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Revue internationale d'écologie méditerranéenne Mediterranean ...

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MARWAN CHEIKH AL BASSATNEH, BRUNO FADY, SYLVIE SIMON-TEISSIER, THIERRY TATONI<br />

32<br />

mique forestier, quel que soit ce type de forêt<br />

(Sciama 1999). La significativité des répartitions<br />

en richesse spécifique d’un type forestier<br />

à l’autre a été évaluée par un test de Kruskal-Wallis.<br />

L’influence des conditions environnementales<br />

(milieu, gestion) sur la répartition et l’abondance<br />

des espèces végétales a été appréhendée<br />

grâce à des analyses canoniques redressées<br />

(ACR), couplées à des analyses<br />

canoniques des correspondances (ACC) (Ter-<br />

Braak 1986) ou à des analyses de redondance<br />

(Ter-Braak & Smilauer 1998). La pertinence<br />

de l’utilisation conjointe de l’ACR et de l’ACC<br />

a été décrite par Okland (1990) et Brocard et<br />

al. (1992). On utilise d’abord l’ACR, qui est<br />

une méthode indirecte d’analyse de gradients,<br />

afin d’identifier les principaux assemblages<br />

végétaux. On affine ensuite le travail grâce à<br />

l’ACC pour déterminer la répartition des<br />

espèces le long des gradients environnementaux<br />

formés de la combinaison linéaire des<br />

variables de l’habitat (Ter-Braak 1987 ; Ter-<br />

Braak & Prentice 1998). L’ACC réduit la<br />

multi-dimensionnalité des données à deux ou<br />

trois axes principaux le long desquels la dispersion<br />

de l’amplitude écologique des espèces<br />

est maximisée (Ter-Braak 1987). Un graphique<br />

bidimensionnel illustre la relation qui<br />

existe entre la végétation et son environnement<br />

: les points représentent les espèces ou<br />

les relevés, alors que les vecteurs symbolisent<br />

les variables environnementales ; la direction<br />

et la longueur des vecteurs révèlent l’importance<br />

et la signification des gradients. Lorsque<br />

les gradients analysés par l’ACC étaient de<br />

faible amplitude, nous avons choisi d’utiliser,<br />

au lieu de l’ACC, l’analyse de redondance<br />

(ARD), méthode linéaire plus pertinente dans<br />

ce cas-là (Ter-Braak & Smilauer 1998), et qui<br />

a comme propriété supplémentaire de représenter<br />

les espèces comme variables environnementales,<br />

sous forme de flèches. Ainsi, les<br />

relevés floristiques et les variables environnementales<br />

issus des forêts de sapin pectiné<br />

et de pin noir ont été analysés par ARD, alors<br />

que ceux issus des forêts de hêtre l’ont été par<br />

ACC.<br />

Les ordinations ont été réalisées avec le logiciel<br />

CANOCO (Ter-Braak & Smilauer 1998).<br />

La mise à l’échelle des graphiques bidimensionnels<br />

a été effectuée avec l’option « double<br />

projection », laquelle convient mieux aux<br />

petits gradients (Ter-Braak & Smilauer 1998).<br />

La signification statistique de chaque ordina-<br />

tion a été évaluée à l’aide d’un test de permutation<br />

de type Monte-Carlo.<br />

Nous avons ensuite utilisé la régression PLS<br />

(Partial Least Squares, Tenenhaus 1988) pour<br />

déterminer quelles étaient les variables du<br />

milieu et de gestion influant de manière significative<br />

sur la biodiversité floristique (exprimée<br />

à nouveau comme la richesse spécifique<br />

par relevé). Cette méthode consiste à<br />

construire un modèle y = f(X) à partir d’un<br />

tableau de variables explicatives X (milieu et<br />

gestion) et d’une variable à expliquer y (la<br />

richesse spécifique). On cherche à ajuster la<br />

variable y par combinaison linéaire des<br />

variables xi . La particularité de cette méthode<br />

réside dans le fait qu’elle optimise non pas la<br />

corrélation mais la covariance entre les<br />

variables xi et la variable y. Elle constitue ainsi<br />

une solution alternative à la régression multiple<br />

dès que le nombre de variables explicatives<br />

est grand et/ou supérieur au nombre<br />

d’individus. Elle est fortement conseillée<br />

lorsque les variables explicatives sont fortement<br />

corrélées (Tenenhaus 1988).<br />

La régression PLS est une méthode procédant<br />

par itération. L’analyse cherche d’abord une<br />

première composante qui est une combinaison<br />

linéaire des variables explicatives. Avec<br />

ce premier modèle, on détermine la prévision<br />

linéaire de la variable à expliquer à l’aide du<br />

coefficient de régression. Si le pouvoir explicatif<br />

de cette première régression est trop<br />

faible, une deuxième composante, non corrélée<br />

à la première, est construite. Pour cela, la<br />

prévision de la variable à expliquer, ainsi que<br />

la combinaison prédictive des variables explicatives,<br />

sont enlevées. Ainsi, on obtient une<br />

nouvelle variable à prédire, résidu du premier<br />

tour, et de nouvelles variables prédictrices<br />

(explicatives), indépendantes de la combinaison<br />

linéaire déjà utilisée. Pour déterminer le<br />

nombre d’itérations à utiliser, on emploie un<br />

test de permutation consistant à comparer la<br />

fréquence des permutations aléatoires, qui<br />

donnerait un pourcentage d’explication aussi<br />

élevé.<br />

Résultats<br />

Les trois peuplements montrent une richesse<br />

spécifique différente : le pin noir possède la<br />

richesse spécifique globale la plus élevée, et<br />

le hêtre la plus faible (figure 2). Cependant,<br />

les peuplements de pin noir sont surtout<br />

ecologia mediterranea – Vol. 33 – 2007

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