16.10.2014 Views

Or vert contre or jaune Quel avenir pour la Guyane - Comité français ...

Or vert contre or jaune Quel avenir pour la Guyane - Comité français ...

Or vert contre or jaune Quel avenir pour la Guyane - Comité français ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

L’activité minière de cette seconde vague d’exploitation gagne de plus en plus du terrain et<br />

transf<strong>or</strong>me petit à petit <strong>la</strong> <strong>Guyane</strong> en gruyère. Enc<strong>or</strong>e cantonnée sur une <strong>la</strong>rge bande côtière dans<br />

les années 90, l’exploitation de l’<strong>or</strong> se dissémine de plus en plus profondément dans <strong>la</strong><br />

f<strong>or</strong>êt. Au fur et à mesure des années, les exploitations remontent les fleuves et les criques et<br />

s’installent même au sud de <strong>la</strong> zone d’accès réglementé.<br />

Saül, l’une des p<strong>or</strong>tes d’entrée du Parc amazonien, bien que créé par des <strong>or</strong>pailleurs saintluciens<br />

à <strong>la</strong> fin du 19 ème siècle, n’était que peu concerné par l’<strong>or</strong>pail<strong>la</strong>ge en 1990. Dix années plus<br />

tard, les <strong>or</strong>pailleurs se sont installés un peu partout autour de <strong>la</strong> commune. Les bassins versants<br />

du Tampok, de <strong>la</strong> Waki et du Grand Inini, affluents du fleuve Maroni et situés au sud de Maripasou<strong>la</strong>,<br />

enc<strong>or</strong>e indemnes de toute activité aurifère en 1990, ont été rapidement colonisés par les <strong>or</strong>pailleurs.<br />

<strong>Or</strong> certaines de ces exploitations, <strong>pour</strong> l’essentiel illégales, se retrouvent aujourd’hui intégrées<br />

dans <strong>la</strong> zone cœur du parc amazonien. On peut faire le même constat sur <strong>la</strong> frontière est du<br />

département où le bassin versant de Camopi, très peu concerné par l’<strong>or</strong>pail<strong>la</strong>ge en 1990, voit fleurir<br />

aujourd’hui les sites d’exploitation d’<strong>or</strong>.<br />

Les surfaces exploitées passent ainsi de 212 ha en 1990 à 4 028 ha en 2000 <strong>pour</strong> atteindre<br />

11 475 ha en 2006. La carte du linéaire impacté montre que l’ensemble des grandes rivières et<br />

fleuves au n<strong>or</strong>d de <strong>la</strong> ligne Maripasou<strong>la</strong>-Camopi (limite n<strong>or</strong>d de l’arrêté préfect<strong>or</strong>al qui délimite <strong>la</strong><br />

zone d’accès réglementée) sont concernées par les activités minières. Ce sont ainsi 1 333<br />

kilomètres de cours d’eau qui sont travaillés et 4 672 kilomètres aval qui sont impactés<br />

par les activités aurifères (ONF, 2006).<br />

(Annexe I : Surfaces travaillées par l’activité minière en 1990, 2000 et 2006 – Linéaires impactés<br />

par l’activité minière - Sources : CIRAD – ONF, Mai 2006)<br />

1.2 : Des techniques particulières…<br />

Il existe plusieurs types de gisement aurifère : l’<strong>or</strong> primaire et l’<strong>or</strong> alluvionnaire.<br />

" l’<strong>or</strong> primaire c<strong>or</strong>respond à l’<strong>or</strong> emprisonné dans les roches, proches de <strong>la</strong> surface ou en<br />

profondeur. L’<strong>or</strong> peut se trouver dans <strong>la</strong> roche mère du filon, ce qu’on appelle des « roches dures ».<br />

Il y est présent sous une f<strong>or</strong>me complexée et est al<strong>or</strong>s très difficile à exploiter. On peut également le<br />

retrouver en surface des roches dures, surface qui sont altérées. Dans ce cas, son exploitation est<br />

beaucoup plus facile et se fait souvent par cyanuration.<br />

L’exploitation de l’<strong>or</strong> primaire s’apparente à l’exploitation d’une carrière. Après le défrichement<br />

de <strong>la</strong> f<strong>or</strong>êt sur des surfaces imp<strong>or</strong>tantes permettant l’instal<strong>la</strong>tion de l’usine de traitements des<br />

roches, des bâtiments annexes, des sites de décantation des boues et du stockage des stériles, des<br />

fosses profondes sont al<strong>or</strong>s creusées. Ce type d’exploitation demande le remaniement de tonnes de<br />

roches et par conséquent, entraîne une f<strong>or</strong>te modification du paysage.<br />

La prospection et l’exploitation de ces gisements d’<strong>or</strong> primaire sont enc<strong>or</strong>e assez rares en <strong>Guyane</strong>.<br />

En effet, ces travaux demandent des dé<strong>la</strong>is de réalisation longs et nécessitent des investissements<br />

financiers conséquents <strong>pour</strong> les prospections, les études de faisabilité et le processus industriel.<br />

Seules des sociétés internationales bénéficient de ces moyens et sont <strong>pour</strong> l’instant les seules à<br />

viser ces gisements.<br />

Néanmoins, quelques petites entreprises locales disposant de moyens mécaniques imp<strong>or</strong>tants<br />

exploitent des gisements primaires de surface. <strong>Quel</strong>ques c<strong>la</strong>ndestins exploitent des galeries<br />

souterraines, malheureusement bien souvent sans aucune sécurité <strong>pour</strong> les hommes et<br />

l’environnement. Pour l’instant donc, le gisement primaire de <strong>la</strong> <strong>Guyane</strong> est toujours quasiment<br />

intact (TAUBIRA, 2000).<br />

8

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!