QUI EST VRAIMENT ANGELA MERKEL? - La Tribune
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LA TRIBUNE VENDREDI 17 MAI 2013<br />
miques et culturels que rendent les<br />
jardins et végétaux ; redonner ses<br />
lettres de noblesse à la connaissance<br />
des plantes ; renforcer la<br />
solidarité au sein des professionnels,<br />
concepteurs, producteurs,<br />
entrepreneurs. Enfin, le manifeste<br />
a élaboré 70 propositions<br />
concrètes pour une Cité verte, qui<br />
précisent et détaillent ces 10 actions<br />
prioritaires.<br />
<strong>La</strong> première partie de la mission<br />
d’origine a donc été menée<br />
à bien. Les pouvoirs publics ont<br />
été saisis à tous les niveaux, y<br />
compris à l’Élysée, puisque rien<br />
n’est possible dans ce domaine<br />
sans une mobilisation des plus<br />
hauts échelons de l’État.<br />
SENSIBILISER<br />
LES DÉCIDEURS LOCAUX<br />
Mais le développement du végétal,<br />
des espaces verts, des jardins<br />
est aussi une affaire de décisions<br />
locales. C’est la raison pour<br />
laquelle Val’hor, qui était déjà<br />
partenaire du 95 e Congrès des<br />
maires en novembre 2012, souhaite<br />
maintenant sensibiliser,<br />
sur le terrain, les décideurs économiques<br />
et les élus, en organisant<br />
une sorte de tour de France<br />
des métropoles, le Grand Tour<br />
FOCUS<br />
Première étape :<br />
Marne-la-Vallée<br />
Le 14 mai, Marne-la-Vallée accueille la première<br />
étape du Grand Tour Cité Verte. Presque une évidence<br />
pour une ville qui s'auto-proclame la métropole<br />
du développement durable. Elle a d’ailleurs<br />
lancé un certain nombre d’opérations<br />
exemplaires comme l’aménagement des berges<br />
et des pontons des bords de Marne. L’agglomération<br />
a mis au point un schéma de cohérence et<br />
d’orientation paysagère (SCOP), véritable outil<br />
stratégique de gestion du paysage, en combinant<br />
les enjeux environnementaux, culturels, sociaux<br />
et économiques.&<br />
© MYRIAM TISSERAND<br />
Cité Verte. Il se déroulera dans<br />
une dizaine des plus grandes<br />
villes françaises, la plupart<br />
d’entre elles se trouvant d’ailleurs<br />
au cœur de projets de pôles<br />
métropolitains. Dans chacune de<br />
ces villes, et dès le 14 mai à<br />
Marne-la-Vallée (lire ci-dessous),<br />
avec le concours de <strong>La</strong><br />
<strong>Tribune</strong>, des débats seront organisés<br />
avec les maires et les élus,<br />
les professionnels de la filière,<br />
les décideurs économiques, sous<br />
la houlette de Dominique<br />
Douard, président de Val’hor et<br />
d’Erik Orsenna, président du<br />
cercle Cité Verte. &<br />
Les berges de la Marne réaménagées<br />
pour revaloriser leur biodiversité.<br />
DR<br />
DR<br />
CITÉ VERTE<br />
3<br />
DOMINIQUE DOUARD<br />
PRÉSIDENT DE VAL’HOR<br />
« Notre filière insue<br />
beauté et bien-être »<br />
Entrepreneur du Paysage dans la<br />
région de Perpignan, Dominique<br />
Douard préside Val’hor, association<br />
interprofessionnelle de l’horticulture,<br />
du paysage et de la fleuristerie<br />
qui a lancé Cité Verte comme une<br />
démarche citoyenne. Il en explique<br />
les motivations et les résultats.<br />
( LA TRIBUNE – Pourquoi avezvous<br />
lancé cette initiative Cité Verte ?<br />
DOMINIQUE DOUARD – Nous<br />
avons créé Cité Verte avec l’idée que<br />
ce devait être l’aaire de l’interprofession<br />
du paysage, pour sensibiliser<br />
l’ensemble des acteurs publics, mais<br />
aussi l’opinion, sur la nécessité de<br />
promouvoir le végétal dans les villes,<br />
d’autant plus que dans les années qui<br />
viennent l’urbanisation va se poursuivre,<br />
des projets ambitieux pour<br />
constituer des pôles métropolitains<br />
sont en cours.<br />
Nous avons conçu Cité Verte comme<br />
une démarche de réflexion lancée<br />
par la profession mais ouverte à des<br />
