit se crier une <strong>du</strong>alite, une ambiguite qui est a la base meeme <strong>du</strong> principe esthetique de ce genre de manifestations . Ainsi, des chaussures sur l'ecran et devant l'ecran. 'La realite est redoublee par des evenements artistiques ". La notion de "Decollages-TV" se rapporte done a une mise a nu progressive des divers niveaux de conscience selon un procede proche de celui qu'il a, lui-mime, utilise anterieurement pour arracher les affiches . "Les prejuges accumules equivalent, sur le plan psychologique, aux affiches superposees sur le plan visuel " . Les declarations precedentes montrent a quel point le mouvement Fluxus, qui s'est developpe au niveau international de 1963 a 1970, represente, en fait, a travers ses innombrables happenings, une continuation <strong>du</strong> mouvement Dada . Nous y retrouvons le mime humour gringant, la mime insistance a mettre en relation des objets parmi les plus familiers de notre environnement quotidien, en vue de pro<strong>du</strong>ire de veritables calembours visuels a partir d'elements consacres culturellement et socialement . Et, bien evidemment, parmi ceux-ci, on comprend la tentation a laquelle n'ont pu echapper nombre d'artistes (<strong>du</strong> mouvement Fluxus, mais aussi <strong>du</strong> Pop Art) de subver tir effrontement le sacro-saint meuble de television, dans son format le plus communement repan<strong>du</strong> . Richard Hamilton en 1956, Tom Wesselman en 1963, puis Rauschenberg et Oldenburg, ont incorpore 1'element television dans leurs peintures-collages et eeuvres graphiques . En 1961, Edward Kienholz dans The Big Eye utilise le meuble lui-mime dans un de ses assemblages . En 1971, Douglas Davis manifeste son rejet <strong>du</strong> systeme televisuel en retournant 1'ecran <strong>du</strong> televiseur contre le mur : Images from the Present Tense l . Plus recemment, en 1976, Roland Baladi fait repro<strong>du</strong>ire en marbre de Carrare un televiseur grandeur nature . Son installation, From Mike To Marshall (Mike pour Michelangelo et Marshall pour McLuhan) comprend deux moniteurs : 1'exemplaire en marbre est juxtapose a un vrai televiseur diffusant les images d'une lente exploration en gros plan de toutes les faces <strong>du</strong> moniteur de marbre, ce qui renforce d'autant plus son aspect monumental . Mais c'est Nam June Paik qua a montre le plus de desinvolture et d'insistance dans son traitement personnel <strong>du</strong> symbole TV en tant qu'objet-fetiche de la societe americaine a laquelle il s'est interne, n'en faisant aucunement partie an depart. C'est probablement son appartenance initiale a une civilisation se referant a des valeurs totalement differentes : la societe coreenne et par extension extreme-orientale, qui lui a permis de conserver une telle fralcheur, une telle acuite, dans sa perception des media electroniques les plus sophistiques . Une statue de Buddha, assis en contemplation VIDEO ART EXPLORATIONS Le Tiliviseur en marbre, une sculpture de Roland Baladi, 1976 , deviant sa propre image retransmise sur ecran TV, symbolise, justement, la rencontre de deux mondes, oriental et occidental . L'ambiguite resultant d'une mise en - relation aussi inatten<strong>du</strong>e provient <strong>du</strong> fait qu'on ne pent dire avec certitude si ce mysterieux Buddha s'est laisse prendre au piege de la fascination provoquee par le petit ecran ou bien s'il demeure en etat de meditation/contemplation devant sa propre image . Un montage, realise en 1969 par une jeune artiste americaine, Ros Barron, et intitule Headgame Zone illustrait de fagon tout aussi saisissante une idee tres similaire 1'integration d'un spectateur dans le poste de television qu'il est en train de regarder . Les images s'incrustent dans la silhouette de sa tete . Pour obtenir ce type d'illusion visuelle, Ros Barron a utilise la polarisation lumineuse, le renversement des couleurs et de multiples jeux de claviers electroniques . Un televiseur est un objet tridimentionnel, c'est un parallelepipMe dont 1'un des c6tes comporte un ecran fluorescent . A 1'heure actuelle, on ne trouve plus un artiste qui n'ait essaye, an moins une fois, de superposer deux ou trois de ces nouvelles boites a images . Et on compte par dizaine les outrages dadaistes qui les televiseurs ont subi . On les accroche au plafond (Paik), on les transforme en aquarium (Sonate for Gold Fish de Paik), on les met au lit (Vostell), on les retourne contre le mur (D . Davis), on les projette par terre, on les betonne (Vostell), on les abandonne au milieu de la circulation (Muntadas), on les intro<strong>du</strong>it a l'interieur d'un flipper (Belloir/Verbizh), quand on n'en fait pas tout simplement un mur qu'une voiture traverse a cent a 1'heure (Ant Farm) . Mais revenons-en a Nam June Paik qui, depuis ses Distorted TV Set presentes a la galerie Parnass de Wuppertal, en Allemagne, n'a cesse de bouleverser tout le systeme de references liees a la television officielle, en detournant non seulement le fonctionnement interne des appareils mais aussi leur mode d'utilisation . Dans la plupart des exemples qui vont suivre, il sera facile de discerner 1'influence de Marcel Duchamp ainsi que de son ami, John Cage .
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(1) Extrait dun travail en tours .