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Or vert contre or jaune Quel avenir pour la Guyane - Comité français ...

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Partie I<br />

<strong>Or</strong> <strong>vert</strong> <strong>contre</strong> <strong>or</strong> <strong>jaune</strong> en <strong>Guyane</strong> : état des<br />

lieux<br />

1.1 : Une exploitation qui gagne du terrain<br />

L’activité aurifère en <strong>Guyane</strong> était au milieu du siècle précédent sur le déclin, d’une imp<strong>or</strong>tance<br />

économique très marginale <strong>pour</strong> le département et caractérisée par des méthodes de production<br />

artisanales, incapables de s’adapter à l’épuisement des ressources intensément exploitées l<strong>or</strong>s de <strong>la</strong><br />

première ruée vers l’<strong>or</strong>, au 19 ème et au début du 20 ème siècle.<br />

Cependant <strong>la</strong> fin du 20 ème siècle voit une reprise de l’<strong>or</strong>pail<strong>la</strong>ge, qui s’explique par <strong>la</strong> conjonction de<br />

plusieurs facteurs :<br />

- l’inventaire des ressources minières conduit par le Bureau de Recherches Géologiques<br />

et Minières (BRGM) dans les années 90 qui a mis en évidence les potentialités du<br />

département ;<br />

- l’arrivée d’immigrés c<strong>la</strong>ndestins à faible niveau de vie, essentiellement brésiliens, et<br />

maîtrisant les techniques d’exploitation de l’<strong>or</strong> ;<br />

- le recours à une mécanisation et une utilisation de technologies modernes<br />

d'exploitation ;<br />

- et enfin un certain immobilisme des pouvoirs publics qui a facilité l’instal<strong>la</strong>tion<br />

d’exploitations légales et illégales.<br />

Si l’essentiel de <strong>la</strong> production de l’<strong>or</strong> était entre les mains des <strong>or</strong>pailleurs c<strong>la</strong>ndestins et de petites<br />

PME, <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mbée du cours mondial du métal <strong>jaune</strong> et <strong>la</strong> raréfaction de <strong>la</strong> ressource au niveau<br />

mondial ont attiré des multinationales vers <strong>la</strong> <strong>Guyane</strong>.<br />

Contrairement aux <strong>or</strong>pailleurs c<strong>la</strong>ndestins et aux petites sociétés d’exploitation aurifère, ces<br />

entreprises internationales disposent des ressources techniques et financières permettant de<br />

prospecter et d’exploiter les gisements d’<strong>or</strong> primaire. La société canadienne Iamgold, anciennement<br />

Cambi<strong>or</strong>, et sa filiale CBJ Caïman ont obtenu <strong>la</strong> concession de Camp Caïman, dont <strong>la</strong> seconde<br />

demande d’ou<strong>vert</strong>ure de travaux miniers vient d’être rejetée par le Chef de l'État. La société<br />

française Aup<strong>la</strong>ta vient quant à elle, de signer un protocole <strong>pour</strong> l’acquisition de <strong>la</strong> Mine de Délices<br />

dans le n<strong>or</strong>d de <strong>la</strong> <strong>Guyane</strong>, <strong>pour</strong> l’instant exploitée de manière artisanale. Et enfin <strong>la</strong> société<br />

Newmont, numéro 1 mondial de l’extraction aurifère, vient de demander 3 permis de recherche<br />

<strong>pour</strong> une superficie totale de 1.000 km!.<br />

Selon les inf<strong>or</strong>mations de l’Institut d’Émission des Départements d’Outre-Mer (décembre 2006<br />

données provisoires), l’activité minière est exercée par deux filiales de groupes miniers<br />

internationaux, par 12 PMI locales et 61 PME et artisans mineurs, ce qui représenterait 361<br />

sa<strong>la</strong>riés au 31 décembre 2004 (donnée <strong>la</strong> plus contemp<strong>or</strong>aine). Le nombre d’<strong>or</strong>pailleurs c<strong>la</strong>ndestins<br />

était quant à lui estimé à près de 15 000 personnes en 2006 et occuperaient plus de 500 sites<br />

(ce qui signifierait que plus de 7 % des habitants du département sont des c<strong>la</strong>ndestins qui<br />

travaillent dans l’exploitation aurifère).<br />

La préfecture quant à elle, avance le chiffre de 3 000 c<strong>la</strong>ndestins en 2007, signifiant que 1,5 %<br />

des habitants de <strong>la</strong> <strong>Guyane</strong> sont des c<strong>la</strong>ndestins qui travaillent dans l’exploitation de l’<strong>or</strong>.<br />

Ce taux rapp<strong>or</strong>té à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de l’Hexagone donnerait, <strong>pour</strong> <strong>la</strong> fourchette haute, 4 millions de<br />

personnes qui exerceraient en toute illégalité une activité polluante en pil<strong>la</strong>nt en toute impunité les<br />

ressources naturelles. Il est difficile de croire qu’une telle situation serait tolérée en métropole.<br />

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