Bordeaux culture

focus
appréhende le mouvement, qui n’est
plus l’unique apanage du danseur.
Cette exigence artistique, vécue
dans une expérience collective,
permet à tous de s’engager dans une
démarche responsable.
Dans la ville-même, tout au long
de l’année, cet atout pédagogique
est source de création. Quelque 150
spectacles, les Scènes Publiques,
fréquentées par plus de 15 000
spectateurs font de Bordeaux un
espace de représentation, singulier
et foisonnant.
Des projets dans les quartiers,
notamment, rive droite, ont vu le
jour. Ils traduisent l’élan déployé
par le Conservatoire pour sensibiliser,
unir et amplifier les publics.
Un terrain d’expérience
Dans cet esprit, le rendez-vous
Trans’formes investit, depuis 2008,
lieux et publics, en offrant à chacun
sa place. Artistes « résidents » (les
enseignants), en formation (les
élèves) et artistes invités (chorégraphes,
compositeurs, musiciens…)
croisent les disciplines et
bousculent les repères habituels.
L’écoute se fait dynamique et l’instant
présent devient un moment à
vivre en commun.
Le Conservatoire, les studios de
son département danse, le CAPC,
l'Institut Cervantès, la Bibliothèque
Mériadeck se métamorphosent
en théâtres éphémères de performances,
d’ateliers et d’improvisations.
Un public très diversifié
et curieux s’y presse, témoin de
nouvelles tentatives esthétiques, qui
s’inventent en direct.
Croiser et multiplier regards et
oreilles est également le propos de
Traveling Music, créé pour Evento en
2009. A pied, à vélo ou en triporteur,
300 élèves danseurs, comédiens
et musiciens, instruments en
bouche (bois et cuivres), ont effectué
un parcours citadin. Sur les notes
contemporaines de Julia Wolfe,
ils ont suivi différents itinéraires,
circulant en écho, se croisant dans
la ville, avec Bordeaux pour partition.
Harnachés d’écouteurs, les
élèves interprétaient une musique
improvisée à partir de celle que
diffusait leur Mp3. Cette fanfare du
XXIe siècle, imaginée par le célèbre
cabinet d’architectes américains
Diller Scofidio + Renfro, a investi les
différents points névralgiques de
la ville, achevant sa déambulation
musicale et chorégraphique place de
la Victoire. Au-delà de l’événement
et de la création, la performance
a concrétisé une appropriation
ludique de l’environnement urbain.
Elle a modifié l’approche de son
architecture et suscité, par son
mouvement inattendu, par ses flux
festifs, un autre plaisir de la ville.
Jouant tout autant du rapprochement
des disciplines que du
détournement des lieux, la Nuit de
la création met en scène des œuvres
chorégraphiques, musicales, instrumentales
et électroacoustiques,
composées et interprétées par les
jeunes artistes du Conservatoire.
Au CAPC ou à la piscine Galin, elle
entre, au fil de créations musicales
et chorégraphiques, en résonance
avec un établissement, inaugurant
de nouveaux espaces d’écoute en
même temps qu’un rapport scénique
inédit.
Son écho porte jusqu’à Montréal,
où en 2010, la Nuit de la création
investit la Fonderie Darling, centre
d’arts visuels. Emblématique de la
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