Bordeaux culture

focus
Ville rock, berceau de Sigma,
pionnière en art contemporain, Bordeaux
occupe une place singulière
dans les mémoires comme dans le
paysage artistique national. Loin de
se figer dans le souvenir de figures
tutélaires, loin de chercher refuge
dans une discipline plutôt qu’une
autre, les énergies et les talents du
territoire explorent aujourd’hui une
multiplicité de possibles. Sensible
à cette réalité, Bordeaux l’encourage.
En cultivant un éclectisme
des esthétiques, une dynamique du
« collectif », de l’expérimentation et
du partage, une nouvelle génération
d’artistes et de créateurs s’offre et
procure au territoire un horizon à
l’image de ses appétits. Bordeaux
s’engage dans cet élan qui bouleverse
les schémas rationalistes de la
culture et augure dès aujourd’hui de
la variété/diversité et de la densité
toujours plus riche de son patrimoine
artistique.
Vivier d’influences, gisement
foisonnant de création, la diversité
contredit les esprits chagrins
enclins à associer à un territoire
une couleur artistique unique et
dominante, comme un label ou
une marque de fabrique. Dans ce
champ, l’histoire de Bordeaux a
prouvé combien la ville a toujours
été une terre d’accueil, construite
de ses mélanges et de ses imbrications.
L’art sous toutes ses formes,
bien plus qu’un simple reflet, en est
l’expression mais aussi le catalyseur.
Au cœur du monde, artistes et interprètes,
de la musique classique aux
musiques actuelles, des arts plastiques
aux arts de la scène, de l’écrit
à la bande dessinée, nourrissent et
aiguillonnent, au quotidien, la vie
culturelle bordelaise.
Marine Thibault Aka Cat’s eyes,
Fête de la musique, 2012
De la musique avant
toute chose
Ici, la scène rock est depuis
longtemps un domaine d’excellence,
entretenu par un réseau de bars
caves, de labels indépendants et
d’opérateurs défricheurs qui ont
favorisé l’éclosion de nouveaux
talents. Son évolution vers un brassage
plus vaste amène aujourd’hui
une multitude de styles des lignes
mélodiques pop de Crane Angels
(collectif bordelais Iceberg) aux
balades de Julien Pras (ex Calc),
d’April Shower aux Kid Bombardos,
de Beasty à Pendentif sans oublier le
retour des Eiffel ou l’émergence de
Smokey Joe and the Kid. Et, de son
côté, la renaissance de la musique
baroque, des années 1980, s’incarne
dans des formations particulièrement
présentes sur le territoire
comme en témoignent l’ensemble
Sagittarius, les collaborations
fructueuses de l’Opéra National de
Bordeaux avec l’ensemble Pygmalion,
dirigé par Raphaël Pichon ou
encore les propositions ambitieuses
en musique contemporaine de
Proxima Centauri comme celles de
la compagnie Eclats.
A l’instar de l’implantation d’une
nouvelle génération d’artistes,
de nouveaux lieux et structures
voient le jour tel que l’I.boat, aux
choix exigeants et pointus, version
bordelaise d’un Batofar parisien,
installé depuis 2011, aux Bassins
à flots. Au Comptoir du Jazz et au
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