Bordeaux culture

focus
Carrefour où les frontières
deviennent des lieux d’échanges,
où chacun dispose et partage, les
arts de la scène nourrissent le désir
d’être ensemble. Ils fertilisent un
terrain d’entente, entre l’intime
et le collectif, entre pratiques et
savoir-faire dans toutes les formes
d’expression et de création. De cette
réalité, le Conservatoire Jacques
Thibaud à rayonnement régional
a tiré son projet. Innovants et
transversaux, ses enseignements
embrassent l’ensemble des pratiques
artistiques, des musiques
aux arts de la scène. Plus encore,
il les stimule en s’en faisant le lieu
d’expérimentation mais aussi le
porte-voix.
Au-delà d’une
pédagogie, une mise
en situation
Entrer au Conservatoire Jacques
Thibaud c’est s’intégrer à un groupe
d’artistes en formation. Tel un
postulat, cette approche de l’enseignement
artistique préside à une
pédagogie qui, depuis 2001, ne se
fonde plus uniquement sur l’objectif
de l’épreuve finale mais sur une pratique
régulière et un esprit d’équipe,
au service d’un projet artistique.
Car, si chaque élève vient découvrir
ou perfectionner une spécialité,
son apprentissage s’inscrit dans un
horizon plus vaste. Aussi, pour que
chacun puisse cultiver au mieux
ses aptitudes, le Conservatoire abat
les cloisons entre chant, théâtre et
danse, entre musiques actuelles et
instruments anciens… Et s’investit
dans une refonte qui touche, au
quotidien, l’ensemble de sa pédagogie.
Engagées dans une concertation
constante avec les artistes/ensei-
gnants qui favorise l’émergence
d’un projet artistique commun, la
direction et l’équipe du Conservatoire
instillent une dynamique de
recherche à tous les cycles, ouvrant
et diversifiant les filières.
Les élèves expérimentent de nouvelles
pratiques. Ils acquièrent une
plus grande autonomie de travail,
renforcent liens et motivations -
entre eux, avec leurs professeurs
y compris au sein de leur environnement
familial. Les effets en
sont plus que révélateurs : le taux
d’abandon en cours de cursus de
cycle 1 en musique qui accusait
naguère 65%, avoisine aujourd’hui
seulement 10%.
Chez les plus jeunes (6-7 ans), les
Premiers Pas, préalable, dès l’enfance,
à un apprentissage musical,
initient à la découverte du son et du
mouvement. Ce programme associe
musiciens en herbe et très jeunes
danseurs. Par le toucher, le rythme,
le jeu et la voix, l’enfant approche
la musique de manière sensitive et
sensible. Cette mise en pratique suscite
sa curiosité et nourrit sa créativité.
Plus tard, Orphéon l’incite à
écrire, lire, transcrire son imagination
musicale, tout en favorisant son
apprentissage instrumental.
Mais ces deux programmes ne
sont pas nés ex-nihilo. S’ils brisent
les inhibitions voire les réticences
fréquentes liées à l’image habituelle
d’un conservatoire, ils participent
d’une réflexion pédagogique menée
depuis plus d’une dizaine d’années
et entrent aujourd’hui dans le travail
quotidien de l’institution.
Plus largement, la mise en commun
des enjeux et des pratiques a
défini depuis 10 ans des objectifs
pédagogiques prioritaires des
projets d’établissements successifs,
tous fondés sur des pratiques collectives
(danse, musiques actuelles,
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