Or vert contre or jaune Quel avenir pour la Guyane - Comité français ...
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est contigu avec <strong>la</strong> zone agricole communale et que ces deux espaces sont sur le même basin<br />
versant.<br />
3.4.3 : Les enjeux culturels<br />
Bien avant l’arrivée des différentes vagues colonisatrices européennes à <strong>la</strong> recherche de l’Eld<strong>or</strong>ado<br />
au 16 ème siècle, <strong>la</strong> <strong>Guyane</strong> était peuplée par les Amérindiens. Réparties en plusieurs groupes, du<br />
litt<strong>or</strong>al vers l’intérieur des terres, ces communautés ont aujourd’hui plus ou moins bien conservé<br />
leurs identités, leurs coutumes et leurs savoir-faire. Leur permettre dès à présent de continuer à<br />
conserver leurs traditions est un enjeu f<strong>or</strong>t <strong>pour</strong> l’<strong>avenir</strong>.<br />
Les Palikurs sont établis, en <strong>Guyane</strong> française, plutôt à l’est de <strong>la</strong> région (St Ge<strong>or</strong>ges de l’Oyapock,<br />
Macouria, Régina, Roura). En revanche à l’ouest de <strong>la</strong> région, les Kali’nas (ou Galibis) sont établis<br />
juste à l’embouchure du Maroni (Awa<strong>la</strong>-Yalimapo, Saint-Laurent-du-Maroni, Mana et Iracoubo). L’on<br />
retrouve également dans l’ouest de <strong>la</strong> région sur <strong>la</strong> bande côtière (Paddock-et-Fatima, Saint-<br />
Laurent-du-Maroni), les Arawaks. En remontant les fleuves qui marquent les frontières avec le Brésil<br />
et le Surinam, l’on retrouve sur le Haut-Oyapock, les Oyampis et les Emerillons et sur le Haut-<br />
Maroni, les Wayanas.<br />
Afin de respecter, val<strong>or</strong>iser et transmettre cet héritage, les Amérindiens ont obtenu <strong>la</strong> jouissance de<br />
zones de droits d’usages figurées sur <strong>la</strong> carte n°2 « Autres enjeux humains » par un hachuré<br />
<strong>or</strong>angé. Ces zones permettent à ces communautés de conserver l’intégrité de leurs sites cultuels, de<br />
maintenir des activités traditionnelles de subsistance par l’exercice de <strong>la</strong> chasse, de <strong>la</strong> pêche, de <strong>la</strong><br />
cueillette ou enc<strong>or</strong>e <strong>la</strong> pratique de l’abattis.<br />
Les peuples rivu<strong>la</strong>ires du sud guyanais ont obtenu <strong>la</strong> jouissance de zones de droit d’usages situées<br />
de part et d’autre des rives de <strong>la</strong> rivière Camopi, à l’est de <strong>la</strong> région, et toute <strong>la</strong> partie en amont de<br />
<strong>la</strong> commune de Camopi, le long du fleuve Oyapock. À l’ouest, les rives du Grand Inini, de <strong>la</strong> rivière<br />
Litani, Tampock et Waki ainsi que <strong>la</strong> crique Hélène constituent des zones de droits d’usages des<br />
communautés.<br />
De plus, au sud d’une ligne Maripasou<strong>la</strong>-Camopi, afin de préserver <strong>la</strong> tranquillité des Wayampi et<br />
Téko (vil<strong>la</strong>ges du fleuve Oyapock) et des amérindiens Wayanas (vil<strong>la</strong>ges des fleuves Maroni, Tampoc<br />
et Marouini), un arrêté préfect<strong>or</strong>al du 14 septembre 1970 instaure une zone de 30 000 km 2<br />
interdite à tout visiteur qui n’aurait pas obtenu une aut<strong>or</strong>isation préfect<strong>or</strong>ale. L’espace cou<strong>vert</strong><br />
par cet arrêté est représenté en gris sur <strong>la</strong> carte « Autres enjeux humains à faible impact ». Plus ou<br />
moins bien respecté, cet arrêté, s’il a effectivement permis de limiter les intrusions touristiques, n’a<br />
nullement empêché les <strong>or</strong>pailleurs c<strong>la</strong>ndestins de s’installer dans ce secteur.<br />
À l’ouest, des zones de droit d’usages ont également été reconnues aux communautés litt<strong>or</strong>ales. Les<br />
marais de <strong>la</strong> Pointe Française jusqu’en aval des Iles Laussat, constituent une zone de droits d’usages<br />
ainsi que les marais des criques Bœufs et Vaches. Au sud de Saint-Laurent-du-Maroni, l’est de <strong>la</strong><br />
crique Ba<strong>la</strong>té est également une zone de droit d’usages ainsi que le p<strong>la</strong>teau des cascades, le long du<br />
fleuve Maroni, au sud de Saint-Louis.<br />
Au niveau de Kourou, une zone de droit d’usages est instituée au niveau de <strong>la</strong> Montagne Wakapou et<br />
au niveau de <strong>la</strong> source du Kourou. Enfin, les Palikurs disposent d’une zone de droit d’usages au lieudit<br />
<strong>la</strong> Counana, sur <strong>la</strong> commune de Roura.<br />
Ne sachant pas le devenir des arrêtés préfect<strong>or</strong>aux réglementant l’accès à <strong>la</strong> zone sud de <strong>la</strong><br />
<strong>Guyane</strong> et instaurant les zones de droits d’usages, il convient de considérer ces zones<br />
particulièrement essentielles <strong>pour</strong> l’<strong>avenir</strong> de ces communautés, tant sur le p<strong>la</strong>n alimentaire,<br />
sanitaire que culturel, comme des secteurs qui doivent être exempts de toute activité risquant<br />
de mettre en péril leur intégrité. Dans le cadre des discussions sur le décret de création du parc<br />
amazonien de <strong>Guyane</strong>, FNE et les associations guyanaises avaient d’ailleurs p<strong>la</strong>idé <strong>pour</strong> leur<br />
maintien.<br />
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