Or vert contre or jaune Quel avenir pour la Guyane - Comité français ...
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ainsi insidieusement empoisonnées par <strong>la</strong> consommation des poissons (Répartition régionale du<br />
mercure dans les sédiments et les poissons de six fleuves de <strong>Guyane</strong> – BRGM/CNRS – juin 2008)<br />
Notons également que les inf<strong>or</strong>mations détenues par les associations guyanaises, c<strong>or</strong>rob<strong>or</strong>ées par<br />
une récente enquête d’un hebdomadaire guyanais (« Tous les sites producteurs sont-ils illégaux en<br />
<strong>Guyane</strong> ? », Frédéric Farine, La Semaine Guyanaise, n°1205, du 27 janvier au 2 février 2007) et de<br />
l’aveu même des services de l’État (La Semaine Guyanaise - 2008), <strong>la</strong> maj<strong>or</strong>ité des exploitations<br />
légales d’<strong>or</strong> ne respectent pas <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion en vigueur en matière de déc<strong>la</strong>rations d’ou<strong>vert</strong>ure<br />
de travaux miniers et de prise en compte des aspects de protection de <strong>la</strong> nature et de<br />
l’environnement (voir partie II : Grille d’analyse des permis miniers).<br />
1.4 : Jusque dans les espaces naturels protégés<br />
La f<strong>or</strong>êt de <strong>Guyane</strong> est l'un des derniers massifs équat<strong>or</strong>iaux néo-tropicaux quasi-intacts et<br />
couvre près de 95 % de <strong>la</strong> surface du département. La mangrove s'étend sur une <strong>la</strong>rge bande<br />
côtière tandis que les terres intérieures sont cou<strong>vert</strong>es d'une f<strong>or</strong>êt dense humide équat<strong>or</strong>iale. Ces<br />
f<strong>or</strong>êts abritent une faune et une fl<strong>or</strong>e extrêmement diversifiées, parfois rares et menacées. :<br />
plus de 5 000 espèces végétales et plus de 1 600 espèces de <strong>vert</strong>ébrés terrestres et aquatiques. Ce<br />
ne sont pas moins de 300 000 espèces d’Insectes, principalement des Coléoptères et des<br />
Lépidoptères qui ont été identifiées. Chaque expédition scientifique permet par ailleurs de faire de<br />
nouvelles décou<strong>vert</strong>es.<br />
En guise de comparaison avec <strong>la</strong> biodiversité hexagonale, rappelons qu’il y a en moyenne autant<br />
d’espèces d’arbres sur un hectare de f<strong>or</strong>êt guyanaise que sur l’ensemble du territoire métropolitain…<br />
Face à ce constat, et bien consciente du joyau que représente <strong>la</strong> f<strong>or</strong>êt tropicale humide, <strong>la</strong> France a<br />
mis en p<strong>la</strong>ce plusieurs outils nationaux et internationaux de protection de <strong>la</strong> faune, de <strong>la</strong> fl<strong>or</strong>e et<br />
des espaces. Ainsi a-t-on assisté dans les dernières 25 années, à <strong>la</strong> prise d’arrêtés listant les<br />
espèces protégées et interdites au commerce, à <strong>la</strong> protection des milieux naturels par <strong>la</strong> création de<br />
réserves naturelles nationales et régionales, et très récemment, après une longue gestation, à <strong>la</strong><br />
création du parc amazonien en <strong>Guyane</strong> qui représente à lui seul plus de 3 millions d’hectares<br />
protégés. Enfin, des inventaires scientifiques ont permis de recenser plus d’une centaine de Zones<br />
Naturelles d’Intérêts Écologiques Faunistiques et Fl<strong>or</strong>istiques (ZNIEFF) sur l’ensemble du<br />
département. Précisons tout de même que cet inventaire est enc<strong>or</strong>e insuffisant au regard de <strong>la</strong><br />
superficie du département, de l’avancée des connaissances et des enjeux biologiques en présence. Il<br />
est nécessaire de le <strong>pour</strong>suivre et d’y mettre les moyens nécessaires. L’établissement de l’inventaire<br />
des richesses minières a été financé sur fonds publics à hauteur de 43 millions d’euros. On <strong>pour</strong>rait<br />
légitimement attendre qu’un eff<strong>or</strong>t financier du même <strong>or</strong>dre soit consenti <strong>pour</strong> dresser l’inventaire<br />
des milieux naturels, espèces végétales et animales de <strong>la</strong> <strong>Guyane</strong>.<br />
Malheureusement, les secteurs à f<strong>or</strong>ts enjeux patrimoniaux coïncident souvent avec les<br />
zones à f<strong>or</strong>t potentiel aurifère et minéral. Cette juxtaposition est l’une des explications de<br />
l’extrême lenteur de <strong>la</strong> création du parc amazonien de <strong>Guyane</strong>. L'étude menée par le BRGM identifie<br />
<strong>la</strong> chaîne Inini-Camopi, notamment avec <strong>la</strong> présence de gisements alluvionnaires et dans les roches<br />
<strong>vert</strong>es volcano-sédimentaires du Paramaca, comme les zones les plus intéressantes d’un point de<br />
vue aurifère. Mais il s’agit là également d’un secteur f<strong>or</strong>tement intéressant d’un point de vue<br />
paysager, faunistique et fl<strong>or</strong>istique. Comment al<strong>or</strong>s arbitrer entre protection de <strong>la</strong> nature et activité<br />
économique industrielle destructrice ?<br />
1.5 : Où les arbitrages sont trop souvent rendus en<br />
faveur de l’économie.<br />
La récente demande d’ou<strong>vert</strong>ure de travaux miniers à Camp Caïman faite par <strong>la</strong> société<br />
internationale Iamgold (anciennement Cambi<strong>or</strong>) au pied de <strong>la</strong> Montagne de Kaw est<br />
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