22.11.2013 Views

Juliette Mesnil, sept. 2006 - Irma

Juliette Mesnil, sept. 2006 - Irma

Juliette Mesnil, sept. 2006 - Irma

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

II. Penser les usages<br />

La notion d’usage soulève de nombreuses interrogations, tout comme cela l’est<br />

concernant les médias, des points qui sont laissés dans l’ombre. Comment questionner ce<br />

terme ? Quel positionnement envisageons-nous adopter pour penser la notion d’usage ?<br />

L’usage ne concerne-t-il que le domaine des études en réception ? L’usage n’est-il pas un<br />

concept opératoire qui permet de mettre en lumière toute pratique productive ?<br />

1. La notion d’usage cantonnée<br />

aux études en réception ?<br />

L’évolution de la pensée communicationnelle, au regard des axiomatiques de<br />

recherche, indique un intérêt grandissant pour les études concernant les usages. En effet, les<br />

interrogations sur les usages en réception (notamment à travers les recherches des Cultural<br />

Studies, « Uses and gratification ») connaissent une effervescence dans les recherches en<br />

sciences de la communication. Elles se sont construites en opposition à une axiomatique de<br />

l’influence. Pourtant les études en réception reproduisent les travers qu’elles dénonçaient<br />

auparavant, qui était la prépondérance conférée à l’action de l’entité (émettrice), et ainsi la<br />

prééminence qui lui est accordée dans la relation communicationnelle. En s’intéressant de<br />

plus prêt à la notion d’usage, on a constaté que celle-ci était réservée, si ce n’est<br />

exclusivement, disons dans 99,9 % des cas, à l’étude des processus en réception.<br />

Les études concernant les processus de réception sont en vogue. Et leur<br />

importance dans le champ de la recherche détourne le regard d’une pratique productive.<br />

Il semble pourtant que l’usager peut être défini, du fait qu’il emploie un outil<br />

ou technique, qui n’est pas de sa propre création, mais dont il apporte une nouvelle<br />

production, par ses représentations et ses actions. Que l’on se place du point de vue du<br />

« récepteur » ou bien de celui de « l’émetteur », tels que conventionnellement désignés, ils<br />

sont tous deux, producteurs, ainsi créateurs de richesse, et surtout d’une valeur ajoutée. La<br />

dichotomie producteur / usager doit alors s’estomper.<br />

On suggère pour notre part, qu’il peut être pertinent d’employer la notion<br />

d’usage lorsque l’on s’intéresse aux phénomènes qui gouvernent les productions. En affirmant<br />

cela, on ne s’inscrit pas nécessairement à l’encontre de ceux qui pensent les usages dans leur<br />

dimension unique de réception, mais on propose d’en élargir les accès.<br />

51

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!