Librairie Historique Clavreuil Fabrice Teissèdre
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eût encore paru sur le grand évènenement de l’époque » (p. 343-344). Enfin l’auteur de la Biographie des hommes du jour conclut : « Il faut que le récit des faits de la<br />
guerre soit simple, concis, complet, appuyé de preuves, et à cet égard l’ouvrage de M. de Chambray est remarquable. Tous ceux qui voudront traiter des opérations<br />
de la campagne de 1812 devront le consulter : c’est l’éloge le plus vrai que nous en puissions faire » (p. 345).<br />
On trouve dans ces deux boîtes, une pléthore de renseignements, sous la forme de dossiers thématiques ou plus précis constitués par le marquis de Chambray. À titre<br />
d’exemple, citons les dossiers intitulés : « Traductions de quelques passages de deux journaux russes semi-periodiques... »; « Renseignemens communiqués par le<br />
baron de M[onnier] qui avait été secrétaire particulier du duc de Bassano... »; « Journal de la campagne de 1812 par le général vicomte de Saint-Priest » ; « Matériaux<br />
relatifs à ce qui s’est passé à Moskou pendant les séjours des Français » ; « Passage de la Bérézina, avec Extraits d’un mémoire du général Tchaplitz » et passim. À noter<br />
aussi, une série de tableaux synthétiques, établissant la situation des divers corps d’armée, aux différentes dates pour l’année 1812. Parmi les sources du marquis de<br />
Chambray, on compte des témoignages étrangers et l’auteur s’est beaucoup aidé des publications de M. Blesson, capitaine de génie prussien et de M. de Boutourlin,<br />
colonel russe.<br />
Fonds exceptionnel qui, confronté de près aux différentes éditions de l’ouvrage du marquis de Chambray, révèle la qualité des sources que Chambray a utilisées<br />
notamment des journaux, des correspondances inédites, documents de première main pour l’étude et l’appréciation de la Campagne de 1812.<br />
1461- [MANUSCRIT] - Choix de romances. Avec accompagnement de piano. Par différens auteurs. S.l., s.d., (v. 1820), in-16 oblong, [16] ff. n.<br />
ch., couverts d’une écriture calligraphiée, très fine, et de musique notée, maroquin cerise à long grain, dos lisse muet orné de filets à froid,<br />
encadrement de double filet à froid sur les plats, tranches dorées, gardes doublées de tabis vert (reliure de l’époque). Léger accroc en coiffe<br />
inférieure, mais bel exemplaire. (T). {161759} 600 €<br />
Ravissant album musical réunissant les dix pièces suivantes, tout à fait dans le goût popularisé dans la bonne société par Hortense de Beauharnais (certaines lui<br />
sont attribuables, que ce soit pour le texte ou pour la musique) :<br />
1. « Bien que Brigitte eut à peine quinze ans ».<br />
2. « Comment Colin sait-il donc que je l’aime », une romance due à la Reine Hortense.<br />
3. « Le Mystère », sur une musique de Cherubini.<br />
4. « Lise à quinze ans », sur une musique de Carbonel.<br />
5. « Le Vrai bonheur ».<br />
6. « D’aimer besoin puissant ».<br />
7. « Le Marquis Olivier », sur une musique de d’Alvimare.<br />
8. Romance avec accompagnement de piano, musique de S.M. la Reine Hortense (« Colin se plaint de ma rigueur »).<br />
9. Romance avec accompagnement de piano (« Mon délire »).<br />
10. Romance avec accompagnement de piano (« Ainsi que vous j’errai dans ces montagnes »).<br />
Une notice manuscrite au crayon sur les dernières gardes précise : « Album ayant appartenu à la duchesse de Frioul, femme du grand maréchal Duroc, et amie d’enfance<br />
de la Reine Hortense », sans qu’aucun élément extérieur ne permette d’infirmer ou de confirmer cette attribution. Maria de las Nieves-Louisa-Rita-Dominica<br />
