Sources des pluies acides - Pollution Probe

diminué, les niveaux d’acidité des pluies n’ont
pas beaucoup changé. Cette situation a peutêtre
un lien avec le fait que la teneur des
précipitations en cations basiques, qui
tamponnent l’acidité, a aussi diminué. Tout
comme on trouve dans la roche et dans le sol
des substances alcalines qui neutralisent l’acide
des précipitations, ces mêmes cations basiques
sont aussi présents normalement dans l’air,
surtout sous forme de particules aéroportées,
appelées poussière atmosphérique. Pour des
raisons qu’on ne comprend pas encore
pleinement, on trouve maintenant moins de
ces substances neutralisantes dans l’air que
dans le passé. De sorte que même si l’on rejette
moins de SO 2
dans l’air, la pluie est encore plus
acide que prévu parce que les bases manquent
à l’appel pour aider à neutraliser la pluie avant
qu’elle ne tombe au sol.
Rejet du sulfate auparavant stocké dans le sol :
Malheureusement, en raison de l’équilibre qui
existe entre les apports de sulfate de
l’atmosphère et le largage à partir du sol, on
prévoit que cette diminution occasionnera le
largage de sulfate auparavant stocké dans les
sols, retardant essentiellement les effets des
réductions des émissions de SO 2
. La quantité
de sulfate stockée dans les sols et susceptible
d’être libérée dépend des caractéristiques des
sols et de la concentration du sulfate contenu
dans les dépôts atmosphériques. Aujourd’hui,
le largage du sulfate dans les eaux de surface
dépasse la quantité de sulfate reçue par
l’entremise des dépôts acides dans la plupart
des bassins hydrographiques boisés de l’Est du
Canada. Par exemple, on prévoit que le sulfate
stocké dans le lac Plastic, dans la région
Muskoka-Haliburton, en Ontario, pourrait
continuer d’être libéré dans les eaux de surface
durant encore plusieurs décennies. Ce soufre
retenu dans les sols provient des dépôts acides
antérieurs.
Minéralisation et immobilisation du soufre et des
sulfates : Il y a deux formes de soufre dans le
sol — organique et inorganique. Le soufre peut
être transformé chimiquement d’une forme à
l’autre par l’entremise de deux processus : la
minéralisation, qui est la transformation du
soufre organique en sulfate inorganique (qui
peut ensuite être largué du sol); et
l’immobilisation, qui est la transformation du
sulfate inorganique en soufre organique (qui
demeure dans le sol). Ces deux processus
surviennent en même temps dans le sol. La
recherche a révélé que la minéralisation peut
être une source de sulfate dans les eaux de
drainage si la quantité de sulfate larguée en
raison de la minéralisation dépasse le taux
d’immobilisation du sulfate. Les taux auxquels
surviennent la minéralisation et
l’immobilisation subissent l’influence de
plusieurs facteurs externes, y compris la teneur
en soufre du sol, la température du sol,
l’humidité du sol, la présence ou l’absence de
plantes et le pH du sol. Un certain nombre
d’études ont montré que la minéralisation était
responsable de l’exportation nette du sulfate
des sols des bassins hydrographiques du
Canada.
58 L’ABÉCÉDAIRE DES PLUIES ACIDES