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QUI EST VRAIMENT ANGELA MERKEL? - La Tribune

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20<br />

TERRITOIRES / INTERNATIONAL<br />

Liverpool vend des logements<br />

sociaux délabrés pour une livre !<br />

NOUVEAU ET<br />

INTÉRESSANT<br />

Le<br />

millier<br />

de résidents qui se<br />

sont portés candidats<br />

à l’acquisition d’une<br />

maison à une livre<br />

s’engagent à la rénover<br />

selon des critères<br />

gouvernementaux.<br />

TRISTAN DE BOURBON, À LONDRES<br />

<strong>La</strong> municipalité de Liverpool<br />

a trouvé un bon moyen<br />

p o u r n e p a s rénove r<br />

179 logements sociaux délabrés :<br />

elle vendra 20 d’entre eux pour<br />

une livre (1,50 euro) à « des résidents<br />

de la ville ayant une activité<br />

ou à des gens qui y travaillent » et<br />

donnera la majorité des autres à<br />

une association de la région<br />

spécialisée dans l’amélioration de<br />

quartiers.<br />

« Nous recherchons des manières<br />

innovantes pour réhabiliter des<br />

logements et pour attirer les gens<br />

dans nos quartiers, a expliqué Ann<br />

O’Byrne, membre du départe-<br />

ment logement de la municipalité.<br />

L’objectif est d’accélérer la rénovation<br />

de logements, d’investir dans<br />

le futur de nos communautés et de<br />

faire tout notre possible pour orir<br />

des logements à un tarif abordable<br />

et de bonne qualité aux gens qui en<br />

ont le plus besoin. » Leur rénovation<br />

coûterait environ 10 millions<br />

de livres.<br />

Pour devenir propriétaires, les<br />

c a n d i d a t s a u x m a i s o n s<br />

mitoyennes à une livre, en majorité<br />

construites avant 1919 et<br />

ON EN PARLE À BRUXELLES<br />

Des milliers de logements sociaux britanniques sont inhabités faute<br />

de moyens pour les rénover. [IAN FORSYTH/AFP]<br />

toutes situées à proximité du<br />

centre-ville, devront rénover leur<br />

logement selon des critères gouvernementaux<br />

: « Être dans un état<br />

de réparation raisonnable, disposer<br />

de services et installations raisonnablement<br />

modernes et être isolé<br />

contre le froid afin de fournir un<br />

degré de confort thermique raisonnable<br />

», précisent les textes ociels.<br />

Les nouveaux propriétaires<br />

devront y loger pendant cinq ans,<br />

durée pendant laquelle aucune<br />

location ne sera autorisée. « Le<br />

LE CARNET DE NOTRE CORRESPONDANTE, FLORENCE AUTRET<br />

dépôt des offres a pris fin lundi<br />

6 mai, nous a-t-on expliqué à la<br />

mairie. Nous en avons reçu environ<br />

un millier. Nous les étudions avec<br />

pour objectif de signer les contrats<br />

en juin. »<br />

L’association locative Riverside<br />

Group rénovera la plupart des<br />

maisons restantes avant de les<br />

mettre en vente à des prix inférieurs<br />

de 25 % à ceux du marché.<br />

Elle n’en est pas à son coup d’essai,<br />

puisque 250 autres logements ont<br />

déjà été vendus de la même<br />

Après l’auberge espagnole, la gasthaus bavaroise<br />

C ’était<br />

en 2002. Cédric Klapisch nous<br />

régalait de ses histoires d’étudiants<br />

sages et polyglottes auxquels une<br />

modeste bourse européenne permettait<br />

de découvrir la belle Barcelone en<br />

même temps que la vie. L’Auberge espagnole reste à ce<br />

jour un admirable film de propagande européenne<br />

involontaire dont n’auraient même pas osé rêver les<br />

technocrates bruxellois. Une divine surprise ! Hélas,<br />

ces dernières années, les Wendy, Soledad, <strong>La</strong>rs, Tobias<br />

et autres Isabelle ont eu de quoi perdre leur insouciance.<br />

L’Europe ploie sous le remords d’une cohorte<br />

de près d’un demi-million de jeunes au chômage en<br />

Espagne, lesquels s’ajoutent aux 730 000 Français et<br />

aux quatre autres millions sur le reste du continent.<br />

À L’HEURE DU SOUS-EMPLOI DE MASSE, le<br />

moment est plutôt venu de vanter les mérites de la<br />

gasthaus bavaroise. Viviane Reding s’y attelle avec<br />

certes moins de poésie que Klapisch, mais avec un certain<br />

sens pratique… et l’espoir de devenir la prochaine<br />

présidente de la Commission européenne. « Un jeune<br />

de Madrid qui ne trouve pas de travail en Espagne, mais<br />

qui sait qu’il en trouvera à Berlin, pourquoi ne pas le<br />

laisser s’inscrire au chômage à Berlin pour y chercher<br />

du travail, tout en lui permettant de toucher ses alloca-<br />

Repères<br />

tions de la part de l’Espagne ? », se demandait la viceprésidente<br />

de la Commission européenne.<br />

Bruxelles propose d’étendre de trois à six mois la<br />

