QUI EST VRAIMENT ANGELA MERKEL? - La Tribune
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© GAUTIER STEPHANE © JEROME DELAHAYE<br />
LA TRIBUNE VENDREDI 17 MAI 2013<br />
Dans les entreprises du paysage, la moyenne d’âge est de 35 ans<br />
et le niveau de formation est en constante augmentation.<br />
UNE FILIÈRE <strong>QUI</strong><br />
CRÉE DE L’EMPLOI<br />
Métiers Les perspectives d’embauche sont<br />
nombreuses dans un secteur qui participe<br />
à consolider le tissu économique de proximité.<br />
<strong>La</strong> filière du végétal représente<br />
quelque 160 000 emplois en<br />
France. Près de la moitié des salariés<br />
travaillent dans les entreprises<br />
du paysage (85 050 actifs), 25 000<br />
dans des entreprises de production de végétaux.<br />
Une caractéristique essentielle de ces<br />
emplois est d’être locaux, donc dédiés au<br />
tissu économique de proximité. Ces salariés<br />
sont plutôt jeunes (la moyenne d’âge dans les<br />
entreprises du paysage est de 35 ans) et 90 %<br />
des employés travaillent dans des sociétés de<br />
moins de cinq collaborateurs. Le niveau de<br />
formation est en constante augmentation,<br />
notamment dans les entreprises du paysage,<br />
où la proportion de salariés qualifiés est passée<br />
de 23 % en 2004 à 26 % en 2010. Certes,<br />
cela peut paraître faible par rapport à d’autres<br />
JACQUES PÉLISSARD<br />
PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DES MAIRES DE FRANCE (AMF)<br />
« la ville est un<br />
espace où la nature<br />
a toute sa place »<br />
Le président de l’AMF, député du<br />
Jura, maire de Lons-le-Saulnier, est<br />
un ardent défenseur du végétal dans<br />
la cité. Il s’en explique à <strong>La</strong> <strong>Tribune</strong>.<br />
( LA TRIBUNE – Quelle importance<br />
les maires des villes de France accordent-ils<br />
à la présence du végétal<br />
dans la cité ?<br />
JACQUES PÉLISSARD – Aujour d’hui,<br />
plus de 80 % de la population française<br />
vit en milieu urbain. De nombreuses<br />
enquêtes ou sondages,<br />
réalisés ces dernières années, démontrent<br />
l’importance pour les<br />
habitants de la nature en ville. Le<br />
végétal permet, en eet, de créer au<br />
cœur des paysages urbains des espaces<br />
ouverts, comme des respirations<br />
qui rappellent que la ville ne<br />
se substitue pas à la nature, mais<br />
doit se conjuguer avec elle.<br />
( LA TRIBUNE – Comment inciter<br />
les responsables de ces villes à mieux<br />
intégrer le végétal dans leurs projets ?<br />
Des paysagistes prennent bien souvent<br />
part à la conception des projets<br />
d’aménagement des espaces<br />
urbains pour une meilleure intégration<br />
du végétal en ville. Il n’en<br />
demeure pas moins que de nombreux<br />
maires peuvent méconnaître<br />
l’étendue de ce métier, ses compétences<br />
et ses qualifications. Il serait<br />
intéressant de les sensibiliser à<br />
cette dimension professionnelle, en<br />
travaillant sur la plus-value végétal-paysage.<br />
Néanmoins, des progrès<br />
en la matière<br />
ont été accomplis<br />
ces dernières années.<br />
Par exemple,<br />
la Charte des<br />
maires pour l’environnement,élaborée<br />
par l’AMF en<br />
2007, encourage<br />
les élus à protéger la biodiversité en<br />
mettant en œuvre des actions variées<br />
liées notamment au développement<br />
des espaces verts dans les<br />
zones urbanisées.<br />
( LA TRIBUNE – Comment le végétal<br />
s’inscrit-il dans les enjeux futurs de<br />
l’urbanisation et de la création des<br />
pôles métropolitains ?<br />
Au-delà des enjeux de loisirs et<br />
d’esthétique, le végétal constitue un<br />
élément essentiel du développement<br />
durable en milieu urbain. Ces<br />
dernières années, les diérents travaux<br />
nationaux (Grenelle de l’environnement<br />
et Conférence environnementale<br />
de 2012) ont démontré<br />
l’importance de lier les actions<br />
d’aménagement et de développement<br />
durable des territoires. Ainsi,<br />
filières, mais la tendance à l’amélioration des<br />
compétences est réelle de même que le besoin<br />
en cadres techniques et en ingénieurs<br />
spécialisés. 19 % des entreprises avaient, en<br />
2010, procédé à des investissements en formation<br />
au-delà de l’obligation légale.<br />
QUATRE ENTREPRISES SUR DIX<br />
ONT DU MAL À RECRUTER<br />
De véritables centres d’excellence en matière<br />
de formation se sont développés en<br />
France, comme Hortithèque à Fauville-en-<br />
Caux, un établissement public du ministère<br />
de l’Agriculture, mais aussi un centre de formation<br />
aux métiers de l’horticulture, du paysage<br />
et du commerce en animalerie et en<br />
jardinerie, avec un Centre de formation<br />
d’apprentis (CFA) et un centre de formation<br />
professionnelle pour adultes (CFPPA). Néanmoins,<br />
beaucoup d’entreprises de la filière<br />
éprouvent des dicultés à recruter des salariés<br />
de niveau agent de maîtrise ou cadre.<br />
Dans le secteur des entreprises du paysage,<br />
près de quatre sociétés sur dix indiquent des<br />
