Numéro 60--- ÃTà 2007 - Vho
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GAZETTE DU GOLFE ET DES BANLIEUES / <strong>60</strong> / ÉTÉ <strong>2007</strong><br />
Hussayn Rafaya, président du conseil régional des villages non reconnus, a déclaré : cela fait<br />
des mois que nous essayons de discuter avec le bureau de l'agriculture afin de ne pas arriver à cette<br />
situation, pour permettre l'entrée du bétail dans cette zone, la dernière réunion ayant été tenue le 24<br />
janvier dernier. Le conseil régional a fait appel au tribunal il y a un mois réclamant de l'Etat une zone<br />
spéciale pour le bétail. L'attaque a eu lieu alors que nous poursuivons nos discussions avec les<br />
administrations concernées. Mais ils ont attaqué pour faire pression. Nous allons organiser une<br />
manifestation, avec le bétail, jusqu'à la Knesset, pour faire pression sur le gouvernement pour<br />
trouver une solution. Il faut savoir que l'Etat accorde aux propriétaires juifs de bétail des zones de<br />
pâturage tout au long de l'année, alors que les Arabes n'ont que 3 mois, et depuis l'année dernière,<br />
même ces trois mois sont remis en cause. »<br />
Les propriétaires palestiniens de bétail se sont organisés, ils ont un comité qui les représente<br />
pour organiser leur résistance.<br />
Le comité et le conseil régional ont organisé une manifestation devant le bureau sioniste de<br />
l'agriculture l'an dernier, pour réclamer la réouverture de zones de pâturages notamment dans les<br />
zones Um Khashram et al-Khabu, et pendant deux jours, ils ont organisé une protestation populaire<br />
en faisant entrer dans ces zones plus de 20.000 têtes de bétail. La patrouille verte est intervenue pour<br />
les obliger à quitter ces zones, mais ils ont réclamé des discussions, pour finalement obtenir<br />
satisfaction, et le bétail a pu rester dans ces zones pendant quelques mois.<br />
Cette année, les autorités sionistes reviennent à la charge. En réalité, le but est de détruire le<br />
bétail de la population palestinienne du Naqab afin de l'obliger à quitter la terre. En détruisant le<br />
bétail, l'institution israélienne chercher à réduire encore plus les régions encore habitées ou utilisées<br />
par les Palestiniens dans cette partie de la Palestine occupée en 48, mais non incluse dans la zone<br />
juive du plan de partage de 47.<br />
Le bétail est une des causes du maintien des populations palestiniennes dans le Naqab, il<br />
constitue une source de revenus tout comme il lui permet d'être présent sur une superficie<br />
relativement large de terres. Lorsque le bétail est détruit, la population est plus facilement<br />
« transférable » vers d'autres régions, selon les autorités sionistes.<br />
Commentant les événements, Hussayn Rafaya a déclaré que le plan israélien vise à déraciner<br />
la population de sa terre, en détruisant la richesse animale des Palestiniens, il vise à réduire les<br />
chances de leur maintien dans le Naqab. Les Arabes du Naqab sont conscients de la gravité de ces<br />
mesures et attaques, ils savent que le but final est leur expulsion. C'est ce plan que les diverses<br />
institutions israéliennes étudient et planifient, jour et nuit.<br />
Profanation des cimetières et lieux saints : Kfar Birim, Bîsân<br />
A Kfar Birim, c‚est le cimetière chrétien qui a été visé par les barbares il y a quelques jours.<br />
Une délégation du Rassemblement national démocratique s'est déplacée pour réconforter la<br />
population, réfugiée à Haïfa et dans le village al-Jish, puisque l'armée sioniste a déclaré le village<br />
zone militaire, empêchant ses habitants d'y revenir malgré les multiples décisions juridiques<br />
prononcées en leur faveur.<br />
En effet, les habitants de Kfar Birim ont été expulsés de leurs villages deux ans après la Nakba,<br />
en 1950, mais la cour suprême de justice de l'Etat d'Israël a autorisé leur retour. En attendant ce jour,<br />
ils continuent, bien que réfugiés à Haïfa et à Jish, à enterrer leurs morts dans le cimetière et à<br />
fréquenter l'église, qu'ils visitent et entretiennent régulièrement. Des croix ont été cassées, les<br />
cercueils fracassés, mais les médias israéliens n'ont pas rapporté les faits.<br />
Le dr. Azmi Bishara, président du Rassemblement national démocratique, a d'ailleurs<br />
remarqué : « Quand des tombes juives sont profanées, Israël ameute le monde entier et les dirigeants<br />
des Etats du monde font des déclarations fracassantes, mais en Israël, bien que la profanation ait eu<br />
lieu il y a une semaine, aucun média n'en a parlé, bien que les journalistes soient venus et aient pris<br />
des photos. La police n'a arrêté personne. » Il a ajouté : « C‚est la résistance et la détermination des<br />
habitants de Kfar Birim, leur attachement à leur village et à leur nationalité qui suscitent<br />
l'admiration, c'est l'écho de leur souffrance qui fait peur à l'institution. Le complot du silence sur la<br />
profanation des cimetières et des lieux saints chrétiens en Israël se poursuit ».<br />
Profanation du cimetière musulman à Bîsân<br />
La Fondation al-Aqsa a fait état le 19 février dernier de la profanation du cimetière musulman<br />
dans la ville de Bîsân dont la population palestinienne a été complètement expulsée en 48.<br />
Les extrémistes sionistes ont cassé et arraché plus de trente stèles dans le cimetière.<br />
Une équipe de la fondation s'est rendue vers Bîsân pour constater les dégâts et a accusé la<br />
police israélienne de connivence avec les extrémistes car elle n'a pas jugé utile de poursuivre les<br />
profanateurs.<br />
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