Bordeaux culture

FOCUS
ne devienne jamais lettre morte,
elle doit être transmise, partagée,
proposée au regard contemporain.
Qu’elle soit incarnée ou mise en
scène, elle est une lecture du passé
qui, par des faits anodins ou spectaculaires,
montre d’où l’on vient.
A son échelle, elle est un outil de
cohésion et d’ouverture.
Une navigation
patrimoniale et
virtuelle
En milieu scolaire aquitain (collèges,
lycées, centres de formations
des apprentis) les Archives ont
inauguré à Bordeaux un voyage
d’un nouveau type, en proposant
différentes thématiques pédagogiques
qui permettent à la fois
d’explorer le patrimoine et l’univers
numérique. Lancé par le rectorat
et l’agence Ecla, le programme
Monumérique-Archimérique
s’attèle à transformer les gisements
numériques en sources pédagogiques.
Cette double approche
permet aux établissements, d’une
capacité d’accueil réduite, de toucher
un public scolaire plus vaste.
Aussi, chaque année les Archives
bordelaises collaborent avec des établissements
scolaires de la région.
Deux thèmes sont proposés : la
traite négrière, en partenariat avec
le musée d’Aquitaine, et la représentation
de Bordeaux au travers de
plans et vues cavalières anciennes,
en collaboration avec l’institut de
recherche Ausonius, qui a conçu
récemment l’atlas historique de
Bordeaux. Ces relations privilégiées
sont prétextes aux visites des écoles
au musée comme dans un centre de
recherche, où les élèves rencontrent
les scientifiques.
En classe, l’enseignant dispose
d’un CDrom comprenant une
centaine de documents numérisés,
issus des fonds publics ou
privés, conservés aux Archives.
Il développe au fil de l’année une
œuvre dématérialisée mêlant,
textes, images, sons, vidéos, à son
terme, mise en ligne et accessibles
sur le site de la ville. Entre temps,
les scolaires s’initient au monde des
archives, en interprètent les textes,
s’en approprient la teneur. Accompagnés
de professionnels ils se
familiarisent en parallèle au maniement
informatique des données.
Dernièrement, une classe du
lycée hôtelier Biarritz Atlantique a
réalisé des personnages en chocolat
et écrit des saynètes à partir des
documents fournis. Sa production
numérique est aujourd’hui en ligne
sur le site de la ville au côté de neuf
autres.
Entre 120 et 150 collégiens
et lycéens sont, chaque année,
embarqués dans cette aventure
qui les motive s’ils se trouvent en
décrochage scolaire, leur fait croiser
savoirs et disciplines ou découvrir
des aptitudes insoupçonnées tel
que le déchiffrage paléographique.
Mais plus durablement, l’opération
éveille les consciences par des
thèmes de portée universelle et
sensibilise les jeunes à la conservation
préventive et à la préservation
du patrimoine.
Une vigie sur l’horizon
D’une aura qui dépasse les limites
de la ville, les Archives ont noué des
liens avec l’ensemble des sociétés
savantes de Bordeaux, l’Université
ou La Mémoire de Bordeaux ainsi
qu’au cœur du quartier Bastide avec
les écoles du quartier et les associations
Histoire(s) de la Bastide, les
Amis du Vieux Lormont, le Comite
de liaison de l’Entre-Deux-Mers…
Bordeaux invente ainsi de nouvelles
centralités ou plutôt des points
d’amarrage, tangibles et vivants,
dans la ville. Est-ce une goutte
d’eau dans l’océan Des projets de
collaboration avec les Archives de
villes étrangères telles que Québec,
Casablanca ou Ramallah tendent
à prouver le contraire. D’échanges
de connaissance et d’expérience en
aide professionnelle, de sensibilisation
en éveil démocratique, toute
action de longue haleine détient le
pouvoir d’un vent migrateur.
Manuscrit de la Confrérie Saint-Jacques,
1526 - 1602, AMBx
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