durée pendant laquelle un chômeur – par exemple –<br />

portugais peut percevoir ses allocations – au hasard –<br />

à Munich. C’est une manière assez peu glamour de<br />

célébrer la fête de l’Europe. Pour le « non-résident »<br />

qui s’est frotté au monde kaaïen de l’administration<br />

fiscale, sociale et communale de n’importe lequel des<br />

pays de l’Union européenne, cette modeste mesure<br />

peut sembler dérisoire. Mais rien n’interdit d’y trouver<br />

une lueur d’espoir.<br />

BERLIN N’A PAS LE CHOIX. Poussé par la nécessité,<br />

le gouvernement fédéral s’est lancé dans une véritable<br />

opération séduction pour attirer des jeunes qualifiés.<br />

Son Mittelstand comme ses services médicaux<br />

sourent d’un manque criant de personnel. Certaines<br />

régions industrielles sont littéralement sinistrées… à<br />

cause du manque de main-d’œuvre. « Ce n’est pas du<br />

plein-emploi, c’est du trop-emploi », se lamentait dans<br />

les colonnes du magazine ParisBerlin un entrepreneur<br />

de Bavière où le taux de chômage a baissé à… 3,3 %.<br />

Informaticiens, ingénieurs, infirmières du monde<br />

entier : vous êtes les bienvenus ! Tel est le message de<br />

l’étonnant site www.make-it-in-germany.com lancé<br />

179 ( C’est le nombre de maisons<br />

mitoyennes proposées par la<br />

municipalité. Construites avant<br />

1919, elles sont situées dans trois<br />

quartiers proches du centre-ville.<br />

20 ( maisons seront vendues à<br />

une livre. <strong>La</strong> majorité des autres<br />

seront données à une association<br />

locative, une poignée sera<br />

éventuellement mise en vente<br />

aux plus offrants.<br />

1 000 ( Liverpool entend remettre<br />

en état 1 000 logements sociaux au<br />

cours des trois prochaines années.<br />

LA TRIBUNE VENDREDI 17 MAI 2013<br />

manière ces dernières années.<br />

Une poignée de maisons, situées<br />

dans des rues où la plupart des<br />

logements sont déjà privatisés,<br />

pourrait également être vendue<br />

directement à des particuliers.<br />

Ces derniers devront les remettre<br />

en état selon les mêmes critères<br />

dans les douze mois suivant la<br />

signature de leur acquisition.<br />

À L’ORIGINE, UNE SÉRIE<br />

DOCUMENTAIRE DE LA BBC<br />

Ces initiatives sont nées après la<br />

diffusion d’une série documentaire<br />

de la BBC intitulée Le scandale<br />

britannique du logement, dans<br />

laquelle le présentateur déplorait<br />

l’existence dans le pays de milliers<br />

de logements sociaux inhabités<br />

depuis la fin de 2011. Plusieurs<br />

quartiers de Liverpool ont directement<br />

été montrés du doigt, ainsi<br />

que la volonté de la municipalité<br />

de détruire ces logements jugés<br />

insalubres alors que des dizaines<br />

de personnes se disaient prêtes à<br />

y vivre après les avoir remises en<br />

état. Devant la pression de l’opinion<br />

publique, la municipalité a<br />

accordé un contrat de rénovation<br />

à un promoteur immobilier privé,<br />

qui a fini par jeter l’éponge en<br />

octobre dernier. <strong>La</strong> ville a<br />

annoncé récemment qu’elle allait<br />

remettre en état 1 000 logements<br />

inhabités au cours des trois prochaines<br />

années. <br />

cette année. On y apprend non seulement comment<br />

perfectionner son allemand, mais aussi que la qualité<br />

de vie dans la République fédérale n’a rien à envier au<br />

reste de l’Europe. On y trouve surtout toutes les pistes<br />

pour prospecter. Les communicants de l’Agence allemande<br />

pour l’emploi ont pris soin de sélectionner<br />

quelques modèles aux types physiques explicitement<br />

extra-européens. <strong>La</strong> première puissance économique<br />

du continent se rêve en terre d’immigration globale.<br />

Les Grecs, Portugais, Italiens et autres Espagnols qui<br />

trouvent leur place sur le marché du travail allemand<br />

sont certes de plus en plus nombreux (33 000 personnes<br />

en 2012, selon l’Agence allemande pour l’emploi),<br />

mais rapportés à la pénurie de main-d’œuvre<br />

allemande d’un côté et au chômage sud-européen de<br />

l’autre, on est loin du compte. « Ce dont nous manquons<br />

encore, c’est d’un véritable marché européen du travail<br />

», regrette Viviane Reding.<br />

ELLE PARLE D’OR. De la simplification des<br />

démarches administratives à la formation en langues,<br />

en passant par la reconnaissance des diplômes, ce<br />

chantier n’est pas seulement une nécessité économique.<br />

C’est aussi une planche de salut politique à<br />

l’heure où la tentation du repli national n’a jamais été<br />

aussi grande. <br />

© DR

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