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souffrir la solitude. (I haven't seen women come and talking with each other... Their women are very<br />

problematics, because they have to take care of the children, and they have to be very beautiful, they<br />

have prepare themselves like a princess to the men when they come, so they become secondary queen<br />

of the king... They are ostentatious. Ostentatious princesses. But princess always, in a story, is a part<br />

of community. This communitized princesses, they are princesses only in their own home. And their<br />

dreams are very schizophrenic). Mme Aytürk elle-même, dans notre conversation durant la<br />

proménade, s'avère passer son temps libre toute seule – quoi que elle ne rejete pas complètement la<br />

possibilité que les autres femmes, surtout celles liées par le fait d'avoir un petit enfant, passent leurs<br />

journées ensemble. (There's some places they get together with their children, they don't work. - Do<br />

they spend time together - I think so. They are maybe one or two but they are very closely ---<br />

together). Ce seraient dans tout cas les situations ponctuelles et plutôt exceptionnelles parmi les<br />

femmes de la cité, dont la façon de vie solitaire et oisive semble être complètement opposée au mode<br />

de vie traditionnel.<br />

II.2.Tarabya Üstü<br />

Notre entretien a été effectué auprès M. Umut Bayoglu, stanbuliote depuis au moins trois générations,<br />

père de deux filles dont une fait ses études à Paris depuis quelques années, et l'autre, Ayse – présente<br />

pendant entretien - est étudiante à l'université Galatasaray et par laquelle nous avons obtenu le contact<br />

avec M. Umut. Agé de 56 ans et fonctionnaire de profession, sa femme – au dernier moment ne<br />

pouvant pas contribuer dans l'entretien – est consul honoraire de Panama à Istanbul.<br />

Nous sommes arrivée à Tarabya en bus, après un voyage d'environ une heure d'Ortaköy. Depuis le<br />

moment d'arrivé nous avons observé que le quartier est beaucoup plus vivant et peuplé que les<br />

alentours de Kemercountry. M. Umut et sa fille nous expliqueront que cette situation a évolué depuis<br />

les dernières années, quand en conséquence du développement urbain croissant, le centre de la ville<br />

s'est élargi et Tarabya, au moment du déménagement de la famille Bayoglu (en 1993) étant un<br />

endroit pratiquement désért, s'est transformée en une région complètement suburbaniseé, avec sa<br />

propre infrastructure, donc avec un fort degré d'autonomie envers la ville. (Il y a dix ans, quand ma<br />

soeur était encore là, le truc c'était qu'il n'y avait vraiment rien, quoi... on l'appelait Tarabya le blède<br />

(rires). Il n'y avait aucune activité à faire, il n'y avait rien, des centres qui se sont maintenant<br />

développés autour...). On observe même une certaine hétérogénéité sociale, qui a à Istanbul le rapport<br />

tout à fait spécial avec la spatialité: la ville étant situé sur les collines, la répartition sociale dictée par<br />

le prix d'immobilier (dicté, à son tour, entre autres par cette fameuse exigence de « belle vue » que<br />

nous avons mentionné dans le Chapître 1, I.3.2.1.), débouche à la situation où « les riches » sont logés<br />

« en haut », alors que « les pauvres » habitent « en bas » (Mais il y a quand même des jeunes qui<br />

habitent par ici - Il y en a, mais... c'est plus vers en bas, donc là ou les quartiers sont plus pauvres,<br />

le niveau social est inférieur, donc il n'y a vraiment pas de contact, donc... voilà, quoi).<br />

En profitant de l'occasion de parler avec un “stanbuliote de souche”, nous avons interrogé M. Umut<br />

sur ses souvenirs d'enfance liés aux quartiers qu'il habitait (sa famille a déménagé plusieurs fois,<br />

toujours sur le territoire d'Istanbul). Nous avons visé surtout la problèmatique des rapports sociaux<br />

dans ces quartiers. Malgré que les souvenirs de M. Umut concernaient, pour la plupart ,les<br />

événements se déroulant sur le plan personnel, nous avons quand même obtenu quelques informations<br />

utiles sur les relations sociales, surtout concernant la homogénéité sociale, “naturelle” pour Istanbul<br />

d'antan et tellement évitée non seulement dans les “gated communities” proprement dites, mais aussi<br />

dans les cités de luxe non fermées, comme celle qu'habite la famille Bayoglu. (Toujours, /on jouait/<br />

avec les gens du portier, des enfants du portier, on n'avait pas encore cette, disons... moi je suis... toi<br />

tu es portier, moi je suis locataire, je suis le propriétaire, je te dis seulement à peine bonjour et c'est<br />

tout. Non. Maintenant... avant, c'était pas comme ça. Toujours, dans les années 60 les relations<br />

étaient encore très, disons, pas sélectives). Cette mode “sélectif” des contacts sociaux – ce que dans le<br />

langage sociologique on pourrait traduire en la tendance à l'exclusion sociale – est apparu, d'après M.<br />

Umut, après les années 80, donc après le coup d'Etat et création de nouvelles élites (voir Chapitre 1,<br />

I.2.): Et ça, a votre avis, ça a changé depuis quand - Ça a changé, facilement, depuis les années 80<br />

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