personnalités extérieures, économistes,<br />
philosophes, sociologues,<br />
médecins, architectes, qui avaient un<br />
rapport ou des opinions sur la place<br />
du végétal dans l’espace urbain.<br />
J’insiste sur le fait que cette démarche<br />
est entièrement financée par<br />
l’interprofession, sans recours à des<br />
partenaires économiques, car nous<br />
voulions que cette initiative soit totalement<br />
prise en charge par ceux<br />
qui travaillent chaque jour sur le<br />
sujet, qu’ils soient paysagistesconcepteurs<br />
ou entrepreneurs, producteurs<br />
ou distributeurs de végétaux.<br />
Nous avons cherché une<br />
personnalité indépendante pour<br />
présider le cercle de réflexion Cité<br />
Verte. Erik Orsenna est à la fois économiste<br />
mais aussi grand connaisseur<br />
de nos métiers puisqu’il a présidé<br />
l’École nationale supérieure du<br />
paysage de Versailles.<br />
( LA TRIBUNE – Quel est aujourd’hui<br />
le fruit de ce travail ?<br />
Nous avons abouti à la rédaction<br />
d’un Manifeste pour une Cité Verte,<br />
énonçant dix actions prioritaires et<br />
70 propositions pour développer le<br />
végétal dans la ville. Il s’agit de mener<br />
une démarche d’intérêt général,<br />
au service du public. Les dix actions<br />
prioritaires sur lesquelles nous<br />
avons mis l’accent constituent le<br />
socle de notre mission, nous les<br />
avons présentées aux plus hautes<br />
autorités de l’État. Je ne vais pas<br />
toutes les citer, mais nous souhaitons,<br />
par exemple, que la recommandation<br />
de l’Agence européenne de<br />
l’environnement – chaque citoyen<br />
doit bénéficier, à moins de 300<br />
mètres de son habitation, d’un parc<br />
ou d’un jardin –, soit mise en œuvre.<br />
Nous ne voulons pas que le dialogue<br />
soit cantonné à Paris, entre les représentants<br />
de la profession et le gouvernement,<br />
mais qu’il s’enrichisse<br />
dans les régions et les territoires. <strong>La</strong><br />
façon dont se tisse la relation entre<br />
le citoyen et le végétal n’est pas la<br />
même partout en France, ni dans<br />
toutes les villes. C’est la raison pour<br />
laquelle nous organisons le Grand<br />
Tour Cité Verte. Il nous conduira<br />
dans dix villes qui seront demain au<br />
cœur de pôles métropolitains, au<br />
sein desquels la question du végétal<br />
se posera en termes nouveaux.<br />
( LA TRIBUNE – Que voulez-vous<br />
démontrer avec le Grand Tour Cité<br />
Verte ?<br />
L’objectif est de sensibiliser les décideurs<br />
locaux, élus, chefs d’entreprise,<br />
spécialistes de l’urbanisme, sur<br />
l’importance du végétal dans les<br />
villes, et sur le rôle essentiel qu’ils<br />
peuvent jouer dans le développement<br />
de la filière française du paysage.<br />
Nos voisins et concurrents<br />
européens, hollandais, allemands,<br />
italiens pour ne citer qu’eux, ont<br />
développé des filières d’exportation,<br />
des réseaux logistiques, des circuits<br />
de distribution, qui servent à diuser<br />
largement leurs productions sur le<br />
territoire français, alors qu’il y a<br />
quelques décennies, c’étaient les<br />
végétaux français qui conquéraient<br />
l’Europe. Nous voulons inverser la<br />
tendance actuelle.<br />
( LA TRIBUNE –Vous voulez donc que<br />
les collectivités achètent davantage<br />
français, lorsqu’il s’agit de végétaux ?<br />
Absolument. Nous croyons possible<br />
d’inverser les flux, en convainquant<br />
les acheteurs de limiter le recours<br />
aux importations, ce qui est bon<br />
pour le bilan carbone, bon pour<br />
l’emploi puisque l’argent public servirait<br />
moins à financer des importations<br />
et donc des destructions de<br />
postes en France. Avec une commande<br />
de 50 000 euros, je finance<br />
un emploi à temps plein pendant un<br />
an… PROPOS RECUEILLIS PAR<br />
PHILIPPE HOLLIER