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I.2.1.1. Noms
Rien qu'en étudiant les noms données aux cités privées, on retrouve de nombreux exemples de
références à l'architecture et mode de vie datant de l'époque ottomane. On retrouve l'usage répétitif
du nom « konak »: Pera Konaklari, Beykoz Konaklari, Atakonak etc. Autres exemples: malikhane
(résidence royale): Bogazici Malikhaneleri etc, köşk (une forme de petite maison): Polonez
Köskleri, Beykoz Koru Köskleri, Pendik Köskleri etc.
Outre les noms des formes architectoniques, on retrouve aussi des autres traces: p.ex. Mimar Sinan
Evleri Sinanoba (nr 48) évoque le personnage de mimar (architecte) Sinan, un architecte très
célébre à l'époque du Sultan Suleïman le Magnifique (XV – XVI s.).
Autre exemple, plus complexe et au même temps plus intéressant, a été analysé par J. F. Perouse. 18
Il s'agit d'une cité nommée « Istanbul Istanbul ». Perouse dit: « Cette insistance - deux fois le nom
de la ville première, dont l'opération est pourtant éloignée - renvoie à l'idée d'une refondation sans
rupture, dans l'esprit d'une architecture et d'une sociabilité, prétendument originelles, qui auraient
été perdues et seraient enfin ressuscitées. Comme si par la magie d'une opération immobilière de
standing on pouvait recréer l'épaisseur d'une urbanité passée. Cette double invocation de la ville
délaissée ("Istanbul-Istanbul"), réalise, sur le mode incantatoire, une reconstruction pseudoutopique,
au mépris de la connaissance de l'histoire. »
Dans la suite de notre analyse, on va reprendre cette idée de volonté utopique de reconstruire le
passé qui n'a peut-être jamais existé.
I.2.1.2. « Faux » entretiens
Dans notre recherche, nous avons rencontré un eforme intéressante de publicité, qui est un entretien
réalisé auprès des habitants de la cité privée en question (Optimum). Ayant choisi deux de ces
entretiens – un avec un couple avec deux enfants, l'autre avec un jeune couple marié – on en joint
la traduction à l'annexe de présente analyse, comme materiel de comparaison pour les entretiens
réels. Les « entretiens » de la brochure comportent surtout les idées sur le style de vie occidental et
« moderne », on n'y retrouve pas de notions de la ville idéale – plutôt du logement idéal pour la
famille nucléaire, abstrait du contexte de la ville. (voir: Annexe)
I.2.2. Le non-dit des images. Les formes traditionnelles sans contenu.
Les images ci-jointes sont les photos (publicitaires ou non) du bâti des « gated communities ».
Notre attention a été attirée par la tentative de reprendre les motifs traditionnels de l'architecture
turque, en les plaçant au même temps dans un contexte socio-spatial tout à fait moderne et même
anti-traditionnel.
(voir: Annexe, figures 20-25 et 29)
18 J.P.Perouse, La folie des cités privées à Istanbul ou la mégapole en voie accélé rée de segmentation
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