Bordeaux culture

CHAP. 2
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Goûter les plaisirs
de la cité
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14. voir focus :
« Un nouveau rapport
au spectateur »
Certaines interventions artistiques pérennes contribuent
également à redessiner le paysage quotidien. On en voudra
pour preuve les commandes publiques du Lion de Xavier
Veilhan place Stalingrad ou la Maison aux Personnages
d’Ilya et Emilia Kabakov place Amélie Raba-Léon, œuvres qui
provoquent un face à face entre art contemporain et le tracé
du tramway. D’autres, telles des rencontres inopinées, sont
offertes à travers l’invitation d’investir le territoire de manière
éphémère faite à des artistes comme Bernar Venet (2007) ou
Jaume Plensa (2013).
L’installation d’œuvres éphémères ouvre aussi des
regards différents sur la ville. L’interrogeant ici, lui trouvant
là de nouveaux usages, ces œuvres tiennent compte de
l’effacement ou de la disparition et anticipent de possibles
mutations. Elles suggèrent, ainsi, de nouvelles possibilités
d’appropriation de l’espace public.
Dans cette démarche, la compagnie Opéra Pagaï, [14]
experte dans les détournements ludiques et poétiques
du quotidien, a proposé, lors de l’édition 2011 d’Evento,
de sonder la place et la nature de la création, dans un
panorama partagé. Installée dans une maisonnette flottante
au milieu de la Garonne, près du Pont de Pierre, une famille
y a vécu pendant 10 jours son quotidien ordinaire, comme
si de rien n’était. D’une rive à l’autre, elle a fait naître avec
humour et douceur l’interrogation des passants ainsi qu’une
vision possible et amusée de modes de vie alternatifs,
empreints de rêves d’enfants et faisant de la ville un territoire
d’exploration renouvelé.
La venue des beaux jours est l’occasion particulière
de diversifier ses découvertes artistiques – souvent
gratuites – dans la ville. Ces invites à l’initiative des acteurs
culturels sont nombreuses. Elles offrent la possibilité de
se laisser guider dans l’expérience unique d’un « sophroépluchage
» sur le marché (festival Chahuts) d’assister à la
représentation du ballet en plein air (retransmise par l’Opéra
National de Bordeaux), de s’initier au mambo au crépuscule
avec la Garonne comme décor (Dansons sur les quais), de
découvrir en concert des propositions inédites telles que des
groupes de funk japonais ou les connections du blues de la
Nouvelle Orléans avec Bordeaux (Relâche), de pique niquer
et revivre West Side Story sur écran géant dans le cadre
unique des Bassins à flots (Ciné sites), de participer à une
brocante musicale et de danser dans une ancienne caserne
militaire (festival Echo à Venir), d’enfourcher son vélo vers
l’Entre-deux-mers pour une balade ponctuée de concerts
et de haltes gastronomiques (Festival ouvre la Voix), ou
encore de participer à des stages de théâtre, de cirque,
ou simplement de s’allonger sur l’herbe pour écouter une