08.08.2013 Views

Cahiers du Cinema - Vasulka,org

Cahiers du Cinema - Vasulka,org

Cahiers du Cinema - Vasulka,org

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

VIDEO ART EXPLORATIONS<br />

Progressive Recession, de David Hall<br />

41<br />

tre le public est reliee an synthetiseur Paik-Abe de telle<br />

fa~on que les mouvements des spectateurs influent sur<br />

1'image et font varier formes et couleurs .<br />

Des la fin des annees cinquante, les representants <strong>du</strong><br />

mouvement cinetique avaient suscite un type de participation<br />

tres similaire, en invitant le public a apporter des<br />

modifications on <strong>du</strong> moins des variations dans les oeuvres<br />

exposees .<br />

Beaucoup moins frequentes sont les situations oft le<br />

visiteur va se trouver en presence de sa propre image<br />

"tronquee" et, de plus, placee dans un espace illusoire<br />

qu'il va tenter de "comprendre" en evoluant a 1'interieur .<br />

Larry Bell, un jeune artiste americain, apparalit comme<br />

1'un des representants les plus interessants de cette<br />

tendance (17) .<br />

En utilisant un procede de vaporisation sous vide, il<br />

parvient a traiter une serie de parois de verre disposees a<br />

angle droit de telle fagon que, selon 1'epaisseur de la couche<br />

metallique, la lumiere s'y reflechit (reflexion et refraction)<br />

on la traverse (transparence) .<br />

La transition entre la reflexion et la transparence<br />

s'opere imperceptiblement selon un systeme tres subtil de<br />

filtrage de la lumiere .<br />

L'imbrication de plusieurs angles plonge le visiteur<br />

dans un espace deroutant, illusoire, oft il essaie de se situer<br />

en longeant les parois .<br />

Mais ces parois immaterielles ne lui renvoient que des<br />

reflets fugaces, des morcellements, des multiplications de<br />

sa propre silhouette .<br />

Le spectateur se sent alors totalement desoriente,<br />

incapable de se situer precisement dans 1'espace qui<br />

1'entoure . Cette sensation se renforce devant les angles for<br />

mes par deux parois de verre differemment traitees, et<br />

done eorrespondant a an miroir "dedoublant" oh la silhouette<br />

<strong>du</strong> visiteur sera faussement recomposee, a partir<br />

d'une seule moitie <strong>du</strong> corps .<br />

Larry Bell n'a, a notre connaissance, jamais utilise le<br />

medium video dans ses environnements . Il nous a semble<br />

pourtant necessaire de le mentionner dans cette etude, car<br />

le souci d'ambiguite sur lequel se basent les installations<br />

precedemment evoquees nous semble tres proche des<br />

preoccupations de 1'artiste video dont nous allons traiter a<br />

present, Peter Campus .<br />

Selon un principe analogue a celui employe par Larry<br />

Bell, les environnements-video etablis par Peter Campus<br />

invitent le visiteur a effectuer une experience tout a fait<br />

inhabituelle d'auto-perception . Celui-ci ne pent dissocier<br />

la perception qu'il a de lui-meme de la perception qu'il a<br />

<strong>du</strong> dispositif.<br />

Peter Campus provoque la rencontre <strong>du</strong> visiteur avec<br />

sa propre image "dedoublee" par toute une serie de manipulations<br />

et de distorsions visuelles et spatiales . Son image<br />

"reelle" (enregistree et diffusee normalement) se trouve<br />

confrontee avec sa deuxieme image "interpretee" par le<br />

dispositif mis en place .<br />

Pour ce faire, Peter Campus utilise un systeme compose<br />

de cameras video reliees a des moniteurs standard et<br />

(17) Galerie Sonnabend, Paris 1971 .

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!