PLAN 2007-6 - Ordre des ingénieurs du Québec

CE NOUVEAU PROCÉDÉ DE SOUDAGE DES PIÈCES
D'ALUMINIUM OFFRE LE DOUBLE AVANTAGE DE RÉDUIRE
D'ENVIRON 90 % LE TEMPS DE SOUDAGE ET D'ACCROÎTRE
DE PLUS DE 50 % LA CONDUCTIVITÉ DES BARRES
CONDUCTRICES DE COURANT.
L 'aluminerie d'Alcoa
de Fjardaal en Islande
DISPOSITIF À CINQ TÊTES
Après des recherches sur Internet, Bertrand Leroux s'est inspiré
d'une méthode élaborée dans les années 1970 par un ingénieur
américain d'Union Carbide, mais mise au rancart pour des considérations
économiques. Le procédé consistait à souder à partir
d'un appareil à tête unique. Bertrand Leroux et son équipe ont
pour leur part conçu un dispositif à cinq
têtes, transformable selon la longueur de
la soudure à effectuer, permettant de souder
une surface plus grande, allant jusqu'à
27,9 cm de largeur et 1 m de haut, ce qui
représente une véritable révolution dans
l'art du soudage industriel.
L'anecdote vaut la peine d'être racontée :
l'ingénieur d'Union Carbide a assisté durant
une semaine aux tests menés par Bertrand
Bertrand Leroux, ing. Leroux. « À un moment, se remémore ce
dernier, mon collègue américain m'a tapé
dans le dos en me disant : "Te rends-tu compte que c'est la première
fois dans l'histoire de la soudure que l'on soude de l'aluminium
avec cette technique ? Jusqu'à maintenant, on se servait d'un appareil
comportant une seule tête, et on effectuait cette opération
en laboratoire seulement !" »
Le grand défi dans toute cette aventure technologique a été
de composer avec un calendrier de livraison très serré. «Tout
devait être prêt au moment où débuteraient les toutes premières
opérations à l'aluminerie islandaise d'Alcoa, en août 2006 », dit
Bertrand Leroux. Les recherches ont commencé en juin 2005 et
les premiers essais ont eu lieu en avril
2006. « Ce ne fut pas toujours facile, poursuit-il.
Nous avons consacré beaucoup de
temps au rodage pour ajuster la machine,
optimiser sa fiabilité et réussir à obtenir
des joints de soudage parfaits. Les essais
concernant le système de dévidage ont
été tout particulièrement pénibles. »
Bertrand Leroux aura certainement
l'occasion de voyager passablement au
cours des prochaines années, puisque des
pourparlers sont présentement en cours
avec des alumineries de Dubai', aux Émirats
arabes unis, et d'Afrique du Sud qui souhaitent
avoir recours à la nouvelle technique
de soudage. Le procédé pourrait aussi être
implanté dans des alumineries locales. «Nous
avons un projet avec une aluminerie du
Saguenay-Lac-Saint-Jean pour mener des
tests afin de démontrer que nous pouvons
utiliser avec succès notre méthode de
soudage dans les champs magnétiques »,
conclut Bertrand Leroux avec optimisme.
Mieux encore, son procédé pourrait
aussi être utilisé dans d'autres domaines
industriels, pour souder tout réservoir à
paroi épaisse ou des coques de bateaux
par exemple.
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PIAN : AOUT-SEPTEMBRE 2007 23