Revue internationale d'écologie méditerranéenne Mediterranean ...
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A. OUMANI, P. AISSA<br />
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vidus/contact. La proportion des individus<br />
isolés 20,31 % parmi l’ensemble des cerfs<br />
observés a été significativement (χ 2 = 22,562 ;<br />
ddl = 1 ; p = 0,000) moins importante<br />
(figure 2).<br />
Composition des groupes<br />
Au cours de nos observations, les groupes<br />
mixtes (5 contacts) et les groupes des mâles<br />
(5 contacts) ont été très rarement observés ;<br />
par contre les groupes des femelles ont été les<br />
plus fréquents (36 contacts).<br />
Les proportions des groupes de femelles<br />
(figure 3) davantage observés au printemps<br />
(18 contacts) ont été faibles en automne<br />
(1 contact). Les groupes des mâles (figure 3)<br />
ont été vus seulement au printemps (1 contact<br />
au mois de mars) et en hiver (4 conta cts en<br />
janvier).<br />
Les groupes mixtes (figure 3) ont été vus uniquement<br />
en automne (4 contacts) et en hiver<br />
(1 contact).<br />
Figure 3 – Variation saisonnière des effectifs des groupes sociaux du cerf<br />
observés à Mhebès (avril 2004-mars 2005).<br />
Figure 3 – Seasonal variation of the deer social groups number observed in<br />
Mhebes (april 2004-march 2005).<br />
Discussion<br />
La taille moyenne des groupes (environ<br />
2 individus) dans notre site d’observation est<br />
proche de celle trouvée chez les cerfs élaphes<br />
d’Europe (légèrement > 2 ; Toigo et al. 1996).<br />
La taille des groupes pour le cerf de Barbarie<br />
a varié entre 2-3 individus au printemps et 1-<br />
2 en été. Ces moyennes des groupes sont rela-<br />
tivement plus faibles que celles relevées par<br />
Schaal (1985) pour le cerf d’Europe en forêt<br />
d’Arc-en-Barrois (7-8 individus en hiver<br />
contre 3-5 individus en été). Ce résultat pourrait<br />
être lié à la densité du couvert végétal de<br />
la forêt dans la réserve de Mhebès. Cette idée<br />
est soutenue par Toigo et al. (1996), qui soulignent<br />
que la structure des habitats joue un<br />
rôle important dans la taille des groupes.<br />
Selon Barette (1991) et Jarman (1974), la densité<br />
de la végétation a également un rôle<br />
important sur la cohésion des groupes. La<br />
taille très restreinte des clairières dans la<br />
réserve de Mhebès (4,19 % de l’ensemble)<br />
peut également expliquer le nombre très<br />
limité d’individus par harde. Cette taille restreinte<br />
des hardes peut également être due à<br />
une faible disponibilité des aliments nutritifs,<br />
comme l’ont souligné Toigo et al. (1996).<br />
D’après Toigo et al. (1996), la reproduction<br />
peut également influencer la taille des groupes<br />
chez des espèces à reproduction saisonnière.<br />
La densité peut également être un facteur<br />
déterminant dans la taille des groupes, car ce<br />
paramètre dépend en partie du taux de survie<br />
juvénile (Coulson et al. 1996). Cependant, les<br />
effectifs des cerfs de Barbarie estimés à environ<br />
60 individus (densité de 20 individus/100<br />
ha) dans la réserve de Mhebès relativement<br />
satisfaisants ne peuvent être<br />
considérés comme un facteur limitant la taille<br />
des groupes.<br />
Globalement, il ressort de notre étude que les<br />
groupes de femelles ont été le plus fréquemment<br />
observés devant les groupes mixtes et<br />
les hardes de mâles. Selon Teillaud et al.<br />
(1991), chez les cerfs élaphe d’Europe, ce<br />
sont les groupes mixtes qui sont les plus fréquemment<br />
rencontrés par rapport aux groupes<br />
unisexes. D’après ces mêmes auteurs, les<br />
groupes des femelles et des mâles sont plus<br />
en vue en été. Par contre, chez les cerfs de<br />
Barbarie ces deux types de groupes unisexes<br />
ont été plus fréquemment observés, le premier<br />
au printemps et le second en hiver. Comme<br />
chez le cerf d’Europe (Teillaud et al. 1991),<br />
les groupes mixtes ont été plus en vue en<br />
automne, lorsque les mâles dominants s’accaparent<br />
un maximum de biches. Dès<br />
décembre, les mâles adultes commencent à<br />
s’isoler, Ruckstuhl et Neuhaus (2000, 2002)<br />
expliquent la séparation des mâles et des<br />
femelles par un budget temps différent selon<br />
le sexe qui est influencé par la taille corporelle.<br />
Ainsi, chez de nombreux mammifères,<br />
les mâles ont tendance à se disperser juste<br />
ecologia mediterranea – Vol. 33 – 2007