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isque » 7 . En effet, l’argument qui se répéte sans cesse dans le discours publicitaire des cités
privées, est celui de la sécurisation de ces lieux contre les différents risques, en partie réels,
mais en grande partie crées artificiellement.
Selon ce discours, un stanbuliote habitant le centre-ville serait constamment exposé à toute
une série de risques urbains. Une partie importante de ces risques serait causé par la présence
du « mauvais voisinage ». Ce sont les risques menaçant la vie ou la santé (agression physique
ou verbale), les biens (cambriolage) ou le bien-être (voisins bruyants). On peut faire référence
ici au discours concernant la situation en France, ou un autre exemple des Etats-Unis. 8 Le
discours sécuritaire dans ces pays-là se réfère surtout au risque du « mauvais voisinage »,
c’est-à-dire promiscuité avec toute la partie de la population immigrée, dont le signe distinctif
serait la pauvreté engendrant l’agressivité, et la hostilité surtout envers les groupes sociaux
aisées. La solution immédiate suggérée pour éviter ce danger serait d’acquérir un logement
dans un endroit ou l’accès est strictement limité. Le désir d’homogénéité sociale serait ainsi
une réponse pour le prétendu danger causé par la promiscuité.
Dans le cas stanbuliote, cette séparation sociale est très visible, notamment sous l'exemple des
« gated communities », dont les portes sont impossibles à franchir, et même à s'approcher aux
gens de l'extérieur. (voir: Annexe, figure 9)Mais cette idée de séparation se traduit aussi dans
la spécificité du tissu urbain stanbuliote : les différents quartiers, même si très proches
géographiquement, regroupent les individus sans aucune tendance de se mélanger ni même de
tenter de pénetrer dans le territoire de « l’Autre ». Ces frontières dépendent d’ailleurs de
beaucoup plus de variables que le seul capital économique. Il est, par exemple, inimaginable
de voir une touriste en débardeur et minijupe se promener dans le quartier dit intégriste de
Fatih, alors que cette même touriste passera inaperçue dans la rue Istiklal Caddesi du quartier
« européen » de Beyoğlu. Il existent ainsi certaines cités privées dans lesquelles la sélection
des habitants se passe selon les critères non seulement économiques mais aussi culturelles,
notamment s'il s'agit d'appartenance religieuse – comme c'est le cas des cités privées
islamiques (Erzurum sitesi) 9 .
Une autre groupe de risques font ceux liés avec l’environnement urbain, indirectement causés
aussi par la présence humaine, par le moyen d’industrialisation. Dans le discours sécuritaire
turc apparaissent, en plus, les motifs issus de la spécificité du pays, comme le risque sismique
ou le risque lié avec l'hypothétique catastrophe du tanker ou de méthanier sur le Bosphore.
Nous allons donner deux exemples de discours sécuritaire présent dans la publicité de cité
Arcakent à travers des images et des slogans.
réponse au risque sismique (voir: Annexe, figure 10)
L'affiche pleine page représente un bout de rocher faisant référence au risque
sismique. Les slogans dispersés sur la page autour du rocher se référent à la sécurité
générale, dans sons spécifique du contexte de cité privé: «mur de sécurité autour de la
cité », « équipe d'agents de sécurité présente 24 heures », « centrale d'alarme » etc,
entre autres à la sécurité envers le risque sismique: « le plus fort support à Istanbul ».
réponse au risque de cambriolage et d’agression (voir: Annexe, figure 11)
La page issue de la brochure représente des photos et des descriptions techniques des
dispositifs de protection et de surveillance, qui sont censées de protéger les habitants
contre l'intrusion de toute sorte. La variabilité de l'offre témoigne encore une fois la
fascination de haute technologie, faisant symboliquement partie du style de vie
occidental.
7 ibidem
8 On peut évoquer, comme l'exemple, les travaux de L. Wacquant.
9 Cette volonté de s’isoler semble pouvoir mener, comme a été démontré dans le cas américain et français, aux
actions séparatistes et à l’hostilité réciproque des groupes sociaux qui, en évitant la rencontre, ne parviendront
jamais à se comprendre.
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