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Revue internationale d'écologie méditerranéenne Mediterranean ...

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arbustes qui ne concurrencent que faiblement<br />

le chêne liège.<br />

Évolution floristique de la succession<br />

Le gradient dynamique est illustré à travers<br />

l’évolution du contenu floristique des relevés<br />

des quatre stades retenus. La richesse floristique<br />

correspond au nombre d’espèces rencontrées<br />

dans chacun des quatre sites étudiés<br />

au printemps 2001 (richesse stationnelle). Les<br />

variations observées pour les quatre stades<br />

sont présentées dans la figure 4.<br />

La richesse stationnelle est maximale huit<br />

mois après incendie (115 espèces), et représente<br />

80 % du cortège floristique total recensé<br />

pour les différentes suberaies (145 espèces).<br />

Les activités physiologiques des plantes sont<br />

accélérées, grâce aux conditions stationnelles<br />

favorables (ouverture du milieu, richesse du<br />

sol en matière organique et germination d’espèces<br />

stimulées par le feu). L’expression<br />

maximale des espèces peut également être<br />

observée au cours de la deuxième année après<br />

le passage du feu (Trabaud 1993).<br />

Cette richesse diminue à 87 espèces huit ans<br />

après feu soit 60 % de la richesse totale et<br />

72 espèces au stade 18 ans (50 % de la<br />

richesse totale). Au stade mature, plus de 50<br />

ans sans perturbation, on note encore la disparition<br />

de 14 espèces pour une richesse stationnelle<br />

de 59 espèces (40 % de la richesse<br />

totale).<br />

La diminution progressive de la richesse floristique,<br />

au cours de la succession, a été rapportée<br />

pour la plupart des phytocénoses <strong>méditerranéenne</strong>s<br />

quel que soit le facteur de<br />

perturbation (feu, pâturage et abandon de<br />

cultures) (Tatoni & Roche 1994 ; Noy-Meir<br />

1995 ; Debussche et al. 1996). Ce schéma<br />

Figure 4 – Richesse floristique des quatre sites<br />

d’étude.<br />

Figure 4 – Floristic richness of the four study sites.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 33 – 2007<br />

Évolution floristique des suberaies incendiées dans la région d’El Kala (NE Algérie)<br />

classique est également observé dans la présente<br />

étude, où l’évolution floristique de la<br />

suberaie incendiée, d’abord très riche et diversifiée,<br />

diminue et devient de plus en plus<br />

homogène. L’homogénéisation est rapidement<br />

atteinte au cours des stades intermédiaires<br />

(8 ans et 18 ans) pour aboutir à un milieu<br />

forestier typique après 50 ans d’évolution<br />

post-incendie.<br />

Émergence floristique<br />

de la succession<br />

L’évolution du cortège floristique initial<br />

observé lors du premier stade, du deuxième<br />

stade et du troisième stade vers un cortège floristique<br />

typique de la suberaie est illustrée par<br />

le calcul de l’indice d’émergence (Trabaud &<br />

Lepart 1981). Cet indice exprime le pourcentage<br />

d’espèces communes entre les trois<br />

stades (herbacé, arbustif et préforestier) de la<br />

succession d’une part, et le stade mature ou<br />

forestier d’autre part. Cet indice est exprimé<br />

par le rapport du nombre d’espèces communes<br />

entre deux stades dynamiques sur le<br />

nombre total des espèces du site témoin (stade<br />

50 ans). Il est calculé à partir des données du<br />

tableau 1 et les résultats exprimés en pourcentage<br />

sont illustrés par la figure 5.<br />

Les pourcentages obtenus (67 % à 8 mois,<br />

82 % à 8 ans et 100 % à 18 ans) confirment<br />

bien l’hypothèse d’un retour rapide du cortège<br />

floristique vers l’état initial avant le passage<br />

du feu. Trabaud & Lepart (1981) montrent<br />

que cinq ans après le passage du feu dans une<br />

cocciféraie, l’indice d’émergence est de<br />

100 %.<br />

Ces résultats permettent de conclure que le<br />

processus d’évolution floristique est bien<br />

enclenché au sein des différents sites étudiés.<br />

Figure 5 – Émergence floristique des sites brûlés<br />

vers la subéraie mature.<br />

Figure 5 – Floristic emergence of the burnt sites<br />

towards the mature cork oak forest.<br />

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