Martinez de Hervas (1788-1871) était en effet une amie d’Hortense de Beauharnais, ayant été élevée avec elle chez Madame Campan pendant la Révolution, et<br />
il existe une importante correspondance manuscrite entre les deux femmes. C’est en 1802 qu’elle épousa Géraud-Christophe de Michel du Roc, dit Duroc (1772-<br />
1813), qui fut le Grand Maréchal du Palais de Napoléon. En secondes noces, elle épousa le général Charles-Nicolas Fabvier (en 1831), et sa fille du premier lit,<br />
Hortense Duroc, était la filleule de la Reine de Hollande.<br />
1462- [MANUSCRIT] - Description des Routes qui traversent les Monts Carpates depuis la Moravie jusqu’à la Boukowine, et moyens d’en<br />
fermer les passages. Vienne, décembre, 1810, in-folio, 38 ff., broché. (gc3). {107767} 6.000 €<br />
Passionnant traité militaire manuscrit, manifestement écrit par un officier autrichien du corps du génie.<br />
Il concerne les défenses des frontières nord-orientales de l’Empire d’Autriche à la fin de 1810. A cette date en effet, l’Autriche se relevait avec peine des campagnes<br />
désastreuses de 1809 contre Napoléon, conclues par la paix de Schönbrunn qui lui enleva plusieurs de ses provinces. Parmi celles-ci la Galicie occidentale, dont le<br />
rattachement au grand-duché de Varsovie ramenait la frontière septentrionale de l’Empire autrichien à celle de 1772, avant le premier partage de la Pologne. Les<br />
Carpates constituaient donc à nouveau, comme dit l’officier anonyme de ce manuscrit, « la barrière naturelle de la Monarchie [i.e. l’Empire d’Autriche] » depuis la<br />
Moravie jusqu’à la Bucovine, aux confins de la Russie et de l’Empire ottoman, soit plus de 500 km. Comme les chemins et les routes dans cette partie de la Haute<br />
Hongrie ne sont guère praticables et que les points fortifiés d’autrefois ne sont plus entretenus, « il serait difficile à un corps d’armée en Hongrie chargé de la défense<br />
des frontières d’agir contre un corps ennemi ».<br />
L’auteur passe en revue la situation géographique et militaire de cette frontière naturelle redevenue politique, en divisant la chaîne des Carpates en trois sections : -<br />
la première va du triple point de frontière entre la Moravie, la Silésie et la Hongrie (correspondant à peu près à celle des actuelles République Tchèque, Pologne et<br />
Slovaquie) jusqu’à la rivière Poprad, 180 km plus à l’est. Elle concerne la partie la plus élevée des Carpates, les Hautes Tatras. - La deuxième va du Poprad jusqu’aux<br />
sources de la rivière « Sziroka » (Cirocha), entre Baligród (aujourd’hui en Pologne) et Snina (actuelle Slovaquie), à 120 km de là. - La troisième, la plus étendue, mène<br />
des sources de la Cirocha jusqu’à la Bucovine, (actuellement partagée entre la Roumanie et l’Ukraine), à environ 200 km à l’est. Pour chaque portion géographique,<br />
l’officier recense minutieusement les routes, chemins et sentiers traversant les Carpates du nord au sud, et indique les moyens d’en fermer les passages si le besoin<br />
s’en faisait sentir, en créant des points d’appui fortifiés permettant éventuellement de mener de grandes opérations vers la Pologne. Il préconise la construction<br />
d’ouvrages militaires en des endroits très méthodiquement déterminés et le renforcement de certains qui existent déjà. « Par les ouvrages proposés… toute la<br />
chaîne des Monts Carpates depuis le triple point de frontière de la Moravie, la Silésie et la Hongrie jusqu’à la Boukowine se trouverait autant que possible fermée,<br />
la frontière de la Hongrie apurée… conformément à la volonté de Sa Majesté ». Cette « cloture hermétique de la chaîne principale des Monts Carpathes » participe<br />
