Numéro 60--- ÃTà 2007 - Vho
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GAZETTE DU GOLFE ET DES BANLIEUES / <strong>60</strong> / ÉTÉ <strong>2007</strong><br />
C'EST PAS SA FAUTE<br />
Nuisibles<br />
Maria Poumier<br />
Le 17 janvier <strong>2007</strong>, comparaissait à la 10 ème chambre d’Appel du Palais de justice de Paris<br />
Raphaël Schoemann, auteur de menaces de mort matérialisées par l’envoi de 12 lettres anonymes (au<br />
moins) accompagnées de balles de 22 long rifle, et détenteur à son domicile d’un arsenal d’armes,<br />
dont certaines parfaitement interdites en France. Chaque intervention a confirmé le sentiment<br />
commun : le jugement en première instance, très bénin (le condamnant à 6 mois avec sursis et à<br />
verser 1000 euros aux plaignants qui avaient un avocat, et 1 euro (un euro, oui) aux autres, avait<br />
sous-estimé notre Schoemann, le terroriste qui se réclame du judaïsme. Celui-ci a gardé la même<br />
arrogance que la première fois, ne s’est pas privé d’insulter et de calomnier sur plusieurs points<br />
précis les parties civiles, en les traitant de « Service après vente du Troisième Reich », qui n’avaient<br />
pas volé ce qui leur arrivait, étant donné leur « férocité verbale ». Les avocats présents ont signalé<br />
des détails troublants, qui n’avaient pas encore été relevés : les munitions saisies chez M. Schoemann<br />
ne correspondaient pas aux armes saisies ; la seule arme chargée (de 5 balles) était le revolver 22 long<br />
rifle trouvé chez lui, acquis juste avant l’envoi des missives chargées ; après sa première<br />
condamnation, il a à nouveau menacé l’une des victimes, M. Gilles Munier, avec un courrier<br />
mentionnant explicitement les pratiques des ligues de défenses juives qui ont tenté d’assassiner M.<br />
Faurisson et qui ont été protégées par le silence (citations d’un texte de 1995, écrit par M. Faurisson<br />
en personne !). Une avocate aimerait vraiment savoir dans quel genre de société d’export-import<br />
avait travaillé M. Schoemann avant de prendre sa retraite, qui change d’ailleurs d’adresse<br />
constamment ces derniers temps. Bref, comme l’a écrit et répété Ginette Skandrani, l’enquête a été<br />
extrêmement superficielle, et tout, à commencer par la conviction de notre Rambo sur le retour qu’il<br />
ne risquait rien de bien méchant, indique que l’inculpé est un professionnel parmi d’autres<br />
professionnels de la terreur.<br />
Voici quelques réflexions supplémentaires, présentées comme telles au tribunal : « Ce n'est pas<br />
ma faute si les faits sont les faits : un ancien Président des Etats-Unis, devenu prix Nobel de la paix<br />
en 2002 et qui avait négocié le traité de 1979 entre Israël et l'Egypte est monté sur la scène du monde<br />
pour crier que la politique étrangère des Etats-Unis est largement devenue l'otage de l'Etat hébreu et<br />
qu'il s'agit de délivrer le pays des agents de l'étranger dont la nation d'Abraham Lincoln serait<br />
devenue la proie à son corps défendant, ou sans s'en douter, ou encore avec son consentement<br />
discret. Mais, dans ce cas, comment Israël s'est-il infiltré au sommet de l'Etat et comment a-t-il pris la<br />
direction des plus importants rouages de l'empire américain? M. Carter ne s'en explique pas …<br />
[dans son livre Palestine, La paix et non l’apartheid, paru aux Etats-Unis il y a deux mois, encore inédit<br />
en France] » Les victimes de M. Schoemann partagent l’analyse du président Carter, et l’angoisse du<br />
philosophe français récompensé par l’Etat français par une médaille de la Monnaie de Paris en 1987<br />
pour l’ensemble de son œuvre Manuel de Dieguez, à qui sont empruntées les phrases ci-dessus<br />
(http://pros.orange.fr/aline.dedieguez/tstmagic/1024/tstmagic/europolitique/lang_deux.htm).<br />
Nous tous qui constituons les cibles de M. Schoemann, présents et absents, ceux qui font appel et<br />
ceux qui se sont résignés ou qui enragent en silence, nous avons une base de réflexion commune :<br />
nous avons choisi de nous battre par des moyens strictement pacifiques pour que la France ne tombe<br />
pas aussi bas que les USA dans la soumission à des intérêts étrangers, le meurtre de masse, le<br />
sacrifice des intérêts de sa population pour des fantasmes criminels de toute puissance, et la<br />
« tartuferie complète » des élites.<br />
Il y avait des gens très bien cotés sur la place publique, parmi les fiches que M. Schoemann<br />
constituait, tel MM. Pascal Boniface, Michel Warshawsky, J.-P. Chagnolleau, outre MM. José Bové,<br />
Alain Lipietz, Maurice Butin, Jean-Claude Willem, Eyal Sivan, Mme Monique Chemillier<br />
Gendreau, concrètement menacés ; et il est important de le savoir parce que M. Schoemann a essayé<br />
de convaincre le tribunal que les gens qu’il veut toujours éliminer en priorité (il a agi « en état de<br />
nécessité », dit-il) sont des réprouvés, des monstres. Le jugement en première instance partait de<br />
l’hypothèse de la bonne foi complète de l’accusé, qui serait un individu complètement isolé, et dont<br />
toute la fantaisie culminerait dans un plaisir solitaire inoffensif quoique honteux, l’envoi de lettres<br />
anonymes et néanmoins personnalisées, avec le menu cadeau des balles de 22 long rifle. C’est à<br />
partir de cette hypothèse optimiste que le parquet n’avait pas fait appel, et l’audience d’hier n’avait<br />
pour enjeu que le montant des dédommagements aux victimes.<br />
Maître Isabelle Coutant-Peyre, victime, a souligné la gravité du fait qu’une avocate ne puisse<br />
pas faire son travail en France sans danger, et qu’elle risque l’assassinat, comme les avocats de<br />
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