QUI EST VRAIMENT ANGELA MERKEL? - La Tribune
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VENDREDI 17 MAI 2013 LA TRIBUNE<br />
TERRITOIRES / FRANCE 17<br />
<strong>La</strong> Bretagne s’amarre au<br />
port numérique mutualisé<br />
LOGISTIQUE Pour gérer le trafic et les données administratives<br />
de manière plus ecace, la Région Bretagne met en œuvre son port<br />
numérique. D’ici à 2014, ce système d’information portuaire<br />
dématérialisé mutualisera les données des ports de Lorient, Brest et<br />
Saint-Malo. Un plus pour la compétitivité de l’ensemble de la filière.<br />
PASCALE PAOLI-LEBAILLY<br />
Regrouper sur un<br />
même serveur toutes<br />
les données administratives<br />
et de renseignements<br />
non confidentielles<br />
(tonnages, douanes,<br />
accostage, statistiques…) sur les<br />
ports de Lorient, Brest et Saint-<br />
Malo : c’est le chantier auquel s’attelle<br />
la Région Bretagne pour 2014.<br />
En mutualisant des données<br />
jusqu’alors éparpillées par secteur<br />
d’activité, le port numérique de<br />
Bretagne doit à terme faciliter la<br />
tâche des douanes, des gestionnaires<br />
portuaires, des capitaineries<br />
mais aussi des importateurs et des<br />
bateaux entrants.<br />
« Il s’agit de rendre plus ecace la<br />
gestion du trafic et des opérations<br />
administratives, souligne Gérard<br />
<strong>La</strong>hellec, vice-président chargé de<br />
la mobilité et des transports au<br />
conseil régional. Là où l’on met<br />
17 heures actuellement, il n’en faudra<br />
que deux. »<br />
Concrètement, le port numérique<br />
va permettre aux diérents acteurs<br />
de dématérialiser l’ensemble des<br />
procédures administratives et commerciales<br />
s’appliquant à leurs trafics,<br />
en entrée comme en sortie. À<br />
l’arrivée, se profile un gain en productivité<br />
et en compétitivité, ainsi<br />
qu’une meilleure insertion dans la<br />
chaîne logistique et de transport<br />
européenne, voire mondiale. Avec<br />
le port numérique, les places portuaires<br />
bretonnes respecteront<br />
aussi l’obligation européenne de<br />
mise en place prévue d’un guichet<br />
unique portuaire en 2015 entre les<br />
diérents membres de l’UE.<br />
À la suite de l’Acte II de la décentralisation,<br />
la Région Bretagne est<br />
devenue propriétaire et autorité<br />
portuaire des ports de commerce<br />
de Brest, Lorient et Saint-Malo le<br />
1 er janvier 2007. Depuis 2010, elle<br />
Le port de Brest bénéficie d’un programme d’investissement<br />
régional de 160 M€ sur dix ans. [MICHEL SETBOUN/AFP]<br />
a adopté une stratégie fondée sur<br />
le rôle pivot des ports dans la<br />
logistique des filières économiques<br />
bretonnes.<br />
LE CHOIX STRATÉGIQUE<br />
DU MAILLAGE DES DONNÉES<br />
L’accélération du passage de la<br />
marchandise dans les ports grâce<br />
à un système d’information numérique<br />
participe de cette politique<br />
de modernisation.<br />
Dans cette procédure, la Bretagne,<br />
qui est assistée par la société<br />
de conseil et informatique en logistique,<br />
Marseille Gyptis International<br />
(MGI), a investi dans des études<br />
de faisabilité : 49 000 euros ht pour<br />
une étude financière et juridique,<br />
74 000 euros ht pour une étude<br />
technique. Outre les moyens<br />
humains internes qui seront<br />
alloués à ce projet, la Région prendra<br />
aussi en charge la réalisation du<br />
logiciel dont le montant n’est pas<br />
