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mais qu'on va omettre volontairement faute de manque d'espace). Ce schéma, sur le plan social,
trouvera les paralellités, respectivement: la famille comme unité de base, le voisinage (mahalle)
comme ensemble de familles, et l'entité urbaine comme l'ensemble des voisinages. Nous tenons à
souligner que ce double schéma a été crée uniquement pour systématiser l'analyse et n'est pas, en soi,
porteur d'une théorie quelconque sur le mode de vie urbain.
I.1.1. La maison turque, abri pour la culture traditionnelle
Une maison turque traditionnelle, telle qu'elle n'existe presque plus maintenant que dans les récits et
sur les anciennes graphiques ou tableaux, était, comme chaque maison traditionnelle, expression
spatiale de la culture. Cela veut dire, chaque groupe dont la culture détermine un certain mode de vie,
construit ses habitats de la façon permettant l'exercement quotidien des pratiques culturelles. 15
La différence basique entre l'architecture traditionnelle et l'architecture dite moderne est que cette
première reflète des traces de la culture préexistante, alors que cette deuxième est l'instrument
contribuant à la création de la culture nouvelle. La modernité se réfère à la faculté humaine de
raisonner et de déterminer tout son comportement – également sur le plan individuel que social – à
partir de l'analyse intellectuelle. Tout ce qui ne peut pas être logiquement justifié, n'a pas de place
légitime dans la culture moderne. La culture traditionnelle, au contraire, ne cherche pas à comprendre,
mais à reproduire les comportements et la vision du monde perçues par le groupe en question comme
« naturelles ». L'architecture traditionnelle est ainsi un témoin de la culture telle qu'elle était, et non
telle qu'elle voudrait être – comme c'est le cas, par exemple, des bâtiments de Le Corbusier –
bâtiments-postulats de modernité, ayant pour but introduire, littéralement et métaphoriquement, la
lumière dans la quotidienneté du peuple.
Dans notre analyse nous allons faire référence aux différentes formes du bâti traditionnel, on va donc
commencer notre démarche par une brève présentation de celles-ci 16 .
La maison turque traditionnelle ( ev) est composée de deux parties. La partie basse - tahtani, faite en
pierre - servait à la base d'abri pour les animaux et stock de la nourriture, alors que la partie haute -
fevkani, en bois – est penchée sur la partie en pierre, et partiellement suspendue au-dessus de la rue
par son petit balcon- cumba. Cette partie ne reste pas forcément géométriquement soumise à la partie
basse – celle-la lui sert juste de base, mais la partie haute peut être tournée sous un certain angle afin
d'assurer la vue plus vaste â partir de la fenêtre. (voir: Annexe, figure 18)
Konak est une spacieuse maison en bois (de 10 à 40 pièces), destiné pour une famille étendue et
plurigénérationnelle – abrite les frères et soeurs avec leurs conjoints, leurs enfants et leurs parents,
éventuellement des autres membres de la famille. C'est est un type de bâti originaire d'Istanbul, et
ensuite répandu en province avec les déplacements des fonctionnaires officiels d'État.
Köşk est un nom utilisé pour deux figures architectoniques différentes. Premièrement,il signifie une
résidence de villégiature – et se différencie de konak par son placement au milieu du jardin.
Deuxièmement, il désigne une petite maison à une pièce, avec tous les parois vitrées.
Yalı ressemble par sa forme à konak, mais se caractérise par son placement au bord de l'eau. Par
rapport à ev, il ne possède pas de partie basse, mais est placé sur les piliers en bois au-dessus de la
surface de l'eau. (voir: Annexe, figure 19)
I.1.2. La rue, le voisinage
L'importance de la vue de la fenêtre sur la rue n'est pas un hasard. Dans notre recherche on a
rencontré une opinion d'un architecte disant que dans le quartier ottomane organisé selon le mode
traditionnel « la maison regarde la rue » – inversement au style occidental, ou c'est « la rue qui
regarde la maison ». Pour comprendre cette métaphore il faut se familiariser avec le mode de vie
15Étant par ailleurs d'accord que dans le cadre général, le rapport entre la culture et l'espace reste réciproque, et que dans
multiples cas c'est l'espace qui façonne les pratiques culturelles, nous sommes cependant d'avis que dans le cas de la
construction du logement du type ottomane, ce sont plutôt les pratiques culturelles qui ont déterminé la structure
architectonique du bâti.
16 D'après BERTRAM, C., 1998, The Turkish house, an effort of memory
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