Bordeaux culture

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«... Et puis j’ai demandé à Christian
de jouer l’intro de Ziggy Stardust»
par Renaud Cojo
Caillou, chacun peut se restaurer en
découvrant une programmation de
groupes de jazz. Au Café pompier,
lieu autogéré par les étudiants de
l’Ecole Supérieure des Beaux-arts,
se retrouvent depuis 2004 expositions,
performances, concerts allant
du rock californien au punk en
passant par l’électro berlinoise et
la pop suédoise. A l’ancien théâtre
de l’Onyx qui rouvre ses portes
en janvier 2013, sous le nom de
l’Inox, la chanson et le jazz seront à
l’honneur.
Les lieux historiques mutent
et se renforcent en misant sur
le collectif, ainsi la Rock School
Barbey associée aux Arema Rock et
Chanson (Talence), Rocher de Palmer
(Cenon), Krakatoa (Mérignac)
partage objectifs et moyens, dans le
cadre d’une convention de SMAC
d’agglomération. Et, de proche en
proche, les bars caves, fragilisés par
des réglementations plus sévères, se
sont inscrits dans le réseau « Bar–
bars » ou « Cafés culture » - leur
permettant d’assurer au mieux leur
rôle essentiel de lieux de diffusion
et d’émergence. Ce n’est donc pas
un hasard si l’on retrouve la vivacité
de la scène underground d’ici et
d’ailleurs à l’Hérétic, au Saint Ex, au
Wunderbar ou encore au Chicho...
Les initiatives se multiplient
également dans le domaine de la
production et de l’édition avec la
création fin 2007 de la Feppia (Fédération
des Editeurs et Producteurs
Phonographiques Indépendants
d’Aquitaine) qui regroupe, à l’heure
actuelle, 37 labels représentant
toutes les esthétiques de musiques
actuelles. C’est aujourd’hui la plus
importante fédération régionale.
Dynamisant également cette
filière, la présence de tourneurs
d’envergure internationale tels que
Base Productions, 3C ou Zoobook,
permet de faire connaître et reconnaître
artistes d’ici et d’ailleurs bien
au-delà des frontières.
Sur le terrain, les manifestations
sont autant de tremplins et de
coups de projecteur pour les jeunes.
Bordeaux Rock en donne le la, en
révélant le renouvellement de la
scène rock et électro. La Fête de
la musique est aussi l’occasion de
confier des scènes aux opérateurs
(CIAM Bordeaux, Rock School
Barbey, Allez les Filles…) ou aux labels
du territoire (Banzaï Lab…). Par
ailleurs, des associations comme
Einstein on the beach, à travers
ses soirées ponctuelles « concerts
secrets » ou encore « la débauche »
(deux vendredis par mois) instillent
des propositions intimes et des musiques
improvisées. Dans ce même
mouvement, le festival Relâche,
organisé par l’association Allez les
Filles, attire, chaque été depuis deux
ans, près de 40 000 spectateurs.
Ensemble, c’est mieux !
La réussite du projet du collectif
Pola, fondé en 2000, en témoigne.
Artistes et associations de l’agglomération
bordelaise, réunis dans
une même volonté de mutualiser
leurs compétences, leurs moyens
de production et leurs outils de
communication ont constitué, sous
le nom de la Fabrique Pola, une
fédération artistique et culturelle
qui vise à consolider les activités et
l’économie de ses membres, à engager
un projet de développement
fondé sur une économie plurielle et
solidaire dans le secteur culturel. La
fédération réunit des compétences
et des sensibilités artistiques issues
de différentes mouvances, avec
plus d’une soixantaine de membres
recouvrant des activités aussi
variées que la production d’œuvres
(Zebra 3, initiateurs du projet),
l’architecture (la Nouvelle Agence),
la performance ou la photographie
(Martha Jonville, Anne Cantat-
Corsini), des graphistes (Docile)
ainsi que des éditeurs singuliers (les
Requins marteaux) et la plateforme
de diffusion régionale « Documents
d’Artistes Aquitaine », créée en 2010.
Installée, depuis 2009, sur le site de
l’ancienne gare Citram, la Fabrique
devrait prochainement déménager
provisoirement avant de rejoindre
la Caserne Niel pour s’y implanter
définitivement.
Le principe du collectif, fondé
sur un esprit de mobilité et
d’expérimentation à plusieurs, est
également le pari de De Mèche,
Skinjackin ou encore La Mobylette,
collectifs d’artistes bordelais,
aquitains et d’ailleurs, qui organisent
des événements culturels
et artistiques à teneur et à publics
variés. Ils prennent aussi bien la
forme de spectacles musicaux, de
performances, de projections, de
publications que d’expositions et
investissent régulièrement des
lieux nouveaux. A ce propos, dans
le sillage des navires amiraux - le
CAPC, le FRAC Aquitaine ou plus
récemment l’Institut Culturel Bernard
Magrez - quelques dizaines de
galeries privées ont été attirées par
ce terreau fécond. Cortex Athletico,
ACDC, Eponyme, DX, Anne Laure
Jalouneix, MLS, Arrêt sur l’image…
ont pour la plupart ouvert leurs
portes au cours des cinq dernières
années.
En temps de crise, la notion de
troupe et l’esprit communautaire
des grandes compagnies, longtemps
l’apanage des arts de la scène, tend
à se régénérer dans une volonté
de compagnonnage à géométrie
variable, propice au partage, autour
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