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Or vert contre or jaune Quel avenir pour la Guyane - Comité français ...

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1.6 : Une réaction s’impose<br />

Ce tour d’h<strong>or</strong>izon rapide et sans aucun doute incomplet de l’exploitation de l’<strong>or</strong> en <strong>Guyane</strong> met en<br />

exergue l’extrême vitesse et l’anarchie dans <strong>la</strong>quelle se développe cette activité dans le<br />

département. Malheureusement, le développement de l’exploitation aurifère, du fait d’un contexte<br />

géopolitique international tendu qui val<strong>or</strong>ise l’<strong>or</strong> dans son rôle de valeur-refuge, s’accélère<br />

d’année en année au détriment des milieux naturels guyanais, de sa biodiversité et de ses habitants.<br />

Sur le même schéma, il est à craindre que <strong>la</strong> raréfaction de certains minéraux à l’échelle mondiale<br />

ne rende soudainement rentable l’exploitation des minéraux présents dans le sous-sol guyanais.<br />

Al<strong>or</strong>s même que <strong>la</strong> richesse patrimoniale de <strong>la</strong> biodiversité guyanaise a été reconnue par <strong>la</strong><br />

création de réserves naturelles nationales et récemment par un parc « national », l’exploitation<br />

anarchique de l’<strong>or</strong>, destructrice de milieux et des espèces qui y vivent, met à mal les tentatives de<br />

protection de <strong>la</strong> biodiversité, véritable <strong>or</strong> <strong>vert</strong>, et handicape f<strong>or</strong>tement l’<strong>avenir</strong> de <strong>la</strong> <strong>Guyane</strong>. Car il<br />

est possible sinon indispensable, d’envisager un <strong>avenir</strong> <strong>pour</strong> cette région sans recourir à une<br />

destruction irraisonnée de son patrimoine naturel et biologique.<br />

Mais il semble qu’aucune leçon n’ait été tirée du passé. Les données les plus récentes disponibles<br />

sont éloquentes : l’<strong>or</strong> est le premier poste d'exp<strong>or</strong>tation après le spatial, avec 53 millions d'euros<br />

de dégagés en 2006 (soit 43 % des recettes d'exp<strong>or</strong>tation du département) mais ce chiffre est un<br />

trompe-l’œil car localement l’<strong>or</strong> ne fait vivre directement ou indirectement que 700 personnes<br />

soit 1,1 % de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion active guyanaise. De même, les 5 tonnes d’<strong>or</strong> exp<strong>or</strong>tés cette annéelà<br />

n’auront rapp<strong>or</strong>té que 292 000 euros aux collectivités locales.<br />

À propos des différentes taxes, le rapp<strong>or</strong>t Taubira présentait les estimations suivantes <strong>pour</strong> l’année<br />

1999 :<br />

Communes Département Région Etat<br />

Impôt sur les sociétés ou sur<br />

le revenu (BIC)<br />

Redevances minières 0,625 MF 0,15 MF<br />

Redevance ONF<br />

n.d.<br />

1,2 MF<br />

Taxe sur le gasoil 3 à 8 MF 3 à 8 MF 4 à 12 MF<br />

Octroi de mer<br />

n.d.<br />

Taxe sur les métaux précieux<br />

1 MF<br />

La députée concluait ainsi :<br />

« Ainsi, peut on évaluer très approximativement <strong>la</strong> fiscalité perçue sur les entreprises aurifères dans<br />

une fourchette entre 15 et 35 millions de francs [soit entre 2,3 et 5,3 millions d’euros], soit 5 à<br />

15 % du chiffre d’affaires officiel du secteur, mais seulement 3 à 7 % de son chiffre d’affaires réel<br />

estimé. »<br />

Et derrière ces chiffres se cache aussi une autre vérité : l’exploitation aurifère, sans encadrement<br />

réglementaire et sans cadre prospectif, n’est pas une activité pouvant contribuer au développement<br />

durable de <strong>la</strong> <strong>Guyane</strong>. L’<strong>or</strong> est une ressource qui s’épuise. <strong>Quel</strong> <strong>avenir</strong> y aura-t-il en <strong>Guyane</strong><br />

quand son territoire aura été saccagé ?<br />

Loin de toute utopie, FNE, le GEPOG et le Comité français de l’UICN, restent intimement convaincus<br />

qu’il existe des solutions qui permettent de combiner <strong>la</strong> protection d’une richesse et d’une<br />

diversité biologique inestimables et <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’activités économiques responsables et<br />

durables et, d’app<strong>or</strong>ter une réponse satisfaisante aux besoins socio-économiques de <strong>la</strong> <strong>Guyane</strong>.<br />

Elles appellent les pouvoirs publics et les collectivités locales à y travailler conjointement. Ces filières<br />

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