C. Directive sur les clauses contractuelles abusives 93/13/CEE
C. Directive sur les clauses contractuelles abusives 93/13/CEE
C. Directive sur les clauses contractuelles abusives 93/13/CEE
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Compendium de Droit de la consommation<br />
Analyse comparative<br />
C. <strong>Directive</strong> relative aux <strong>clauses</strong> contractuel<strong>les</strong> <strong>abusives</strong><br />
(<strong>93</strong>/<strong>13</strong>)<br />
• Le rapport entre le principe de bonne foi et le critère du « déséquilibre » demeure<br />
incertain. Ces deux critères doivent-ils être considérés comme cumulatifs, alternatifs,<br />
ou dans le sens que toute clause qui crée un déséquilibre significatif est<br />
systématiquement contraire à l’exigence de bonne foi ?<br />
• L’expression déséquilibre « significatif » a posé des problèmes dans la me<strong>sur</strong>e où il<br />
est difficile de déterminer si ce terme signifie que le déséquilibre est important<br />
(extrêmement significatif suivant une évaluation concrète) ou évident (suivant une<br />
évaluation de sa perception externe).<br />
• La directive ne précise pas quelle est la nature juridique de l’Annexe. Des précisions à<br />
cet égard ont été effectuées pour la première fois dans l’arrêt de la CJCE dans l’affaire<br />
C-478/99 24 ;<br />
• La formulation de l’Art. 6(1) (conséquences du caractère abusif) ne reflète pas l’état<br />
de la jurisprudence de la CJCE (C-240/98 to C-244/98 - Océano 25 ; C-473/00 -<br />
Cofidis 26 ); C-168/06 – Mostaza Claro 27 .<br />
Le principe de transparence posé par l’Art. 5 de la <strong>Directive</strong> <strong>93</strong>/<strong>13</strong> révèle certaines ambiguïtés<br />
significatives:<br />
• La transparence est exigée à l’Art. 5 « dans le cas des contrats dont toutes ou certaines<br />
<strong>clauses</strong> proposées au consommateur sont rédigées par écrit ». Cette formulation<br />
soulève la question de savoir si cette exigence de transparence s’applique aussi aux<br />
contrats conclus oralement (voir <strong>sur</strong> ce point le considérant no.11).<br />
• La directive n’indique pas expressément si le professionnel a l’obligation de fournir ou<br />
de mettre à disposition le document contenant <strong>les</strong> <strong>clauses</strong> dans <strong>les</strong> cas où le contrat est<br />
écrit normalement.<br />
• La directive ne précise pas (à l’exception de la règle contra proferentem) quel<strong>les</strong> sont<br />
<strong>les</strong> conséquences du manque de transparence. Ainsi il n’est pas déterminé si la<br />
transparence est une condition de l’insertion des <strong>clauses</strong>, si <strong>les</strong> <strong>clauses</strong> non<br />
24<br />
Arrêt de la CJCE du 7 mai 2002, C-478/99 – Commission des Communautés Européennes c. Royaume de<br />
Suède [2002] Rec. I-04147. V. infra, Partie 2 C.IV.3.a.<br />
25<br />
Arrêt de la CJCE du 27 juin 2000, Affaires Jointes C-240/98 à C-244/98 - Océano Grupo Editorial SA c.<br />
Murciano Quintero [2000] Rec. I-04941.<br />
26<br />
Arrêt de la CJCE du 21 novembre 2002, C-473/00 - Cofidis c. Fredout [2002] Rec. I-10875.<br />
27<br />
Arrêt de la CJCE du 26 octobre 2006, C-168/05 – Elisa María Mostaza Claro c. Centro Móvil Milenium SL<br />
(non publié); v. infra, Partie 2 C.IV.4.a.<br />
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