de la stratégie défensive mise en place par l’Empereur d’Autriche François Ier, allié forcé de Napoléon à qui il vient d’accorder la main de sa fille Marie-Louise.<br />
Est-ce pour parer une hypothétique attaque du Grand-duché de Varsovie qui borde l’Autriche au nord Mais celui-ci est inféodé à l’Empire français et semble bien<br />
inoffensif. Ou bien plutôt contre une éventuelle menace russe sur le territoire autrichien en cas de nouvelle dégradation des relations entre le Tsar et Napoléon, qui<br />
sont en train de s’envenimer à la fin de cette année 1810 <br />
Le fait que ce document soit rédigé en français ne doit pas étonner : à cette époque un officier supérieur de l’armée autrichienne savait parfaitement parler et écrire<br />
dans cette langue de l’aristocratie européenne.<br />
1463- [MANUSCRIT] - [DURET DE TAVEL]. Campagne de Calabre. S.l., s.d., in-folio, [19] ff. n. ch., couverts sur la moitié droite d’une<br />
écriture fine et moyennement lisible (environ 50/55 lignes par page), avec des surcharges et biffures assez nombreuses, demi-chagrin noir, dos<br />
lisse (reliure moderne). Bon exemplaire. (VIT.G.SEG.). {165419} 800 €<br />
Ce manuscrit est curieux et suscite plusieurs interrogations.<br />
D’abord il se limite à cinq chapitres, les 15e, 16e, 17e, 18e et 19e, formant la fin d’un récit et couvrant la période du 30 janvier 1809 à l’arrivée du fameux général<br />
Manhès comme commandant en chef dans la Calabre (septembre-novembre 1809), et à la capture du brigand Bizzarro (ou Vizzarru en dialecte, Francesco Muscato<br />
de son vrai nom). Il se termine par la mention « Fin des mémoires », ce qui au moins autorise à y voir la dernière partie d’un texte complet.<br />
Ensuite, malgré l’attribution à Duret de Tavel et la signature qu’on peut lire au verso du f. 2, il est évident que le texte ne correspond pas aux mémoires imprimés de<br />
cet officier. Ces derniers, intitulés Séjour d’un officier français en Calabre, parurent en 1820 à l’adresse de Béchet père et fils (Paris et Rouen). Ils forment un volume<br />
in-8 de XII-303 pages, sont divisés en Lettres, et non en chapitres. Quand on consulte les parties qui devraient correspondre aux événements de notre manuscrit,<br />
il ressort que l’on a affaire à deux rédactions complètement dissemblables. Ainsi le chapitre 15 du manuscrit recoupe t-il des événements répartis dans les Lettres<br />
XVIII, XXIV, XXV et XXVI.. Ni les phrases ni le style ne se répondent.<br />
Dès lors, deux hypothèses s’offrent pour l’interprétation :<br />
1. Soit l’attribution à Duret est erronée, et il s’agit d’un tout autre texte sur les mêmes événements (la répression du brigandage endémique en Calabre sous le règne<br />
de Joachim Murat). Cependant, la récurrence des mêmes événements présentés similairement dans les deux versions ne milite pas forcément en faveur de cette<br />
hypothèse.<br />
2. Soit l’on a affaire à un premier jet de la main de l’auteur (d’ailleurs déjà très raturé et corrigé), avant passage par les offices des teinturiers qui auront habillé le<br />
tout. Il faut savoir en effet que le recours à ces professionnels de l’écriture était quasiment obligé pour les rédacteurs de Mémoires sur la Révolution et l’Empire. Ce<br />
ne sont pas seulement les obscurs et les inhabiles qui en eurent besoin, mais les plus grands et les plus connus employaient leurs services pou rendre présentables la<br />
« matière première » de leurs souvenirs, en général ensemble de notes, de rapports ou de journaux assez informe. Et l’on se trouverait alors dans le cas intéressant où<br />
peut se constater et s’apprécier l’écart entre la mémoire qui jaillit de la plume et celle qui est finalement publiée.<br />
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