dicultés à recruter (étude de l’Union nationale<br />
des entreprises du paysage). Il faut souligner<br />
en outre l’importance que jouent les<br />
entreprises de la filière en matière d’insertion<br />
des jeunes.<br />
Afin d’attirer les vocations et de favoriser le<br />
recrutement, Val’hor a lancé de nombreuses<br />
initiatives de valorisation des métiers et des<br />
savoir-faire comme son soutien au comité<br />
français des Olympiades des métiers, le<br />
concours Innovert dans le cadre du salon du<br />
végétal, le parrainage du Carré des Jardiniers<br />
du salon Paysalia, son action dans le domaine<br />
de la reconnaissance des végétaux (lire cicontre)<br />
ou son site Web Ton avenir en vert.<br />
<strong>La</strong> filière du paysage est donc en mutation.<br />
Ses besoins évoluent à mesure que les technologies<br />
progressent. Les métiers d’entrepre-<br />
la ville de demain doit, dès aujourd’hui,<br />
répondre à des objectifs<br />
de lutte contre les changements<br />
climatiques, contre un étalement<br />
urbain sans maîtrise et sans<br />
contrôle et assurer la protection de<br />
la biodiversité.<br />
«<strong>La</strong> cité de demain<br />
doit répondre,<br />
dès aujourd’hui,<br />
à des objectifs<br />
de biodiversité. »<br />
Dans ce cadre,<br />
la place du végétal<br />
permet de<br />
constituer une<br />
vision intégrée,<br />
à la fois environnementale<br />
et durable de la<br />
conception des futurs projets d’urbanisation<br />
des espaces.<br />
Nous pouvons citer deux exemples<br />
concrets permettant d’inscrire le<br />
végétal dans les projets d’urbanisation.<br />
Le premier, ce sont les travaux<br />
réalisés ces dernières années sur la<br />
trame verte et bleue. L’AMF a ainsi<br />
porté une attention toute particulière<br />
à sa mise en œuvre opérationnelle<br />
prévue dans le cadre des engag<br />
e m e n t s d u G renelle d e<br />
l’environnement. Cette trame verte<br />
et bleue a pour objectif d’assurer<br />
une continuité biologique entre les<br />
grands ensembles naturels pour<br />
permettre notamment la circulation<br />
des espèces naturelles. <strong>La</strong> végétalisation<br />
des villes et pôles métropolitains<br />
tient à cet effet un rôle<br />
important pour répondre à ces ob-<br />
CITÉ VERTE<br />
5<br />
neur du paysage, de producteur de végétaux<br />
pour ne parler que d’eux sont en train de<br />
connaître de nombreuses évolutions techniques,<br />
qu’il s’agisse de méthodes de culture<br />
ou d’entretien des végétaux, mais aussi de<br />
sélection d’espèces, de qualité des sols, de<br />
culture sans intrants. Les entreprises vont<br />
devoir se doter de véritables experts et techniciens<br />
et développer les filières d’excellence<br />
dans leurs métiers. Une façon d’accroître<br />
encore la valorisation du secteur et de le<br />
rendre plus séduisant pour les jeunes à la<br />
recherche d’une spécialisation. &<br />
FOCUS<br />
Le b.a.-ba<br />
du végétal<br />
Se lancer dans les métiers du paysage<br />
implique d’être capable de nommer<br />
les végétaux. Savoir que le hêtre est<br />
un Fagus sylvatica et que le Convallaria<br />
majalis désigne le muguet de<br />
mai… C’est dans ce but que Val’hor a<br />
soutenu le premier concours national<br />
de reconnaissance des végétaux qui<br />
s’est tenu dans le cadre du salon Paysalia.<br />
Cette épreuve a pour objectif de<br />
promouvoir la connaissance de la<br />
botanique, de valoriser ses formations<br />
et ses métiers. Les participants<br />
au concours doivent reconnaître,<br />
pour les niveaux les plus élevés,<br />
40 plantes en 90 minutes ; sa deuxième<br />
édition est programmée en<br />
décembre 2013, à Lyon. &<br />
jectifs. Le deuxième exemple, ce<br />
sont les initiatives développées par<br />
Val’hor, telles que les Victoires du<br />
paysage, qui constituent une base<br />
d’exemples intéressants de partenariats<br />
réussis entre communes et<br />
professionnels du paysage dans la<br />
réalisation de projets d’aménagement<br />
paysager.<br />
( LA TRIBUNE – Que faudrait-il faire<br />
pour soutenir davantage la filière française<br />
du paysage ?<br />
L’AMF participe à de nombreux<br />
travaux en cours visant à favoriser<br />
l’insertion paysagère des bâtiments<br />
et, de manière plus générale,<br />
le renforcement des liens entre les<br />
villes et la nature. Ainsi, la prise de<br />
conscience généralisée des élus de<br />
l’importance des services rendus<br />
par la nature devrait les encourager<br />
à faire appel davantage à des<br />
professionnels du paysage. Cela<br />
passe par une plus grande communication<br />
rappelant à tous les acteurs<br />
concernés que la ville n’est<br />
pas une frontière sur laquelle<br />
s’arrête la nature mais constitue,<br />
bien au contraire, un espace où la<br />
nature s’intègre et a toute sa place.<br />
Ce lien essentiel fonde le besoin,<br />
de plus en plus ressenti par les<br />
équipes municipales et leurs services,<br />
d’un rapprochement fort<br />
entre eux et la filière du paysage. &