Bordeaux culture

FOCUS
Rosace de l’église des Grands Carmes de
Bordeaux, Musée d’Aquitaine
deaux Terre d’Accueil, le Musée
d’Aquitaine donne la parole aux
différentes communautés présentes
dans la ville. Depuis une dizaine
d’années, en coproduction avec
les associations communautaires,
l’institution ouvre ses portes aux
communautés coréenne, vietnamienne,
portugaise, africaines…
Conférences, spectacles ou soirées
festives permettent de découvrir des
terres et des cultures à partager. En
2011, plusieurs invitations du Musée
ont emmené le public par le son,
l’image et la rencontre, en Corée,
dans le Mékong ou en Outre-mer.
Dans le flux de ces événements, une
collaboration étroite s’est instaurée
avec des associations telles que Lien
culturel familial et social (ALIFS)
ou le réseau aquitain pour l’histoire
et la mémoire de l’immigration
(RAHMI).
De la vitalité des échanges
naissent de nouveaux projets.
Dans les champs historiques et
scientifiques le musée entretient
une longue tradition avec les
sociétés savantes et l’université.
La première collection du Musée
d’Aquitaine, constituée au XVIIe
siècle, provient de l’Académie des
sciences. Colloques et conférences,
accueil d’universités étrangères ont
pour point de ralliement le Musée
d’Aquitaine. Dans la préparation
d’une grande exposition, un programme
de recherche en collaboration
avec l’université de Bordeaux
III et l’Institut National de l’Histoire
de l’art est en cours. Il a pour but
l’étude, à partir des collections, de
l’histoire des mondes lointains et de
leur découverte depuis Montaigne
jusqu’à Victor Ségalen (1878-1919)
romancier, poète, ethnographe
archéologue et médecin à Bordeaux
affecté en Polynésie. Valorisant les
« objets connectés » - qui ont pu être
produits dans une civilisation et
réutilisés ailleurs dans un rôle décoratif
ou utilitaire - ce programme
mesurera les influences qui peuvent
exister entre civilisations dans la
création de nouveaux objets. Au travers
de cette recherche à caractère
scientifique et de ses expositions
grand public, le Musée d’Aquitaine
tend à souligner le rayonnement
bordelais à travers toutes les mers
du monde.
L’air du large
Animé d’un élan marin, le Musée
d’Aquitaine prépare plusieurs projets
avec les musées de l’Atlantique.
Dans un axe Nord Sud, Bordeaux
figure, là encore, au cœur d’un
réseau d’échanges ininterrompus
qui remontent à la conquête des
océans. Depuis 2007, le musée
organise tous les deux ans les
Rencontres atlantiques, un colloque
visant à mettre en lumière, dans
une approche scientifique, la place
de Bordeaux dans l’évolution culturelle
et économique de l’Occident
grâce à ses liaisons maritimes.
Au Sud, à l’instar de la capitale
Aquitaine, la ville de San Sebastian,
capitale culturelle européenne en
2016, défend dans la culture son
pouvoir de « convivencia », cette
force pacifique de la vie en commun.
Les musées des deux villes viennent
de sceller leur accord pour mettre
en partage des deux côtés des
Pyrénées un ensemble d’expositions
et d’événements qui émailleront la
région au cours de l’année 2016.
Au Nord, le domaine colonial
fera l’objet d’un projet commun avec
les musées de la ville de Nantes.
Anvers, Liverpool et Bristol font
également partie de ce réseau
historique, qui projet après projet,
révèle la carte maritime des musées
européens.
D’une année à l’autre, le Musée
d’Aquitaine alterne ses expositions
temporaires présentant une thématique
bordelaise dans la dimension
originelle de la ville en Aquitaine
puis une exposition situant Bordeaux
dans ses relations avec le
reste du monde.
Enfin, dans l’Hexagone, le long
de la future ligne LGV Tours-Poitiers-Angoulême-Bordeaux
une
grande exposition collective à étapes
mettra en valeur les patrimoines
de chaque musée. Dans l’intervalle,
après la rénovation des salles du
XVIIIe siècle, le musée s’attèle à la
métamorphose de son parcours permanent
engagé pour les cinq années
à venir. Au programme en 2013 : la
rénovation des salles XIXe, celles
consacrées aux XXe et XXIe étant
programmées pour 2015-2016.
Le poète se demandait si les
objets inanimés avaient une âme.
Par un curieux zéphyr qui prend
son envol depuis les temps lointains
jusqu’aux confins du monde connu,
il semble en tout cas qu’humanisme
et humanité se conjuguent à
Bordeaux dans un même souffle. Le
Musée d’Aquitaine en est le témoin,
le messager et peut-être l’une de ses
sources.
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