Sources des pluies acides - Pollution Probe

uissellement à partir des sols environnants; par conséquent,
des eaux plus saines sont le résultat de sols plus sains.
Les preuves scientifiques du rétablissement des systèmes
forestiers sont mitigées. Selon l’Évaluation scientifique 2004 des
dépôts acides au Canada, il faut opérer des réductions plus
profondes des dépôts acides pour respecter les charges
critiques, ce qui permettrait de prévenir la perte continue de
cations basiques et de rétablir la santé de la forêt. Les
recherches effectuées au Québec ont montré qu’entre les
années 1970 et 1990, les sites forestiers situés dans des régions
où les charges critiques ont été dépassées avaient un taux de
croissance de 30 % inférieur aux sites forestiers situés dans
des régions sans dépassement. Par contre, l’Ontario
Hardwood Forest Health Survey, un programme à long terme
créé par le gouvernement de l’Ontario, a déterminé que, de
1986 à 1998, 84 % des parcelles forestières étudiées s’étaient
améliorées, 12 % n’avaient subi aucun changement et
seulement 4 % avaient dépéri. Selon cette étude, la santé des
forêts de feuillus dans la province semble plutôt bonne; les
graves déclins sont limités et propres à chaque site. La récolte
des forêts joue aussi un rôle dans l’appauvrissement du
calcium et d’autres cations basiques en retirant
irrémédiablement des quantités stockées dans les tissus des
arbres. Les récents calculs des charges critiques ne tiennent
pas compte de la récolte, ce qui engendre une surestimation.
AIRES DE GRILLAGE
(1888–1929)
Au début de l’extraction minière à
Sudbury, le « grillage » constituait la
première étape du traitement du
minerai sulfuré de la région. On
retirait le sulfure du minerai de
cuivre-nickel grâce à la
combustion dans une « aire de
grillage à air libre », un monticule
de minerai et de bois. Le minerai
était chauffé à haute température
pour oxyder le sulfure, dont la
combustion produisait du SO 2
.
Cette combustion durait deux
mois ou plus avant que le résidu
soit chargé sur des trains et dans
un four pour la fusion. On estime
que plus de 3,3 millions de
mètres cubes de bois ont été
brûlés et 10 millions de tonnes de
SO 2
rejetées au cours des
11 années d’exploitation des
aires de grillage. Ce processus a
non seulement éliminé sur les
terres avoisinantes toute la
végétation ligneuse, qui a servi de
combustible, mais a aussi tué les
plantes et acidifié les sols à
proximité des aires de grillage.
CHAPITRE 5 : LES ÉCOSYSTÈMES SE DES PLUIES ACIDES
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