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Or vert contre or jaune Quel avenir pour la Guyane - Comité français ...

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Celle-ci donnait droit à prospection et permettait de demander des titres miniers (permis de<br />

recherches, permis d'exploitation ou concession). <strong>Or</strong>, l'APM ne concernait que les<br />

investigations superficielles en vue de <strong>la</strong> décou<strong>vert</strong>e de l'<strong>or</strong>, mais <strong>la</strong> pratique de l'<strong>or</strong>pail<strong>la</strong>ge<br />

outrepassait le plus souvent ce cadre et un régime de tolérance administrative s’était, de fait,<br />

instauré. L’AEX est une réponse <strong>pour</strong> encadrer ces pratiques. Mais <strong>la</strong> f<strong>or</strong>mu<strong>la</strong>tion ma<strong>la</strong>droite<br />

et imprécise de son champ d’application permet aujourd’hui de s’en prévaloir <strong>pour</strong> des<br />

exploitations lourdes, destructrices et très polluantes, qui devraient être soumises à des<br />

régimes plus strictes.<br />

6. La faiblesse des notices d’impact est également un problème qui ne permet pas une prise<br />

en compte efficiente des enjeux environnementaux, ni une évaluation réaliste des impacts de<br />

l’activité minière, faute d’état initial pertinent. Il est notoire que ces documents ne pas font<br />

l’objet d’étude de terrain associée ; les inventaires sont très <strong>la</strong>rgement incomplets et<br />

avec le jeu des « copier coller » inf<strong>or</strong>matiques, pratiqués par les quelques bureaux d’études<br />

miniers de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, les documents en arrivent même à être vide de sens et<br />

incompréhensibles.<br />

Au regard des enjeux tout particuliers que revêtent <strong>la</strong> biodiversité guyanaise et le réseau<br />

hydrographique avec sa biocénose bien fragile, <strong>la</strong> faiblesse de ces documents les rend<br />

inadaptés aux enjeux en présence, notamment en ce qui concerne des PER, dont <strong>la</strong><br />

superficie est parfois gigantesque.<br />

7. L’instruction et <strong>la</strong> lisibilité des dossiers, l<strong>or</strong>sque plusieurs demandes d’aut<strong>or</strong>isations se<br />

superposent (AEX ou PEX, AOTM et ICPE), est complexe et source potentielle de mauvaise<br />

appréciation. Le public a dû mal à appréhender les différences subtiles entre les exigences<br />

administratives dans les différents dossiers et peut, par exemple, parfois émettre un avis<br />

dans le cadre d’une procédure d’enquête publique qui sera écarté dans le cadre du traitement<br />

d’un dossier AOTM al<strong>or</strong>s qu’il aurait été retenu <strong>pour</strong> un dossier ICPE.<br />

8. Certaines sociétés ont un passif environnemental notoire ou des capacités techniques<br />

et financières limitées <strong>pour</strong> mener à bien leurs travaux d’exploitation. Pourtant, elles<br />

continuent de se voir octroyer des aut<strong>or</strong>isations et permis, en dépit du bon sens. Cette<br />

situation ne les encouragent pas à améli<strong>or</strong>er leurs pratiques et désavantage les<br />

professionnels qui investissent <strong>pour</strong> générer moins de nuisances environnementales.<br />

9. Jusqu'à l’année dernière enc<strong>or</strong>e, <strong>pour</strong> les AEX, les membres de <strong>la</strong> commission<br />

départementale des mines, dont les associations de protection de l’environnement<br />

guyanaises, étaient consultés sur <strong>la</strong> base de fiches extrêmement succinctes qui ne<br />

permettaient en aucun cas de donner un avis éc<strong>la</strong>iré sur les dossiers soumis par<br />

l’administration. Ceci constituait un vice de procédure notable et empêchait les associations<br />

d’accéder aisément à une inf<strong>or</strong>mation transparente. Cette situation prévaut toujours <strong>pour</strong><br />

tous les autres titres : PER, PEX et Concession.<br />

10. En matière minière, l’administration guyanaise refuse de communiquer, au public qui le<br />

demande, certains documents en sa possession et re<strong>la</strong>tifs à l’environnement, en vio<strong>la</strong>tion des<br />

dispositions du code de l’environnement sur l’inf<strong>or</strong>mation environnementale. Cette situation<br />

est inadmissible, et complique les démarches de recherche d’inf<strong>or</strong>mations qui devraient être<br />

mises à disposition aisément. Les bénévoles associatifs se découragent face à ce mur<br />

administratif.<br />

11. Peu de décisions sont réellement prises au cours de <strong>la</strong> commission départementale des<br />

mines. Les représentants des différentes administrations, maj<strong>or</strong>itaires dans <strong>la</strong> commission, se<br />

consultent en amont l<strong>or</strong>s de pré-commissions, qui n’ont pas d’existence réglementaire. C’est<br />

au cours de ces pré-commissions qu’un avis unanime de l’administration est é<strong>la</strong>b<strong>or</strong>é, quasi<br />

systématiquement sur <strong>la</strong> base de l’avis de <strong>la</strong> DRIRE. Les logiques des différents services ne<br />

s’expriment donc pas en commission des mines. Cette manière de fonctionner retire tout son<br />

intérêt au passage en commission des mines puisque c’est toujours au final le seul avis de <strong>la</strong><br />

DRIRE qui est retenu par <strong>la</strong> préfecture et qui fait donc aut<strong>or</strong>ité.<br />

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