encore chiré.<br />
« Des ports numériques, gérés par<br />
des prestataires, existent à Marseille,<br />
Bordeaux Le Havre. <strong>La</strong><br />
Bretagne a choisi un système de<br />
mutualisation des données, qui<br />
s’appuie sur les besoins et la spécificité<br />
bretonne de nos ports. Ceux-ci<br />
sont de petite taille. Or, si la Région<br />
n’organise pas le maillage des données,<br />
le port numérique n’existera<br />
pas de manière efficace », assure<br />
Gérard <strong>La</strong>hellec.<br />
Via cette avancée technologique,<br />
la Bretagne veut pousser le futur<br />
développement de ses trois places<br />
portuaires dans un contexte d’inflation<br />
des obligations relatives à<br />
la traçabilité et à la sécurité du<br />
transport de marchandises.<br />
Jalouse de ses prérogatives et<br />
missions, ne voulant « devenir<br />
l’appendice de personne », la<br />
Région mise sur l’activité portuaire<br />
pour développer l’économie régionale<br />
: 50 % de son activité portuaire<br />
est réalisée à Lorient, spé-<br />
cialisé dans le vrac agroalimentaire<br />
et deuxième port de pêche français,<br />
tandis que Brest s’est orienté<br />
vers les containers. Elle participe<br />
aussi aux projets d’investissement<br />
des ports de Rosco et de Saint-<br />
Brieuc, et mise sur la complémentarité<br />
avec le futur aéroport de<br />
Notre-Dame-des-<strong>La</strong>ndes et le port<br />
de Nantes-Saint-Nazaire.<br />
LES MOYENS D’UNE<br />
AMBITION <strong>QUI</strong> S’AFFIRME<br />
Au fil des années, les ambitions<br />
portuaires bretonnes ont gonflé en<br />
proportion des sommes investies :<br />
15 millions d’euros engagés par<br />
l’État de 1997 à 2007, 82 millions<br />
d’euros déployés ces cinq dernières<br />
années par la Région (budget global<br />
2013 de 1,3 milliard d’euros).<br />
<strong>La</strong> Région Bretagne participe<br />
ainsi à hauteur de 30 à 40 millions<br />
d’euros à la rénovation des ports de<br />
Lorient (aménagement de la rive<br />
gauche du Scor ), de Saint-Malo<br />
(réorganisation des espaces portuaires<br />
au profit des entreprises<br />
implantées sur le port) et de Brest<br />
(amélioration des profondeurs des<br />
accès et adaptation des quais aux<br />
gros navires). Le programme d’investissement<br />
sur Brest s’élève à<br />
160 millions d’euros sur dix ans.<br />
« Tous les flux ont leur place en<br />
Bretagne et nous prospectons<br />
toutes les filières, poursuit Gérard<br />
<strong>La</strong>hellec. L’accroissement du trafic<br />
et de l’activité de commerce est bon<br />
pour l’économie régionale et pour<br />
le développement durable. Dans<br />
cette optique, il était indispensable<br />
de se doter d’un port numérique. »<br />
Et dans un contexte de forte<br />
volatilité des règles du commerce,<br />
c’est également une manière de<br />
fidéliser les clients.<br />
Repères<br />
L’ACTIVITÉ DES PORTS BRETONS<br />
7,6 MILLIONS DE TONNES ( Les<br />
marchandises transportées en<br />
2011, avec un fort développement<br />
du secteur de l’agroalimentaire<br />
et des containers.<br />
4 500 EMPLOIS ( recensés<br />
dans le transport maritime.<br />
645 EMPLOIS ( occupés<br />
dans la réparation navale.<br />
5 171 EMPLOIS DIRECTS ( civils<br />
et militaires, répertoriés<br />
dans la construction navale.<br />
1 157 163 PASSAGERS ( ont<br />
transité par Saint-Malo en 2011,<br />
dont 33 326 croisiéristes (+ 94, 8 %).