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Revue internationale d'écologie méditerranéenne Mediterranean ...

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Discussion<br />

Caractéristiques des variables<br />

biophysico-chimiques des sols<br />

La texture des sols étudiés (figure 3) est à<br />

43 % limono-sableuse. En moyenne la porosité<br />

totale est élevée (> 60 %) (tableau 3). Ces<br />

sols sont classés comme des sols poreux<br />

(Baize et Jabiol 1995). Malgré la disparité des<br />

taux obtenus au niveau des échantillons ou<br />

des stations d’étude (tableau 3), la zone reste<br />

calcaire du fait de l’origine calcaire de la<br />

roche mère de cette région (Mebarki 1984).<br />

Ce taux élevé de calcaire peut expliquer, en<br />

outre, le pH légèrement alcalin (Anonyme,<br />

1987) (tableau 3) et la porosité élevée (Duthil,<br />

1971). Nous pouvons considérer (tableau 3)<br />

qu’en moyenne les sols sont minéralisés à<br />

faible taux de matière organique (Anonyme<br />

1987). En effet, les prises étudiées se localisent<br />

à environ 50 cm de l’oued, d’où leurs sols<br />

sont souvent lessivés et les détritus emportés<br />

par le flux d’eau.<br />

L’étude de l’état du peuplement lombricien a<br />

montré que la densité est moyenne (tableau 3)<br />

et la biomasse est estimée à 229 g/m² soit 2 t<br />

de lombriciens à l’hectare, ce qui représente<br />

une masse vive très élevée (Bouché 1975).<br />

La teneur moyenne dans le sol du CdS est de<br />

5,71 ± 0,72 ppm (tableau 4). Ainsi, les sols<br />

sont considérés comme intoxiqués et impropres<br />

aux cultures. Pour le plomb, la teneur est<br />

alarmante (UNEP 1994). Par contre, le Cu et<br />

le Zn ne semblent pas contaminants (Cottonie<br />

1983 ; Baize 2001).<br />

Les bioteneurs moyennes de CdV, CuV, PbV<br />

et ZnV sont respectivement de 15,38 ± 1,72 ;<br />

1,86 ± 0,55 ; 24,46 ± 3,57 et 565,39 ± 8,39<br />

ppm (tableau 4). Les teneurs sont surtout élevées<br />

pour le Cd et le Zn. Les bioteneurs des<br />

éléments traces dans les vers de terre donnent<br />

une indication de la fraction biologiquement<br />

circulante de ces éléments et par conséquent<br />

de la quantité qui rentre dans la chaîne alimentaire<br />

(Abdul Rida 1992 ; Abdul Rida et<br />

Bouché 1995). Les concentrations des vers de<br />

terre en éléments métalliques reflètent en partie<br />

les teneurs et/ou niveau de contamination<br />

des sols en ces éléments. Ainsi, ils peuvent<br />

être utilisés comme des indicateurs de la biodisponibilité<br />

(Bamgbose 2000). Toutefois une<br />

bioteneur faible ne signifie pas un risque écologique<br />

négligeable, en effet même si la<br />

teneur en plomb dans le sol est élevée<br />

(tableau 4), le danger existe mais le risque de<br />

ecologia mediterranea – Vol. 33 – 2007<br />

Apport des lombriciens à l’estimation des éléments traces (Cd, Cu, Pb et Zn)…<br />

transfert reste faible. Par ailleurs, il apparaît<br />

que les taxons étudiés n’ont pas le même<br />

comportement vis-à-vis des éléments traces<br />

(tableau 5), les résultats de l’ANOVA à 1 facteur<br />

(tableau 6) confirment que les espèces<br />

accumulent différemment (Gish et al. 1973 ;<br />

Ireland 1983 ; Ma et al. 1983 ; Morgan et al.<br />

1991 et 1993 ; Abdul Rida 1992 et 1996a ;<br />

Marinussen 1997).<br />

Interactions entre bioteneurs<br />

dans les vers de terre<br />

et les teneurs dans le sol<br />

Le fait que les régressions soient effectuées,<br />

sur l’ensemble des espèces confondues, limite<br />

notre interprétation. Toutefois, l’examen des<br />

courbes de régression des éléments traces<br />

montre que la bioteneur en cadmium CdV<br />

n’est expliquée qu’à 7 % par les teneurs dans<br />

les sols CdS (figure 4a), bien que la liaison<br />

soit positive et significative entre le CdV et le<br />

CdS (r = 0,255, p < 0,05). Ainsi, plusieurs<br />

études ont montré l’influence des facteurs<br />

édaphiques sur les teneurs lombriciennes en<br />

éléments traces métalliques tels que le calcium<br />

et la matière organique (Ma 1982 ;<br />

Abdul Rida 1992 ; Marinussen 1997 ; Bamghose<br />

et al. 2000). La variation expliquée par<br />

la teneur en cuivre dans le sol est de 44 %<br />

(figure 4b). Vu la nature de la relation entre<br />

CuV/CuS, il semble que les vers de terre assimilent<br />

assez bien cet élément, en effet, les<br />

bioteneurs en CuV augmentent d’une manière<br />

très significative. Par ailleurs, la bioteneur du<br />

Pb dans les vers de terre (V) est corrélée<br />

linéairement à la présence du Pb dans le sol<br />

(S) ; le coefficient de variation est alors de<br />

58 % (figure 4c). Pour ce qui est du zinc, il<br />

semble que jusqu’à une certaine teneur<br />

(250 ppm), l’ajustement est franchement<br />

linéaire (r = 0,89, p < 0,01). Ainsi, Van Hook<br />

(1974) affirme que les lombriciens concentrent<br />

le Zn jusqu’à huit fois la teneur dans le<br />

sol. Toutefois (figure 4d), au-delà de 250 ppm<br />

la tendance décroissante de la droite pourrait<br />

être due à la population juvénile analysée.<br />

Concernant le classement des stations<br />

d’étude, il en ressort un effet station pour tous<br />

les éléments étudiés et quel que soit le compartiment<br />

(sol et vers de terre). En revanche,<br />

pour l’effet intrastation (position = A, B, C)<br />

la différence n’est significative que pour le<br />

CdS, CdV, PbS, ZnS et ZnV (tableau 4). Nous<br />

pouvons observer que les stations en aval<br />

(décharge, Palma, Cirta, Bencherggui, Ham-<br />

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