les effets economiques de l'aide publique au developpement en ...

Effets économiques de l’APD en Suisse Étude 2002
4. Conclusion
L’étude conduite sur la base des données de l’année 2002 confirme l’importance des
effets de l’APD sur l’économie suisse déjà mesurés lors des deux précédentes
études en 1994 et 1998. Le fait de disposer maintenant de résultats globalement
assez concordants pour trois années de repère entre 1994 et 2002 confère une
certaine fiabilité à ces résultats.
Dans cette partie du rapport, nous présentons les trois conclusions qui s’imposent,
sans pour autant prétendre être exhaustif. La première conclusion se concentre sur
les résultats et leurs enseignements. La deuxième conclusion énumère les limites
aux résultats de cette étude. Quant à la troisième conclusion, elle ouvre des pistes
de réflexion pour compléter les résultats de cette étude.
Première conclusion : les retombées de l’APD sur le PIB se situent entre 1,42 et
1,63 par franc d’APD en 2002. Quant aux postes de travail que l’APD contribue à
maintenir en Suisse, ils peuvent être estimés entre 13’000 et 19’000. Ces résultats
sont extrêmement proches de ceux qui avaient été obtenus pour l’année 1998. Cette
première conclusion nécessite toutefois d’être nuancée.
Car, au delà de l’équivalence des résultats globaux de l’étude entre 1998 et 2002, il
faut mettre en évidence l’évolution entre ces deux années des différents effets qui
composent les retombées calculées, mais aussi celle des flux d’APD qui les
provoquent.
L’APD bilatérale retenue par cette étude est plus élevée en 2002 qu’en 1998 et 1994.
Nous avons entre autres expliqué ce fait par une compilation de données de la part
de la DDC vraisemblablement plus précise cette fois que lors des études
précédentes. Cette augmentation importante de l’APD bilatérale, de par la nature de
cette dernière, s’est répercutée au moins partiellement en tant qu’effet direct sur la
demande globale en Suisse. Ceci explique le saut de cet effet direct entre 1998 et
2002. Le niveau de ce dernier en 2002 ne trahit donc pas, indubitablement, le
caractère lié de la coopération au développement bilatérale de la DDC, comme le
prouve le rapport du CAD en la matière.
En revanche, l’aide à la balance des paiements a été remplacée par l’aide budgétaire
directe dès l’année 2002, ce qui constitue une différence de taille en terme d’effet
direct. L’aide budgétaire directe engendre moins d’effets positifs sur l’économie
suisse car elle fournit des ressources financières directement aux gouvernements
des pays partenaires à la place de fournir des importations de première nécessité de
la Suisse.
L’effet de levier a augmenté entre 1998 et 2002, sans pourtant atteindre son niveau
de 1994. C’est l’augmentation des cofinancements des ONG qui en est la raison car
les crédits mixtes, de leur côté, ont baissé sur ces trois années.
L’APD multilatérale a été, nous le savons, anormalement faible en 2002 en raison du
report de 2002 à 2003 de la première contribution suisse à la 13 ème reconstitution des
ressources de l’IDA. L’effet indirect de l’APD multilatérale a été plus faible en 2002
qu’en 1998 et 1994, en raison surtout de la baisse des commandes de la Banque
mondiale auprès d’entreprises suisses. Avec le faible niveau de l’APD multilatérale
en 2002, l’effet indirect par franc d’APDM est resté pourtant relativement important (il
se situe entre celui de 1994 et celui de 1998).
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