Revue internationale d'écologie méditerranéenne Mediterranean ...
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Résumés de thèses<br />
Sylvain FADDA 2007<br />
Organisation des communautés<br />
de coléoptères terricoles<br />
en écosystème multi-perturbé :<br />
le cas des écosystèmes<br />
de pelouses sèches<br />
155 p.<br />
Thèse d’université soutenue le 26 septembre 2007 à l’Europôle<br />
méditerranéen de l’Arbois (Institut méditerranéen<br />
d’écologie et de paléoécologie (IMEP, UMR CNRS 6116), Université<br />
Paul Cézanne, Europôle méditerranéen de l’Arbois<br />
BP80, 13545 Aix-en-Provence cedex 04, France).<br />
Jury – P r Frédéric MÉDAIL (université Paul Cézanne, Marseille), président.<br />
P r Jean-Pierre LUMARET (université de Montpellier) et Pierre<br />
ZAGATTI (directeur de recherche, INRA, Versailles), rapporteurs. Christophe<br />
BOUGET (chargé de recherche, CEMAGREF, Nogent-sur-<br />
Vernisson) et Élise BUISSON (maître de conférences, IUT, université<br />
d’Avignon), examinateurs. P r Thierry DUTOIT (IUT, université d’Avignon)<br />
et Jérôme ORGEAS (maître de conférences, université Paul<br />
Cézanne, Marseille), codirecteurs de thèse.<br />
Mots clés : biodiversité, changement d’usage des terres,<br />
Insectes, pâturage ovin, perturbation exogène, plaine de la<br />
Crau, régime de perturbation, restauration écologique, steppe.<br />
Les objectifs principaux de cette thèse sont de quantifier<br />
les modifications engendrées sur les communautés<br />
de coléoptères terricoles par des perturbations<br />
d’origine anthropique, et plus particulièrement par les<br />
changements d’usage des terres provoqués par la transformation<br />
des pratiques agricoles apparue au cours du<br />
XX e siècle. Ces changements sont de deux types contrastés<br />
: une mise en culture correspondant à une perturbation<br />
exogène (de 1965 à 1985), et l’abandon d’un pâturage<br />
ovin multiséculaire (3 000 ans), correspondant à<br />
l’arrêt d’un régime de perturbation endogène.<br />
Ces études ont été menées au sein d’un écosystème de<br />
pelouses sèches du bassin Méditerranéen : la Plaine de la<br />
Crau dans les Bouches-du-Rhône. La Plaine de Crau abrite<br />
un écosystème de type steppique unique en France, dont la<br />
végétation a été initialement décrite par Molinier et Tallon<br />
(1950) comme constituée de pelouses sèches à asphodèles.<br />
Le pâturage a ainsi permis le maintien d’une végétation<br />
rase dominée par deux espèces, le brachypode rameux<br />
100<br />
(Brachypodium retusum (Pers.) P. de Beauv.) et le thym<br />
(Thymus vulgaris L.). Cette végétation est cependant riche<br />
et originale en raison de la présence simultanée d’espèces<br />
calcicoles et silicicoles, abritant localement des espèces<br />
animales rares et endémiques.<br />
Les cultures de céréales et de melon furent très destructrices<br />
pour ces formations de pelouses sèches. Après leur<br />
abandon, des friches postculturales se sont mises en place,<br />
présentant une végétation différente, moins riche et moins<br />
diversifiée que celle de l’écosystème de référence malgré<br />
le rétablissement du système de pâturage ovin traditionnel.<br />
Les communautés de coléoptères ont ainsi été comparées<br />
entre une parcelle de steppe relictuelle (6 500 ha) et trois<br />
friches postculturales, ce qui a permis de mettre en évidence<br />
une diversité spécifique significativement supérieure<br />
dans les friches par rapport à celle de la steppe. Ce résultat<br />
original pourrait s’expliquer par la part plus forte occupée<br />
par les plantes rudérales dans les friches. Ces espèces<br />
présentent en effet un intérêt nutritionnel important, et abritent<br />
une plus grande diversité d’espèces d’insectes phytophages,<br />
coléoptères ou autres groupes. De ce fait, les<br />
friches offrent aussi une plus grande diversité de proies. La<br />
communauté de la steppe présente en revanche un assemblage<br />
plus typique des milieux arides, avec une diversité<br />
moindre, conditionnée par la prépondérance du brachypode<br />
(Fadda et al., Environmental Conservation, 34, 2007). Afin<br />
d’avoir une meilleure approche spatiale de ces premiers<br />
résultats, un échantillonnage a été effectué entre les friches<br />
et la steppe afin de détecter un éventuel effet de lisière à<br />
partir des morceaux de steppe relictuelle et de mettre en<br />
évidence des patrons de recolonisation des espèces de la<br />
steppe vers les friches. Cet échantillonnage s’est effectué<br />
sur une bande de 10 m correspondant à l’avancée maximale<br />
des espèces végétales structurantes de la steppe (Brachypodium<br />
et Thymus) vers les friches. Les résultats n’ont<br />
montré aucun pic de richesse ou d’abondance au sein de<br />
cette zone. Par ailleurs, seule la friche possédant un écocline<br />
net au niveau de la végétation (dû à un gradient de<br />
pâturage entre deux parcelles appartenant à des propriétaires<br />
différents), présente un changement de composition<br />
de la communauté de coléoptères sur 10 m. Certaines<br />
espèces abondantes de la steppe se retrouvent cependant<br />
dans les friches, ce qui contribue à renforcer la diversité<br />
spécifique des parcelles « friches ». Mais leurs densités sont<br />
bien moindres que dans la steppe, indiquant que ces parcelles<br />
de friches ne possèdent pas la qualité d’habitat correspondant<br />
aux conditions optimales nécessaires à ces<br />
espèces.<br />
Face à la faible résilience de restauration spontanée des<br />
friches à partir des morceaux de steppe relictuelle, une ten-<br />
ecologia mediterranea – Vol. 33 – 2007